Revue de presse - Savoie

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Suez-GDF - «Inutile et stupide», selon Stiglitz

COMMENTAIRES
aucune expertise gouvernementale ne vaut celle de Stiglitz. Elle est simple et de bon sens: "ça marche bien dans le public, gardez la dans le public - pourquoi changer?".
Mais cette évidence n'a que peu de poids face au dogme liberal des bienfaits de la concurrence de l'UMP et aux interêts financiers qu'ils servent. Souvenez-vous en quand vous voterez.

Dans le deuxième article résumant bien l'esprit de l'intervention de Stiglitz sur France Inter le 12/9/06, la position de Stiglitz faisait très bien ressortir par opposition le fond pensée "unique" libérale des journalistes.

Bien que France Inter ne soit pas la source d'information la plus libérale en France, elle participe au lavage de cerveau permanent qui se déverse sur la population; journalistes qui s'offusquent si on met en cause leur objectivité ou leur ouverture d'esprit - qu'ils ont pourtant perdues depuis longtemps sans qu'ils ne s'en rendent compte.

On est à un stade où la bulle du microcosme mediatico-politique ne se rend meme plus compte de son décallage avec le peuple et diffuse ses convictions établies en vase clos sans connexion avec le monde réel.

Ce 12 septembre, Stiglitz les a mis face aux réalités, il est à craindre qu'on retombe dans le ron-ron de la pensée unique très rapidement et que les remises en question n'emergent jamais des journalistes biens pensants dans leur bocal; c'est le peuple qui ne comprend pas, pas eux.

Un Stiglitz de temps en temps nous rappelle que le bon sens populaire garde autant de valeur que les avis des milieux auto-proclamés experts qui nous mene dans le mur.

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Liberation

Suez-GDF  - «Inutile et stupide», selon Stiglitz

Le projet de fusion entre Suez et GDF fait bouillir Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie (lire interview page 17). «Primo, c'est inutile et stupide, confie-t-il . La France a un bon système, juste, à bas prix, efficace et très fiable. S'il n'est pas cassé, pourquoi le réparer ? Deuxio, confier la gestion d'un parc nucléaire à du privé est très problématique ; y aura-t-il la même vigilance, le même investissement ? On a vu ce qui s'est passé aux Etats-Unis quand on a dérégulé notre secteur de l'énergie... Tertio, si la France a une telle réussite dans l'énergie, c'est qu'il y a un "Etat d'esprit public" qui attire des gens qualifiés. Ouvrir la voie à la privatisation, c'est se priver, pour le gouvernement, de marge de manoeuvre dans un secteur si sensible.»

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Étonnante émission que celle de France inter ce matin, où le prix Nobel américain énonce tranquillement qu’il faut garder Edf Gdf publics, ne pas laisser l’idéologie libérale l’emporter, que nous avons la chance en France, d’avoir un fort secteur public...

Dans la foulée, il explique qu’aux Usa, il y a protectionnisme et endettement, intervention hypocrite de l’état (acier, armement coton pétrole) que l’électricité ne fonctionne pas, qu’il faut un équilibre entre capitalisme privé et services publics, que la mondialisation pourrait être autre et humaine, qu’en Uruguay des décisions ont été prises par l’Omc sur les médicaments qui ont fait des millions de morts en Afrique, qui explique les menaces du capitalisme financier sur l’état du monde, critique le Fmi, souligne que les Usa exigent des autres qu’ils ne vivent pas au dessus de leurs moyens, mais qu’ils le font pour eux-mêmes... L’américain moyen s’en sort moins bien qu’il y a cinq ans, le nombre de pauvres a augmenté...

“Mais ça marche la mondialisation et ca n’est pas prêt de s’arrêter”, dit l’animateur de France inter, “mais oui, répond Stiglitz, ça marche, mais pour certains, pas pour le plus grand nombre”...

...et alors, on a la surprise d’avoir une vraie psychanalyse en direct des journalistes de France inter, pris à contre-pied, et qui essaient de défendre leur credo libéral habituel, de critiquer Joseph Stiglitz parce qu’il n’aurait rien pu faire auprès de Bill Clinton, qui défendent, en passant, le profit des entreprises qui est le ressort de l’économie, et donc qui ne permettrait pas de changer les choses, etc.

On les sent tous, le coeur sur la main, prêts à redire ce qu’ils disent tous les matins, de façon spontanée, contre le prix Nobel qu’ils ont invités... Quoi ? On peut faire autrement ? Ils s’en étouffent nos journalistes libéraux biberonnés au “Jean-Marc Sylvestre” (absent de cet interview) qui-assure, en général, qu’il n’y a-pas-de-débat-possible-en-économie, que c’est une science avec une seule voie...

Gérard Filoche, mardi 12 septembre


15/09/2006
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