Comment la Sécu finance les fonds de pension anglo-saxons
COMMENTAIRES
La note est tout à fait incroyable: il faut un bon rendement pour que les fonds de pension restent !!!Cela illustre "notre" situation economique: les financiers placent l'argent où le rendement est maximum. Les laboratoires pharmceutiques qui pleurent devant les médicaments génériques alors qu'ils font 20% de résultat net après impot.
Dans le meme temps, l'industrie automobile ne fait que 2 à 5%.
Cela illustre le dogme à la tête de l'état: il faut d'abord protéger les profits.
Economiquement, c'est un désastre pour l'industrie occidentale. Philips est un exemple intéressant: le géant hollandais est en train d'abandonner l'electronique grand public (TV, DVD ..), pour aller vers le médical où Philips est maintenant un des géants pour l'equipement electronique. La rentabilité du secteur médical est telle que les financiers de Philips n'hésitent pas et abandonnent les autres secteurs. LG, Matsushita, Samsung, Sharp prendront les parts de marchés de Philips - et les emplois.
En parallèle, nos cotisations sociales engraisseront les laboratoires pharmaceutiques, les equipementiers medicaux, les hopitaux privés - au dela du raisonnable. La securité sera de + en + déficitaire - il faudra la privatiser, et les assurances privées prendront encore plus d'argent pour la santé. C'est le modèle américain où la santé coute 15% du PNB au lieu de 10% en France, avec un accès limité pour plus de 20% de la population qui n'a pas s'assurance et 20% de plus qui a une assurance partielle - le tout pour une mauvaise espérance de vie parmi les pays occidentaux.
C'est le modèle fiancier capitaliste appliqué à la santé: ce n'est plus un service, c'est un business à but lucratif pour les actionnaires. Tant pis pour les 40% de la population qui ne poura plus se payer le bon niveau de prestation.
La France a voté Sarko - on a Sarko.
Les cliniques privées sont un marché hyper sûr… qui attire les fonds de pension anglo-saxons. D'où une inquiétude : et si les fonds en question se retiraient du jour au lendemain?
Et si les fonds de pension, après avoir misé sur la santé, se
retiraient du jour au lendemain ? C'est une hypothèse d'école, car pour
le moment, la rentabilité économique des cliniques ne cesse de croître,
comme le révèle une enquête de la direction de la recherche, des études
et des statistiques. Le taux de rendement des capitaux investis dans
les cliniques a bondi de 10,8% en 2004 à 15,7% l'année suivante, soit
un niveau de performance supérieur à celui des 250 plus grandes
sociétés françaises (hors secteur financier). Quand on sait que le
marché est entièrement solvabilisé par la sécurité sociale, qu'il est
en croissance régulière, que la concurrence est quasi-inexistante sur
le plan international et très maîtrisée à l'intérieur des frontières,
on peut parler d'un filon en or.
Une note confidentielle de la Fédération hospitalière de France* alerte le gouvernement en ces termes:
«Dès lors que l'on considère que les cliniques privées constituent une composante à part entière de notre système de santé, les pouvoirs publics devraient, bien évidemment, veiller à maintenir une rentabilité satisfaisante du secteur pour maintenir un flux d'investissement. Mais ils devraient aussi veiller à ne pas constituer de rentes de situation pour les investisseurs de ce secteur, la situation de la sécurité sociale n'autorise pas de telles générosités».
Une note confidentielle de la Fédération hospitalière de France* alerte le gouvernement en ces termes:
«Dès lors que l'on considère que les cliniques privées constituent une composante à part entière de notre système de santé, les pouvoirs publics devraient, bien évidemment, veiller à maintenir une rentabilité satisfaisante du secteur pour maintenir un flux d'investissement. Mais ils devraient aussi veiller à ne pas constituer de rentes de situation pour les investisseurs de ce secteur, la situation de la sécurité sociale n'autorise pas de telles générosités».
Un extrait de la note de la Fédération hospitalière de France sur la rentabilité des cliniques privées.
La Sécu en mère nourricière des Fonds de pension anglo-saxons, il y a
en effet de quoi s'inquiéter. Le maintien de tels niveaux de rendement
ne risque-t-il pas, en captant l'investissement, de déstabiliser le
secteur public ? Le problème, souligne la note de la Fédération
hospitalière, c'est que la fixation des tarifs, toute administrative et
budgétaire qu'elle est, est « inadaptée à la régulation d'un secteur qui obéit aux règles de l'économie de marché ».
Le temps que notre administration accepte de prendre le problème dans
l'autre sens, les fonds de pension seront probablement allés chercher
des liquidités ailleurs, comme ils savent si bien le faire !
*Publiée dans un livre paru le 4 mai 2008 chez Fayard, « Ma Sécu. De la Libération à l'ère Sarkozy », d'Eric Merlen et Frédéric Ploquin
*Publiée dans un livre paru le 4 mai 2008 chez Fayard, « Ma Sécu. De la Libération à l'ère Sarkozy », d'Eric Merlen et Frédéric Ploquin
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