Dette et Patrimoine de la France
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Si la France est en faillite comme le disent Fillon et de nombreux économistes, alors l'occident tout entier est en faillite.Ce n'est pas la réalité, même si perdre de l'argent chaque année n'est pas tenable ad vitam eternam, il est quand même moins sombre de savoir l'état créditeur au lieu le croire endetté. Reste que si on continue au rythme actuel, l'état risque de "devoir" vendre les bijoux de famille pour payer la dette (EDF par exemple) - pour payer les allègements fiscaux ou les interventions militaires (Afghanistan, Cote d'Ivoire) dont on ne discute jamais la priorité par rapport aux autres dépenses.
Sur le long terme, on peut voir ce qui s'est passé aux USA, où de premier cédriteur mondial et excendentaire quand Reagan est arrivé en 1980 - les USA sont devenus le premier débiteur mondial et ultra-deficitaire avec Bush (7% par an) - malgré la planche à billet $ qui leur permettait d'exporter leur dette jusqu'à maintenant en la vendant à la chine et au Japon sous forme de bons du trésor dont ils devaluent actuellement la valeur.
Ce qu’on ne vous dit jamais sur la dette de la France
http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/ce-qu-on-ne-vous-dit-jamais-sur-la-dette-de-la-france_151760.html?xtor=EPR-77Chaque nouveau-né français a une dette de 20.000 euros sur les épaules, s’est inquiété Nicolas Sarkozy jeudi soir. Mais ce calcul ne tient aucun compte des actifs détenus par l’Etat. Au contraire, un bébé français hérite en réalité d’une richesse nette à sa naissance.
La question de la dette de la France semble faire consensus. Elle est synthétisée par une angoisse, évoquée par Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée, jeudi soir. « Chaque Français qui naît aujourd’hui a une dette de 20.000 euros sur les épaules », s’est alarmé le chef de l’Etat.
En cause, le déficit chronique de la France, ininterrompu depuis 1974, « dernier budget en équilibre », a rappelé Nicolas Sarkozy. Tant et si bien que la dette au sens de Maastricht (passif de l’Etat, des collectivités locales et des régimes de sécurité sociale) a atteint 64,2% du PIB en 2007. Soit 1.209.497 milliards d’euros.
Qui plus est, la tendance est mauvaise : depuis 2001, la dette de la France a progressé de plus de 7 points. Quand nombre de ses partenaires européens ont au contraire réduit leur endettement sur la période.
Cependant, « en termes de niveau de la dette la France affiche une position plus favorable », relève Mathieu Plane, économiste à l’OFCE.
Selon les chiffres Eurostat, la dette moyenne de la zone euro est en effet de 66,2% du PIB en 2007. Celle de l’Allemagne de 65%. La Belgique affiche une dette de 84,9%, la Grèce, 94,5%, l’Italie, 104%. Et c’est encore loin de la dette du Japon, qui atteignait 159% en 2006. « Il n’y a donc pas de singularité française sur ce point », commente Mathieu Plane.
Gare au fétichisme des chiffres. Car comme tout compte de patrimoine, celui de l’Etat comporte un passif, la dette, mais il inclut également les actifs qu’il détient. Et en l’occurrence, l’Etat n’est pas nu.
D’abord, l’Etat possède des actifs financiers, 742 milliards d’euros en 2006. De l’or, des dépôts ou encore des parts dans des entreprises publiques cotées. Car l’Etat français est un actionnaire, et un gros. Selon l’Agence des participations d’Etat, leur valorisation dépassait 162 milliards d’euros au 24 avril. Dont 100 milliards rien que pour EDF.
Aussi, la dette financière nette de la France n’était en réalité que de 38,2% du PIB en 2006 (dernier chiffre connu). Soit un niveau proche de 1995, alors que la dette au sens de Maastricht, elle, a augmenté. Mais entre temps, la valeur du portefeuille boursier de l’Etat a profité de l’euphorie boursière.
« On peut à bon droit s’interroger sur la priorité donnée à la réduction de la dette », estime Mathieu Plane. « Car compte tenu des actifs financiers, elle n’est pas si grande que ça. Tout au moins, la France n’est pas du tout le mauvais élève de l’Europe en la matière. Alors qu’elle l’est clairement en matière de chômage », observe l’économiste.
Plus encore, l’Etat détient des actifs physiques ou immobiliers. Des terrains, des bâtiments, des infrastructures, dont la valeur est tenue à jour par l’Insee.
« Si on comptabilise l’ensemble de ces actifs, les administrations publiques ne présentent plus une dette mais une richesse nette », calcule Mathieu Plane. Elle représentait 37,8% du PIB en 2006.
Cette richesse a d’ailleurs augmenté de plus de 22 points de PIB entre 1995 et 2006. Les administrations publiques se sont enrichies dés lors que, boom de l’immobilier aidant, la valeur des terrains détenus par l’Etat a explosé : de plus de 200% en 10 ans !
Autrement dit, « le bébé français ne récupère pas à la naissance une dette publique de 18.700 euros mais il hérite au contraire d’un actif net de 11.000 euros», corrige Mathieu Plane.
Enfin, il ne faut pas oublier que 39% de la dette est détenue par des résidents, selon l’Agence France Trésor. Autrement dit, ce qui est au passif de l’Etat est en partie à l’actif des ménages.
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