Démocratie - "dictature" des marchés - Europe
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voici 2 articles sur les évènements récents
le premier de JP Jouyet clairvoyant, sur la dictature des marchés
le second, sur la commission qui ne voit le monde qu'à travers sa lorgnette ultra-libérale
Globalement, les marchés ont remplacé les gouvernements italiens et Grecs par des technocrates acquis à l'économie libérale
Mario Monti, ancien commissaire à la concurrence de la commission Prodi (homme de gauche !!) qui a libéralisé l'energie, les transports, les postes, ancien conseiller de Goldman Sachs,
Le nouveau premier ministre Lucas Papademo grec, egalement economiste liberal, ancien banquier, ayant trempé à la fois dans les trucages du budget grec permettant d'entrer dans l'euro, et chez goldman sachs
Ajoutons Mario Draghi, nouveau patron de la BCE, ex vice president de Goldman Sachs (encore),
avec des démocraties et une commission comme ça, qui a besoin de dictature pour imposer la loi des marchés financiers, donc des actionnaires les plus puissants
Coté elections 2012 - qui propose une alternative à ce qui est présenté à tort comme une politique économique inéluctable.
Une période dogmatique - largement au niveau des dogmes du système communiste
L'europe de l'est a eu le communisme, avec ses dogmes qui l'ont mené dans le mur; ils ont rejoint l'ouest au moment où notre système politique a mis en place le dogme symétrique de ultra-libéralisme, venant de la filière economique de Chicago de Milton Friedman, portée aux nues par tous les prix nobels d'économie (qui n'ont rien de neutre ni de scientifique).
Nous vivons aussi sous le dogme que l'europe seule avec l'euro peut nous sauver, alors que la réalité de l'europe depuis 30 ans met le libéralisme économique en place.
Dogmes parce qu'il n'est pas acceptable de critiquer les solutions "incontournables", et d'envisager des alternatives à ce qui ne marche pas. Exactement les positions du communisme dans les années 70
JP Jouyet a la clairvoyance de voir venir le clash - reste à savoir quand il va arriver et les dégats que la crise de régime engendrera
Jean-Pierre Jouyet fustige "la dictature" des marchés
L'Expansion.com avec AFP - publié le 14/11/2011 à 09:53
Le président de l'Autorité française des marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet, estime que les citoyens finiront par se révolter contre la "dictature de fait" des marchés financiers.
Les citoyens finiront par se révolter contre la "dictature de fait" des marchés financiers depuis le début de la crise de la dette en zone euro, a estimé le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, dans un entretien au Journal du dimanche. "A terme, les citoyens se révolteront contre cette dictature de fait", a prévenu M. Jouyet, à la tête du gendarme français des marchés et proche du candidat PS à l'élection présidentielle, François Hollande. Les marchés "ont fait pression sur le jeu démocratique", a-t-il expliqué, soulignant qu'avec le départ, samedi, du président du conseil italien, Silvio Berlusconi, "c'est le troisième gouvernement qui saute à leur initiative pour cause de dette excessive".
Avant le renoncement de M. Berlusconi, son homologue grec Georges Papandréou en avait fait de même, mercredi soir. En novembre 2010, le Premier ministre irlandais Brian Cowen avait été contraint d'annoncer son départ en février 2011, après la mise en place d'un plan d'aide d'urgence à son pays. "Pour les marchés, Silvio Berlusconi n'était plus l'homme de la situation et l'envolée des taux d'intérêt de la dette italienne a été leur bulletin de vote", a analysé M. Jouyet, observant que "Nicolas Sarkozy, à l'inverse, est plutôt bien noté pour le moment". Interrogé sur l'envoi jeudi, par erreur, d'un avis de dégradation de la note de la France par l'agence Standard and Poor's, M. Jouyet a estimé que, pour les grandes agences de notation, "la dette souveraine est devenue un produit d'appel et de notoriété".
L'AMF a annoncé jeudi soir avoir ouvert une enquête sur l'erreur de Standard and Poor's. Le commissaire européen aux services financiers Michel Barnier a également invité l'ESMA, l'autorité européenne de surveillance des agences de notation, à "tirer les conséquences" de cet incident.
Mario Monti tourne la page Berlusconi
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/mario-monti-tourne-la-page-berlusconi_270337.html?xtor=EPR-237-[XPN_11h]-20111114--1333736@181796658-20111114111436
Mario Monti tourne la page Berlusconi
L'Expansion.com avec AFP - publié le 14/11/2011 à 09:51
L'Union européenne voit dans la nomination de l'ex-commissaire européen "un message encourageant". Le nouveau Premier ministre, aux antipodes de Sivlio Berlusconi, s'apprête à former son gouvernement et obtenir la confiance du parlement.
L'ex-commissaire européen Mario Monti a été chargé dimanche soir de former un nouveau gouvernement pour succéder à celui de Silvio Berlusconi par le président de la République Giorgio Napolitano, a annoncé la présidence italienne. Cette nomination est intervenue à l'issue d'une intense journée de consultations politiques au palais présidentiel destinée à assurer un consensus et une majorité parlementaire à M. Monti. Selon la Constitution, sa nomination doit être en effet approuvée dans les dix jours par les deux chambres du Parlement.
Cette annonce moins de 24 heures après la démission du Cavaliere est destinée à rassurer les marchés et les partenaires internationaux avant l'ouverture des bourses lundi matin, journée qui sera en outre marquée par une nouvelle émission obligataire faisant figure de test.
Les Bourses européennes saluent, ce lundi matin, la nomination de Mario Monti. A l'ouverture, la Bourse de Paris affichait un gain de 0,64%, celle de Milan de 1,59%, Francfort de 0,66%, Londres de 0,28% et Madrid de 0,7%. Et les Bourses asiatiques ont déjà salué le successeur de M. Berlusconi. L'indice Nikkei à Tokyo a terminé sur une hausse de 1,05% et, en cours de séance, tous les autres marchés de la région étaient bien orientés.
"Un changement d'époque", pour la presse
L'économiste Mario Monti représente "le défi du sérieux" et "l'autre Italie" par rapport à Silvio Berlusconi, observe lundi la presse locale qui voit dans le gouvernement technique qu'il s'apprête à former "un changement d'époque". "Le ton et la forme" de la nomination de M. Monti au Quirinal "ont illustré un changement d'époque, et pas seulement de gouvernement: pas de sourires, beaucoup de préoccupation, mais aussi la conviction que l'Italie peut s'en sortir", relève le quotidien La Reppublica.
"Le défi du sérieux", titre le quotidien économique Il Sole 24 Ore: l'arrivée de Mario Monti au pouvoir est "emblématique du passage qui s'est accompli en peu de jours, et finalement en peu d'heure: c'est une image qui renvoie à l'autre Italie: depuis le Risorgimento (qui a mené à l'Unification, ndlr), l'Italie la meilleure trouve son sens historique et son identité quand elle parvient à se projeter vers l'Europe".
Pour le grand quotidien milanais Corriere della Sera, "une caractéristique distinctive du programme de la grande coalition que nous espérons voir naître au parlement devra être l'équité des réformes projetées". "Plus grande sera cette équité, plus acceptables seront les réformes pour les citoyens. Et plus elles seront équitables, plus sera ample la majorité qui soutiendra le gouvernement", relève-t-il. La Stampa souligne "la responsabilité collective" des Italiens dans l'éclatement de la crise de confiance actuelle: alors qu'"on entend parler de libération nationale, comme si était tombé un dictateur qui aurait à lui seul ruiné le pays", il existe "une responsabilité non seulement individuelle mais aussi collective pour la situation économique actuelle".
"Ce n'est pas fini" pour le Cavaliere, avertit pour sa part le journal de la famille Berlusconi, Il Giornale, dont l'éditorialiste Vittorio Feltri décrit le nouveau président du Conseil comme un simple "comptable". Dans une interview au quotidien Il Sole, l'ancien président de la République Carlo Azeglio Ciampi, qui avait lui-même dirigé le premier gouvernement technique de l'après-guerre en 1993/94, estime que la nomination de M. Monti "est une tentative de sauvetage pour un pays qui ne mérite pas la situation d'infériorité et de sujétion dans lequel il s'est retrouvé du fait d'une expérience politique à l'évidence vouée à l'échec". Mais "les délais sont restreints, l'urgence est énorme", avertit l'ex-dirigeant italien.
"L'Italie peut vaincre la crise"
Mario Monti, a affirmé dimanche soir que l'Italie pouvait "vaincre" la crise de la dette grâce à "un effort collectif". "Je travaillerai (...) pour sortir rapidement d'une situation qui présente des aspects d'urgence et que l'Italie peut vaincre grâce à un effort collectif", a-t-il affirmé lors d'une brève intervention devant la presse après avoir reçu son mandat du président de la République Giorgio Napolitano. "L'Italie doit redevenir un élément de force, et non de faiblesse, dans une Union européenne dont nous avons été fondateurs et dont nous devons être protagonistes", a-t-il également souhaité.
M. Monti doit maintenant former un gouvernement et obtenir la confiance des deux chambres du parlement d'ici dix jours, selon la Constitution, avant de prendre officiellement ses fonctions et de prêter serment devant le président de la République. "Les consultations que je mènerai seront conduites rapidement mais avec attention. Je retournerai voir le président de la République quand je serai en mesure d'ôter toute réserve", a-t-il affirmé, alors que M. Napolitano a auguré que le gouvernement soit formé d'ici la fin de la semaine.
Sur le plan économique, M. Monti s'est fixé pour objectif d'"assainir la situation financière et de reprendre le chemin de la croissance tout en restant attentif à l'équité sociale". "Nous le devons à nos enfants. Nous devons leur donner un avenir concret fait de dignité et d'espérance", a-t-il conclu.
"Un message encourageant"
L'Union européenne a salué dimanche la nomination de l'ancien commissaire européen Mario Monti pour former un nouveau gouvernement italien et a souligné qu'elle continuerait à surveiller le processus de réformes en Italie. La désignation de M. Monti par le président Giorgio Napolitano "envoie un nouveau message encourageant (qui montre) la détermination des autorités italiennes à surmonter la crise", ont déclaré dans un communiqué commun le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le président de l'UE Herman Van Rompuy.
Comme il a été convenu lors du sommet européen des 26 et 27 octobre, "la commission continuera à surveiller l'application des mesures prises par l'Italie pour mener des politiques favorisant la croissance et l'emploi", ont-ils ajouté. La nomination de M. Monti a également été saluée par le président du Parlement européen Jerzy Buzek. Selon lui, elle a "renouvelé la conviction que l'Italie va restaurer sa crédibilité financière et revenir à une forte croissance économique". "Je suis confiant dans le fait que l'Italie prendra toutes les mesures nécessaires pour surmonter la crise de la dette", a déclaré M. Buzek.
Mario Monti, aux antipodes du Cavaliere
Mario Monti est un homme pondéré de 68 ans aux compétences économiques reconnues. Il se situe aux antipodes du bouillant Cavaliere, accusé d'avoir miné la crédibilité du pays avec ses scandales et ses procès. Surnommé parfois "le cardinal", Mario Monti s'est taillé une réputation de compétence et d'indépendance comme commissaire européen pendant dix ans (1994-2004). Européen convaincu, il a affirmé à peine désigné que "l'Italie doit redevenir un élément de force, et non de faiblesse, dans une Union européenne dont nous avons été fondateurs et dont nous devons être protagonistes".
D'allure distinguée mais austère au regard de son Gai-Luron de prédécesseur, cet amateur de vélo reconnaît lui-même qu'il n'est "pas très sociable". "J'aime beaucoup les blagues, même si je ne suis pas très bon pour me les rappeler et les raconter. Berlusconi a un vrai talent pour les raconter", expliquait-il en 2005 dans une de ses rares interviews.
Nommé sénateur à vie mercredi par le président Giorgio Napolitano, il a déjà été adoubé par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde: "C'est un homme de grande qualité avec lequel j'ai toujours eu un dialogue fructueux et extrêmement chaleureux", a-t-elle affirmé. Très discret depuis que son nom occupe la une des journaux, M. Monti a toutefois au cours des derniers mois multiplié les interventions sur la crise. "Il faut réaliser des réformes impopulaires en unissant les franges plus sensées de chaque parti politique", avançait-il le 23 septembre.
"Je crois qu'une certaine connaissance des problèmes ne nuit pas", a-t-il modestement glissé récemment. Certains commencent à pointer du doigt le fait qu'il soit depuis 2005 conseiller international de la banque Goldman Sachs, symbole des excès de Wall Street.
Né le 19 mars 1943 à Varese (nord), Mario Monti fait ses armes à la prestigieuse université Bocconi de Milan, considérée comme la meilleure faculté d'économie d'Italie. Il poursuit ses études aux Etats-Unis à l'université de Yale, où il étudie auprès du prix Nobel James Tobin, père du projet de taxe sur les transactions financières qui porte son nom. En 1970, il commence à enseigner à l'université de Turin, qu'il quitte en 1985 pour devenir professeur d'économie politique à la Bocconi, où il occupe successivement les postes de directeur de l'Institut d'économie politique, recteur, et enfin président en 1994, une fonction qu'il occupe encore.
"L'un des plus puissants bureaucrates européens"
En 1994, il est présenté par le premier gouvernement de Silvio Berlusconi pour un poste de commissaire européen au président de la Commission, Jacques Santer, qui lui confie le Marché intérieur. En 1999, le gouvernement de gauche de Massimo D'Alema le confirme à la Commission, où il reçoit du président, son compatriote Romano Prodi, le très convoité portefeuille de la Concurrence. Il conforte ainsi son image d'homme au-dessus des partis. Sous son égide, la Commission renforce ses activités antitrust, infligeant une amende de près de 500 millions d'euros à Microsoft, et Mario Monti peaufiné son image de commissaire dur en affaires et "imperméable aux pressions".
Quelle que soit la nature de son interlocuteur, Mario Monti "n'aime pas, quand il y a des règles, avoir l'impression qu'elles sont court-circuitées", assure-t-on dans son entourage. Le commissaire est "un cardinal", "quelqu'un de très difficile à pénétrer". Très "courtois", cet homme marié depuis 40 ans (à la même femme) et père de deux enfants n'en reste pas moins ferme. "Avec des mots très polis, il vous envoie au bûcher de l'inquisition s'il estime que cela est juste et nécessaire", estime cette source, tout en saluant la compétence du docteur en économie.
Dans un article de février 2000 intitulé "Super Mario", The Economist le présente comme "l'un des plus puissants bureaucrates européens", avant de le décrire comme "un adepte de la persuasion plutôt que de la polémique". "Il a un tel air d'autorité que même la calvitie n'a pas osé le défier", ironise l'hebdomadaire britannique en allusion à son abondante chevelure poivre et sel. A l'issue de son séjour à Bruxelles, M. Monti était revenu à ses activités académiques et signait des éditoriaux dans le Corriere della Sera, quotidien de référence en Italie. Il appartient également au club très fermé du Groupe Bilderberg, qui rassemble une centaine d'hommes politiques, financiers, banquiers de toute la planète.
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