Euro : le Spiegel appelle à un plan B !
COMMENTAIRES
Politiquement incorrect en France, oui, la question de la survie et l'euro est bien posée
Mais chut, il ne faut pas le dire. Pourtant, ce n'est pas en refusant le débat qu'on optimise les décisions à long terme
Comme les faits sont têtus, le sujet de fond devra bien être abordé un jour, on aura perdu beaucoup de temps et beaucoup d'argent (dette, austérité, interêts élevés ...) à cause du manque de courage et de vision des responsables.
Euro : le Spiegel appelle à un plan B !
http://www.marianne2.fr/Euro-le-Spiegel-appelle-a-un-plan-B-_a207921.html?preaction=nl&id=2934975&idnl=26377&
Contraste saisissant : alors qu'aucun journal français n'évoque réellement la crise de l'euro, le premier hebdomadaire allemand titre, lui sur la mort de l'euro. Et dire que lundi 27 juin, Nicolas Sarkozy affirmait que tout allait bien entre la France et l'Allemagne...
« Plötzlich und Erwartet. Nachruf einer gemeinsamen Währung ». Traduction : « Soudain mais prévisible. L'oraison funèbre de l'euro ». Quand nos amis allemands s'emparent de la question monétaire, ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère !Le dernier numéro de l'hebdomadaire consacre 25 pages à la crise de l'euro.
Première critique de fond : l'euro n'avait pas été pensé pour ça. Ça ? Les journalistes du Spiegel se déchaînent contre le Fonds de stabilisation européen, ce qu'ils nomment avec quelque anxiété le « Transferunion », un concept qui semble décrire une politique européenne qui enchaîne les pays bien-portants aux canards boiteux. Un changement de paradigme, qui, selon l'hebdomadaire, rencontre l'opposition non seulement des pays « subventionneurs » mais aussi des pays « aidés ».
Alors qu'en France, les difficultés de l'euro ne sont évoquées qu'à regret et a minima - et avec une extrême candeur - elles font les gros titres en Allemagne : l'historique des unes du Spiegel montre d'ailleurs que ce n'est pas la première fois que l'hebdo allemand tire la sonnette d'alarme sur la monnaie unique. L'Europe en feu. Une du Spiegel du 12 décembre 2010 L'Europe en feu. Une du Spiegel du 12 décembre 2010
La description des eurocrates publiée par le Spiegel est terrible. Ils sont dépeints comme des technos « frénétiques » qui multiplient les rencontres au sommet destinées à attribuer de nouvelles aides, nouveaux compromis qui font accroître les risques sur les marchés dans des proportions inquiétantes. L'article cite d'ailleurs la campagne des patrons allemands emmenés par trois des plus grands groupes allemands (Daimler, Siemens et Thyssen-Krup) pour lesquels il convient tout de même de sauver la monnaie unique qui, si elle explosait, mettrait en difficulté les entreprises allemandes dans la globalisation.
Mais le journaliste note aussi que le « ver » euro était sans doute dans le « fruit »Traité de Maastricht. Il cite à ce propos l'économiste libéral Milton Friedmann, lequel avait prophétisé que l'euro ne survivrait pas à sa première grande crise. C'est d'ailleurs ce qui explique le titre un peu alambiqué du dossier du Spiegel à la une. D'un côté, la crise de l'euro est soudaine, de l'autre elle était prévisible. La conclusion est cependant sans appel : «Wir brauchen einen Plan B !» (« Nous avons besoin d'un plan B »). Le slogan, considéré comme ultragauchiste en France durant le débat sur le TCE, est outre-Rhin un cri du coeur ultralibéral...
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