PS : les candidats prennent leurs distances avec le projet
Des débats vont être organisés entre les principaux présidentiables.

PETITE victoire pour Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius, Jack Lang
et les autres prétendants éventuels : comme ils le demandaient, trois
débats – probablement télévisés – seront organisés entre les candidats
PS à la candidature présidentielle.
Ségolène
Royal, qui n'y était pas favorable, a dû s'y résoudre. Ses concurrents,
qui n'ont pas la faveur des sondages contrairement à elle, espèrent
pouvoir la battre sur le fond et emporter la conviction des militants
socialistes qui,
in fine, choisiront le champion du PS.
Mais
pour prouver sa «valeur ajoutée», chacun est désormais obligé de
s'affranchir un peu du cadre du projet commun. Pour éviter les
dérapages, une
«charte de bonne conduite» sera adoptée le 1
er
juillet, engageant tous les prétendants à respecter certaines règles
lors des débats. Une première ébauche du texte doit être discutée mardi
prochain, lors du bureau national.
La
direction du PS veut surtout éviter des effets de salle hostile à l'un
ou l'autre des candidats, qui seraient néfastes pour l'image du parti.
À
cinq mois du choix, aucun prétendant n'a renoncé : Dominique
Strauss-Kahn et Laurent Fabius veulent aller jusqu'au bout, Ségolène
Royal, qui fait la course en tête dans les sondages, sera
officiellement candidate
«si elle est la mieux placée», Jack
Lang n'a pas encore baissé les bras, Arnaud Montebourg se tâte, Martine
Aubry cherche un hypothétique espace, Lionel Jospin, un moyen de
revenir, et le premier secrétaire François Hollande
«n'exclut rien», surtout pas de rassembler le PS s'il peut incarner ce recours.
Chacun veut croire que le
«mur des réalités», à l'automne, permettra de distinguer entre les candidats réels et ceux qui n'ont fait qu'un tour de piste pour se montrer.
«Une désignation, ce n'est pas un congrès bis», dit-on au PS.
Le coût du projet à la loupe
Si la
«décantation» n'a
pas encore eu lieu, le processus de dif férenciation a fait une
première victime : le projet socialiste pour 2007, finalisé il y a à
peine une semaine.
Dominique Strauss-Kahn veut
«faire le tri» entre les propositions, Jack Lang les juge parfois
«insatisfaisantes», Ségo lène Royal répète qu'elle conserve sa
«liberté de parole» et promet de
«changer le logiciel» de la gauche, Laurent Fabius, s'il se sent
«à l'aise» avec ce document, promet d'apporter sa
«patte personnelle» dans certains domaines comme le logement
«où le projet peut aller plus loin».
Chaque candidat a aussi entrepris d'étudier à la loupe le coût des propositions socialistes.
«Le bouclier logement est apparemment très cher, il faut voir quelle peut être son efficacité sociale», observe- t-on, par exemple, dans l'entourage d'un des présidentiables.
La renationalisation d'EDF ?
«Il y aura des priorités sans doute plus importantes que celle-là», explique
Dominique Strauss-Kahn, citant l'éducation, le logement ou la santé
pour lesquels les moyens de l'État seraient plus utiles.
L'abrogation de la loi Fillon sur les retraites ? Le même DSK a tenu à préciser les choses dans
Charlie
hebdo : «Il n'y aura pas d'abrogation de la loi Fillon, si abrogation
veut dire retour à la situation d'avant, mais de sérieux aménagements».
L'ancien
ministre de l'Économie n'est pas le seul à vouloir poursuivre le débat
sur le projet du PS. Jack Lang n'a pas remisé, par exem ple, son
hostilité à la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, prévue par
le texte. Ségolène Royal n'a pas totalement abandonné son idée
d'encadrement militaire : il ne faut pas avoir honte des professions en
uniforme, se plaît-elle à répéter.
http://www.lefigaro.fr/france/20060616.FIG000000130_ps_les_candidats_prennent_leurs_distances_avec_le_projet.html