Revue de presse - Savoie

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La vérité sur la hausse des prix

COMMENTAIRES

l'inflation officielle est tellement fausse que plus personne ne la croit.

Il y a des aberrations dans le calcul: Par exemple, quand un litre de lait augmente de 5%, mais qu'on ajoute un bec verseur sur le carton, alors l'INSEE considere qu'il y a amelioration de la valeur du produit et donc qu'il n'a pas augmenté.
meme chose pour un PC qui reste au meme prix d'une année sur l'autre; comme  sa puissance augmente l'INSEE considere que le prix baisse, mais la realité est qu'on ne peut pas acheter celui de l'année derniere qui "a baissé"

Pour les frontaliers suisses, on peut se rappeler qu'il y a 10 ans, tout etait plus cher en suisse, 4 fois plus pour l'alimentation, 2 fois pour les vetements. Maintenant c'est la meme chose des 2 cotés de la frontiere.

La realité contredit les chiffres officiels

La vérité sur la hausse des prix


Le Nouvel Observateur s'est procuré un listing retraçant l’évolution des prix, dans un hyper, de plus de 250 produits de grandes marques parmi les plus vendus dans les grandes surfaces. Il en ressort une hausse moyenne de 11,5% sur trois ans, deux fois plus que l'inflation. Nouvelobs.com en publie la liste intégrale.

C’est le genre de ticket de caisse que les Leclerc, Carrefour, Auchan et autres Intermarché n’impriment jamais. Ils préfèrent nous abreuver de coupons de réduction et nous matraquer de publicité pour leurs promos à tout casser. La hausse des prix ? Pas vu, pas pris. Et pourtant, ce que n’affichent pas les caisses enregistreuses, Le Nouvel Observateur vous en donne ici un saisissant aperçu. Nous nous somme procurés un listing retraçant l’évolution des prix, dans un hyper, de plus de 250 produits de grandes marques parmi les plus vendus dans les grandes surfaces. Aucun doute : tout flambe ! Les steaks hachés (+ 42%), les coquillettes (+ 32%). Les filets de maquereau (+ 35%) L’eau de Volvic (+26%)... En trois ans, la hausse moyenne de ce "super Caddie"(*) s’établit à 11,5 %, une valse des étiquettes deux fois supérieure au taux d’inflation calculé par l’Insee pour la période. Plus spectaculaire encore : depuis 2000 (passage à l’Euro !), le grand panier de l’Obs s’est renchéri, en moyenne, à 29%. Et cela ne devrait pas s’arranger : invoquant - non sans raison - la flambée du cours de l’énergie et des matières premières, la plupart des grands groupes agro-alimentaire ont présenté, cet automne des tarifs rehaussés de 8% qui se traduiront, si rien ne change, par une nouvelle flambée des étiquettes.

C’est l’incendie dans les Caddies. Ce relevé des prix pourra inspirer Nicolas Sarkozy, qui a réclamé, fin novembre, "un indice du pouvoir d’achat qui corresponde enfin à la vie quotidienne des Français, pour qu’ils aient le sentiment qu’on ne se moque pas d’eux". Président autoproclamé du "pouvoir d’achat", il veut jouer les pompiers. "Nous allons entamer une discussion avec la grande distribution pour obtenir la baisse des prix dans les grandes surfaces", promettait-il , la semaine dernière, sur TF1. Chargé de cet épineux dossier, le secrétaire d’Etat au commerce, Luc Chatel, défend ces jours-ci devant le Parlement un projet de loi visant à réformer les relations entre la grande distribution et ses fournisseurs. Dans le collimateur : la loi Galland. Depuis 1996, ce texte conçu pour protéger l’industrie des appétits de la grande distribution, établit un seuil de revente à perte : pas question de vendre un produit au dessous du tarif proposé par son fabricant. Seulement voilà, privé de négociation sur le prix d’achat de la marchandise (la "marge avant"), les centrales d’achats se rattrapent en facturant des "coopérations commerciales". Ces services (mises en avant des produits, impressions de catalogues, campagnes de promos…) facturés aux prix forts ont constitué les fameuses et faramineuses "marges arrières" que la loi Galland et son seuil de revente à perte interdisent de répercuter sur les prix à la consommation ! Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que ce mécanisme a alimenté une spirale inflationniste. Devant les exigences des centrales d’achats surpuissantes - Leclerc-Système U, Carrefour, Intermarché, Auchan et Casino- se partagent 85% du marché - les industriels n’ont guère eu d’autre issue que d’augmenter sans cesse leur prix à la sortie des usines.

A ce petit jeu, les multinationales de l’agroalimentaire, maîtres de leurs tarifs, imposent leurs conditions à tous les réseaux de distribution et "achètent" l’espace dans les rayons en versant de copieuses marges arrières que les PME du secteur ne sauraient acquitter… Les grandes surface, elles, réclament des taux de "taux de coopération commerciale" de plus en plus mirobolants : jusqu’à 35% des prix pratiqués dans certains rayons. Une véritable rente qui leur permet de développer leurs marques propres, copies pures et simples des produits les plus innovants des multinationales, qui représentent aujourd’hui un tiers de leur chiffre d’affaires. "Bref, tout le monde s’est gavé», résume un expert du système. Ce que confirme une récente étude réalisée par Natexis : de 1996 à 2004, les marges opérationnelles des  grands distributeurs (Carrefour, Auchan, Casino) ont cru de deux ou trois points et celle des géants de l’agro-alimentaire de 4 ou 5 points. "Les entreprises françaises ont pu rattraper leur retard de rentabilité sur les grands groupes internationaux", constate Natexis.

Les perdants sont les consommateurs. Comme l’a souligné la commission Attali pour "la libération de la croissance", la France est le pays d’Europe où l’écart entre les grandes enseignes des hypers les plus chères et les moins chères est le plus faible ! Pas étonnant dans ces conditions que les magasins de "hard discount", aux produits basiques et à l’assortiment réduit, aient connu un succès croissant : on en compte aujourd’hui 4.000 en France. Pour les contrer et conserver leurs clients dans leurs magasins, les enseignes ont étoffé leur offre de produits "premiers prix", ces denrées moitié moins coûteuses que les produits de marques nationales !

Inflationniste, anticoncurrentiel… Pour couronner le tout, le système des marges arrières s’avère aussi frauduleux ! Comme l’ont souligné plusieurs rapports parlementaires, les grands distributeurs ont pris la déplorable habitude d’imposer des "coopérations commerciales" aux motifs fumeux ("mise en avant", "maintien de la gamme", "conseil au fournisseur"…). Des prestations fictives que les fabricants ont intérêt à régler sans regimber sous peine de voir leurs produits exclus des linéaires. "Le système est pourri. Il a donné naissance à un océan de fausses factures", lance le député UMP Jean-Paul Charié, grand pourfendeur des dérives de la "coopération commerciale".

En 2001, pour tenter de réprimer ces excès, le délit d’"abus de coopération commercial" a été introduit dans le droit par la Nouvelle loi de régulation économique du gouvernement Jospin. Les poursuites menées par Bercy ont abouti à quelques condamnations : en octobre 2006, pour avoir obtenu "des avantages ne correspondant à aucun service commercial spécifique rendu", Système U a été condamné à rembourser 76 millions d’euros. Une somme qui donne une idée des montants en jeu…

Les marges arrières sont aussi devenues la cible privilégie du trublion de la grande distribution Michel-Edouard Leclerc. Dès l’automne 2002, le président de l’association des centres distributeurs entreprend sa croisade au nom de l’intérêt supérieur des consommateurs, faisant mine d’ignorer que la "coopération commerciale" a fait la fortune de son groupe et de ses adhérents ! "Un génie de la communication", commente admiratif un de ses adversaires industriels. De passage à Bercy en 2004, Nicolas Sarkozy ne tardera pas à comprendre le message : le ministre des finances qu’il est alors réunit le gratin de l’industrie agro-alimentaires et des linéaires et exige, devant les caméras de télévision, une "modération des marges arrières" pour redonner du pouvoir d’achat aux Français. Officiellement, l’opération aboutira à une baisse des prix de 3,2% dans les rayons de la grande distribution. Officiellement seulement, car on peine à déceler l’effet des mesures Sarko d’alors dans l’envolée des prix constatée depuis 2004. Reparti pour le Ministère de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy n’aura pas le temps de réformer les lois Galland comme il en avait l’intention. Il laisse cela à Renaud Dutreil, ministre du Commerce, qui, en élabore un difficile compromis : au terme de la loi qui porte son nom 20% du montant des marges arrières perçues par les distributeurs pourront être répercutées sur les prix. On attend toujours…

Devenu président de la République, Nicolas Sarkozy parviendra-t-il à ses fins ? Rien n’est moins sûr. La loi Chatel qui autorisera bientôt une déduction complète des marges arrières mais préserve la notion de seuil de revente à perte a déçu Michel-Edouard Leclerc : "si Luc Chatel avait, dans son projet, autorisé la négociabilité des tarifs, les hausses auraient probablement pu être diminuées de moitié. Oui, j’affirme, de moitié ! (…) Le Président avait parlé de supprimer les marges arrière ? Le projet Chatel va les accroître sous prétexte qu’elles sont déductibles. Le Président souhaitait que cette réforme profite aux consommateurs et qu’elle génère des baisses de prix pour améliorer le pouvoir d’achat des Français. Or, c’est la réforme Chatel qui nourrit l’inflation tarifaire ! C’est à désespérer de la politique !"

Au nom de la sauvegarde de l’emploi, les industriels se sont démenés en coulisse pour éviter une réforme radicale. "Les acheteurs de la grande distribution veulent que tout soit permis, sans limite, et que la loi du plus fort – le distributeur – s’impose à tous les industriels. Aucune loi ne changera une réalité simple : chaque année, la distribution veut plus", dénonce Olivier Desforges, président de l’Ilec, le puissant lobby des géants de l’agro-alimentaire. A l’Assemblée, l’UMP est apparue très divisée entre parlementaires partisans d’une mise en concurrence brutale et élus soucieux de préserver les intérêts des industriels et des agriculteurs de France. Si bien que la discussion d’une réforme du fameux seuil de revente à perte est renvoyée au printemps prochain. En attendant, les consommateurs continuent à pousser leur Caddie dans la jungle des faux "prix bas". Sylvain Courage




13/12/2007
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