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En 2005, la hausse des emplois dans les services n'a pas compensé le recul dans l'industrie

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C'est une évidence. Contrairement à ce qu'on raconte, nous ne sommes pas dans un monde post-industriel - les produits industriels sont de plus en plus nombreux, ils sont faits en Asie c'est tout.

Si l'industrie disparait, l'emploi s'en ressent; on ne peut pas tout remplacer par les services. Il faut bien que quelqun crée les produits quelquepart pour faire des services autour.

De la meme façon, dans un monde soit disant virtuel, il faut bien que quelqun fasse des choses réelles.

La vision du monde par les medias est très simplifiées, et donc elle est fausse.

En 2005, la hausse des emplois dans les services n'a pas compensé le recul dans l'industrie

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-843057@51-628859,0.html

n 2005, l'industrie française a perdu plus de 110 000 emplois, dont l'essentiel (97 000) en emplois directs, et le reste en intérim, indique l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), dans son Rapport sur l'industrie en France publié jeudi 7 décembre. Au total, l'emploi industriel, intérim compris, a diminué de 2,7 % en 2005.

À l'inverse, les services marchands - toutes les activités de services, hormis l'administration, le secteur associatif et une partie du secteur de la santé - ont créé 81 000 emplois en 2005, soit deux fois plus qu'en 2004, selon une seconde étude sur Les Services en France, également publiée jeudi par l'Insee.

Dans l'industrie, une partie de la baisse est imputable à l'amélioration de la productivité : elle a augmenté de 4,2 %, un taux du même ordre de grandeur que celui des années précédentes.

Mais ce mauvais score est surtout dû à la perte de compétitivité de l'industrie française, comparée, en particulier, à l'industrie allemande. Car l'Allemagne a pratiqué une "grande modération des salaires", selon l'Insee, lui permettant de dégager un excédent commercial important, en particulier dans les biens d'équipement, malgré la concurrence des pays émergents, la Chine en particulier, et des ex-pays de l'Est.

En France, les salaires ont continué à progresser, "en raison de la hausse des bas salaires liés à la dernière étape de la réunification des smic". Celle-ci a provoqué une augmentation de 4,4 % des minima sociaux le 1er juillet 2005. " Depuis cinq ans, la progression des salaires horaires, en France, a été l'une des plus rapides en Europe", soulignent les auteurs de l'étude.

Parallèlement, l'innovation n'a pas pris le relais pour compenser ce désavantage salarial. Qu'il s'agisse de l'incorporation de technologies dans les produits traditionnels ou de la production de produits de haute technologie.

La part de ceux-ci dans les exportations françaises "se replierait davantage que celles de l'Allemagne et de l'Italie, même si la France continue à exporter plus de produits de haute technologie que ces pays", nuancent les auteurs.

En 2005, l'emploi a diminué dans tous les grands secteurs industriels. Mais l'automobile a été l'un des plus touchés. L'excédent commercial de ce secteur a reflué de 30 %, en raison de la création d'usines par les grands constructeurs dans les nouveaux Etats membres et des pertes de parts de marché en Europe des groupes français.

PROGRESSION DES EXPORTATIONS

L'année 2006 s'annonce "sous de meilleurs auspices" selon l'Insee. Les exportations ont progressé de 8 % en volume au premier semestre. Cela n'a pas empêché l'emploi industriel de continuer de régresser. Même durant le deuxième trimestre, globalement faste, 13 200 postes ont été supprimés dans l'industrie, selon les chiffres communiqués en septembre par l'Union nationale pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (Unedic).

Il ne faudrait pas déduire de ces chiffres qu'une formation industrielle serait un mauvais choix pour les jeunes. "Etre diplômé d'une filière industrielle est devenu un atout", relèvent les économistes de l'Insee.

Contrairement aux années antérieures, "les jeunes sortis du système éducatif en 2001 avec un diplôme de cette filière (CAP, BEP, DUT ou BTS) ont été plus nombreux que les diplômés d'une spécialité tertiaire à accéder rapidement et durablement à l'emploi".

Dans les services, l'activité a progressé de 2,2 % en 2005. Les services aux entreprises affichent un rythme légèrement plus soutenu, le secteur du conseil arrivant en tête (+ 5,9 %). La consommation des ménages en services de télécommunications (téléphonie mobile, Internet) et en services immobiliers a aussi tiré cette croissance.

Si, en 2005, la progression des emplois dans les services n'a pas suffi à compenser les pertes dans l'industrie, il ne devrait pas en être de même en 2006, comme l'atteste le reflux du chômage sur l'année.

Annie Kahn



07/12/2006
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