Revue de presse - Savoie

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États-Unis : la tentation protectionniste

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comme disent les américains, c'est du "wishful thinking", c'est à dire un voeu pieu. Le déficit américain avec la chine est du en écrasante majorité à la délocalisation des grandes entreprises occidentales en Asie.
par exemple, les USA achètent 70 millions de PC par an, dont 90% sont faits en Chine, soit 20 Milliards de $ de déficit (hors windows et processeurs made in USA). Ajoutez TV LCD, Plasma, MP3, photo numerique, Hifi, Jouets, textile, chaussures ...

les USA ont construit un modèle structurellement déficitaire. Et Chaque fois qu'on délocalise en Europe c'est la meme chose. Le problème est dans une concurrence "libre" entre ouvriers qui coutent 1$ de l'heure tout compris et ouvriers qui coutent 10$ à 20$ de l'heure - avec des couts de transport négligeables.
Les grandes entreprises, les grands distributeurs et leurs lobbies ont tout intérêt à transferer les productions pour faire plus de marge - écrasant les PME locales sur tous les marchés de masse. L'allemagne s'en sort parce qu'elle n'est pas sur les marchés de masse.
Le congrès US n'y pourra rien si il ne s'attaque pas à la "libre" concurrence et donc à l'OMC.

Cette évidence est dénigrée et taxée de populiste par le Figaro, par les milieux économistes; il faut faire des "réformes" pour s'adapter - autrement dit pour que le cout des ouvriers puisse concurrencer le 1$ en Chine - STUPIDE, mais avec la quasi unanimité médiatique et politique.

États-Unis : la tentation protectionniste

http://www.lefigaro.fr/eco/20070202.FIG000000045_libre_echange_l_amerique
_tentee_par_le_repli.html

Le changement de majorité au Congrès et des déficits commerciaux font douter les États-Unis des mérites de la liberté du commerce. Dans les deux grands partis, les protectionnistes relèvent la tête.

 
LE LIBRE-ÉCHANGE est en perte de vitesse aux États-Unis. Selon un sondage réalisé début décembre par le Pew Research Center, seulement 44 % des Américains jugent encore favorablement les accords de libéralisation du commerce. En 1997, 47 % étaient de cet avis. Dans le même temps, la proportion d'Américains hostiles à ces accords est passée de 30 % à 35 %. Les partisans de la conclusion d'un accord dans le cadre du cycle de Doha se rassureront en notant que les protectionnistes restent minoritaires. Mais la tendance négative reste inquiétante.
 
La tentation du repli de l'Amérique derrière ses frontières, la rhétorique populiste opposée à la mondialisation, au nom de la protection de l'emploi et pour favoriser des hausses de salaires, se retrouvent dans les deux grands partis à Washington. On se souvient de la levée de boucliers contre le rachat d'installations portuaires par Dubaï ou encore des conditions draconiennes imposées à Alcatel dans sa reprise de Lucent, allant jusqu'à la possibilité d'invalider la fusion en cas d'atteinte à la sécurité nationale ! 
 
L'influence sur le Parti démocrate du lobby le plus protectionniste, celui des syndicats, place le président Bush en situation difficile face à la nouvelle majorité démocrate du Congrès. D'autant que la crédibilité du discours libre-échangiste de Bush est affectée par son soutien à l'agriculture et à la sidérurgie.
 
En son temps, Bill Clinton avait su éviter le piège protectionniste. Mais il se trouvait face à un Congrès républicain moins populiste que ce nouveau Congrès démocrate. Dans les prochains mois, il sera difficile au président Bush de monter une coalition bipartite pour faire avancer les grands dossiers commerciaux. La reconduction par le Congrès de l'autorité présidentielle pour négocier des accords commerciaux pourrait être la première victime de cette nouvelle donne politique (lire l'interview ci-dessous), au point de geler le cycle de Doha jusqu'au lendemain des présidentielles de 2008.
 
Tout n'est certes pas perdu. Certains leaders démocrates expérimentés accèdent aujourd'hui à la présidence de commissions importantes d'où ils pourront peser pour contenir les tentations protectionnistes de leurs collègues. En particulier en matière de sanctions à l'égard de la Chine, dont l'excédent commercial de 240 milliards de dollars avec les États-Unis est perçu comme preuve de l'urgence d'une reprise en main de la politique commerciale américaine.
 
Démocrates modérés et poids des lobbies
 
Max Baucus, sénateur démocrate du Montana, va ainsi diriger la commission des finances. Pragmatique et modéré, il connaît bien les dossiers commerciaux et pourrait travailler avec la Maison-Blanche. Charles Rangel, représentant démocrate de Harlem (New York), devient président de la puissante commission des voies et moyens. Il se dit ouvert à une politique commerciale bipartite et soutient par exemple la levée de barrières tarifaires américaines aux textiles africains et produits venus d'Haïti. Ces deux leaders feront contre-poids à un John Dingell, représentant démocrate du Michigan, vieil ami des syndicats, qui reprend la présidence de la commission de l'énergie et du commerce.
 
L'influence des lobbies des milieux d'affaires, si forte hier sur les républicains, devrait aussi se faire sentir sur la nouvelle majorité démocrate. Elle peut calmer les ardeurs populistes affichées par certains durant leur campagne. Autre source d'espoir : d'anciens ténors démocrates de l'Administration Clinton, sous l'égide de l'« Hamilton Project » de l'influent centre de recherche Brookings Institution, se sont organisés pour défendre un programme économique progressiste, mais libéral. Il s'agit par exemple de Bob Rubin, ancien secrétaire au Trésor, et de Roger Altman, son ancien adjoint. Tous deux, employés aujourd'hui à Wall Street, cherchent à peser sur le débat politique pour éviter que leur parti cède à la tentation protectionniste.


03/02/2007
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