Les vraies raisons de la guerre en Géorgie
COMMENTAIRES
Le gouvernement russe avait été très clair depuis longtemps : la georgie dans l'europe, oui, dans l'OTAN, non.Que feraient les USA si le canada accueillait des bases russes à Toronto ? c'est exactement ce que veut faire l'otan et Saakhashvili qui n'a rien d'un grand démocrate (ni les Russes).
Poutine et Medvedev ont également été très clairs : si le Kosovo peut etre indépendant de la serbie, rendant caduque les frontières antérieurs, l'ossetie et l'abkazie le pourront aussi puisque la meme volonté populaire s'est exprimée par referendum en 2006.
Bien que prévenu, Saakhasvili a fourni l'occasion d'intervenir aux russes qui ne l'ont pas raté.
Cette encore "petite" guerre sert aussi d'avertissement à l'Ukraine: pas d'OTAN à la frontière russe. Le temps de la russie faible de Elstine est révolu - ceci est le premier avertissement.
La Georgie ne retrouvera pas ses frontières incluant l'ossetie - et peut-etre l'Abkhazie. La position européenne de retour aux frontières est indéfendable après le kosovo qui sert de précédent.
Les vraies raisons de la guerre en Géorgie
Le président géorgien est-il tombé dans le panneau de la provocation russe ? Toujours est-il qu'il a donné à Moscou une belle occasion de chercher à reconquérir son influence perdue dans le Caucase.
Cette fois, le doute n'est plus permis. Le pouvoir russe s'est bien
saisi de la crise ossète pour tenter de reconquérir une partie de sa
zone d'influence perdue avec l'effondrement de l'URSS. En lançant ses
blindés à l'intérieur du territoire géorgien, au-delà même des
frontières de l'Ossétie du Sud, Moscou démontre que sa préoccupation
dépasse le sort de ce petit peuple caucasien. Son but stratégique est
de déstabiliser le président de la Georgie, Mikhaïl Saakachvili,
résolument pro-américain au point d'avoir envoyé un contingent
militaire combattre en Irak aux côtés des Etats-Unis.
Il y a quelques jours encore, l'affaire était moins claire. Lorsque les troubles ont éclaté en Ossétie du Sud, la partie russe pouvait faire valoir quelques arguments à l'appui de ses thèses. C'est le géorgien Joseph Staline qui a coupé en deux l'Ossétie, en 1922, attribuant sa partie sud à son pays d'origine. Or les Ossètes constituent un peuple caucasien dont la langue et la culture se distinguent nettement de celles de la Géorgie. A l'époque, l'Ossétie du Sud fut d'ailleurs constituée en région « autonome ». Mais la greffe n'a jamais pris. Les Ossètes du Sud se sont toujours sentis plus proches de leur frères du Nord, eux-mêmes rattachés à la fédération russe. Leur souhait a invariablement été de les rejoindre, et de passer par là-même dans le giron de la Russie. Celle-ci peut ici s'appuyer sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. L'argument serait toutefois plus convaincant si Moscou l'appliquait aux Tchétchènes, qui n'habitent pas très loin des Ossètes…
Cette question nationale récurrente a provoqué une guerre sanglante au début des années quatre-vingt-dix. En 1992, l'Ossétie du Sud a conquis son indépendance de fait. Mais elle restait formellement partie intégrante de la Géorgie. Et aucun pays ne reconnaissait ce petit « Etat ». Le conflit fut ainsi gelé pendant de nombreuses années. Jusqu'à ces dernières semaines…
Plusieurs facteurs expliquent l'éclatement du conflit. Le nationalisme imprudent du président géorgien Mikhaïl Saakachvili ne peut être passé sous silence. Il s'est fait élire en 2004 avec la promesse de « réunifier » son pays, c'est-à-dire de reprendre le contrôle des régions indépendantistes comme l'Ossétie du Sud ou l'Abkhazie. Ses pressions ont été tellement mal vécues que les Ossètes méridionaux ont proclamé leur « indépendance » par référendum en 2006. La semaine dernière, des troubles ont éclaté en Ossétie du Sud dans des conditions encore mal éclaircies. Ce qui est sûr, c'est que l'armée géorgienne en a profité pour essayer de reprendre le contrôle de la région.
Il y a quelques jours encore, l'affaire était moins claire. Lorsque les troubles ont éclaté en Ossétie du Sud, la partie russe pouvait faire valoir quelques arguments à l'appui de ses thèses. C'est le géorgien Joseph Staline qui a coupé en deux l'Ossétie, en 1922, attribuant sa partie sud à son pays d'origine. Or les Ossètes constituent un peuple caucasien dont la langue et la culture se distinguent nettement de celles de la Géorgie. A l'époque, l'Ossétie du Sud fut d'ailleurs constituée en région « autonome ». Mais la greffe n'a jamais pris. Les Ossètes du Sud se sont toujours sentis plus proches de leur frères du Nord, eux-mêmes rattachés à la fédération russe. Leur souhait a invariablement été de les rejoindre, et de passer par là-même dans le giron de la Russie. Celle-ci peut ici s'appuyer sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. L'argument serait toutefois plus convaincant si Moscou l'appliquait aux Tchétchènes, qui n'habitent pas très loin des Ossètes…
Cette question nationale récurrente a provoqué une guerre sanglante au début des années quatre-vingt-dix. En 1992, l'Ossétie du Sud a conquis son indépendance de fait. Mais elle restait formellement partie intégrante de la Géorgie. Et aucun pays ne reconnaissait ce petit « Etat ». Le conflit fut ainsi gelé pendant de nombreuses années. Jusqu'à ces dernières semaines…
Plusieurs facteurs expliquent l'éclatement du conflit. Le nationalisme imprudent du président géorgien Mikhaïl Saakachvili ne peut être passé sous silence. Il s'est fait élire en 2004 avec la promesse de « réunifier » son pays, c'est-à-dire de reprendre le contrôle des régions indépendantistes comme l'Ossétie du Sud ou l'Abkhazie. Ses pressions ont été tellement mal vécues que les Ossètes méridionaux ont proclamé leur « indépendance » par référendum en 2006. La semaine dernière, des troubles ont éclaté en Ossétie du Sud dans des conditions encore mal éclaircies. Ce qui est sûr, c'est que l'armée géorgienne en a profité pour essayer de reprendre le contrôle de la région.
L'ours russe sort ses griffes
Grave erreur stratégique. La Russie pouvait d'autant moins laisser passer cette offensive qu'elle avait plusieurs bonnes raisons de sortir ses griffes. Au début de l'année, Moscou avait d'abord prévenu l'Occident qu'il devait s'attendre à de sérieuses difficultés dans la région : quand le Kosovo a déclaré son indépendance, en février avec l'appui des Etats-Unis, les dirigeants russes ont clairement menacé de faire éclater d'autres frontières. Ils pensaient bien sûr à celles de la Géorgie. Comment reconnaître le droit des Kosovars à se dégager d'une tutelle nationale jugée oppressante et le refuser aux Ossètes ?
Au-delà de la question ossète, Moscou avait une autre raison stratégique pour s'en prendre à la Géorgie. Ce pays fait des pieds et des mains pour intégrer l'OTAN. Une perspective insupportable pour Vladimir Poutine, resté le véritable maître de la Russie. Une Géorgie déstabilisée serait, à coup sûr, dans l'incapacité de rejoindre l'alliance atlantique. Or Moscou cherche à réaffirmer son influence sur ce Caucase qui faisait partie de son empire à l'époque soviétique.
Restent de triviales considérations économiques qu'on ne saurait oublier. De par sa situation géographique, la Géorgie permet de contourner la Russie par voie d'oléoduc ou de gazoduc. Ce pays est devenu un axe de transport pétrolier avec l'inauguration de l'oléoduc Bakou (Azerbaïdjan)-Tbilissi (Géorgie)-Ceyhan (Turquie). La trop fameuse société russe Gazprom s'intéresse de très près à ce qui se trame sur le territoire géorgien…
Toutes les conditions étaient donc réunies pour que Moscou prenne le risque mesuré de provoquer des cris d'orfraie en Occident en donnant une bonne leçon à la Géorgie. Les Etats-Unis multiplient les protestations verbales et l'Europe cherche tant bien que mal à dégager les voies d'un compromis. En attendant, Poutine est à la manœuvre.
Grave erreur stratégique. La Russie pouvait d'autant moins laisser passer cette offensive qu'elle avait plusieurs bonnes raisons de sortir ses griffes. Au début de l'année, Moscou avait d'abord prévenu l'Occident qu'il devait s'attendre à de sérieuses difficultés dans la région : quand le Kosovo a déclaré son indépendance, en février avec l'appui des Etats-Unis, les dirigeants russes ont clairement menacé de faire éclater d'autres frontières. Ils pensaient bien sûr à celles de la Géorgie. Comment reconnaître le droit des Kosovars à se dégager d'une tutelle nationale jugée oppressante et le refuser aux Ossètes ?
Au-delà de la question ossète, Moscou avait une autre raison stratégique pour s'en prendre à la Géorgie. Ce pays fait des pieds et des mains pour intégrer l'OTAN. Une perspective insupportable pour Vladimir Poutine, resté le véritable maître de la Russie. Une Géorgie déstabilisée serait, à coup sûr, dans l'incapacité de rejoindre l'alliance atlantique. Or Moscou cherche à réaffirmer son influence sur ce Caucase qui faisait partie de son empire à l'époque soviétique.
Restent de triviales considérations économiques qu'on ne saurait oublier. De par sa situation géographique, la Géorgie permet de contourner la Russie par voie d'oléoduc ou de gazoduc. Ce pays est devenu un axe de transport pétrolier avec l'inauguration de l'oléoduc Bakou (Azerbaïdjan)-Tbilissi (Géorgie)-Ceyhan (Turquie). La trop fameuse société russe Gazprom s'intéresse de très près à ce qui se trame sur le territoire géorgien…
Toutes les conditions étaient donc réunies pour que Moscou prenne le risque mesuré de provoquer des cris d'orfraie en Occident en donnant une bonne leçon à la Géorgie. Les Etats-Unis multiplient les protestations verbales et l'Europe cherche tant bien que mal à dégager les voies d'un compromis. En attendant, Poutine est à la manœuvre.
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