Gordon Brown rattrapé par le réel
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Le réel rattrape non seulement Gordon Brown et le royaume uni, mais tous les pays qui ont cru depuis 20 ans au mirage de la nouvelle économie et ont abandonné l'ancienne économie et son industrie au profit de la nouvelle.L'idée folle de l'argent gagné avec l'argent, la finance toute puissante et l'immobilier martingale dont les prix montent au ciel retombe maintenant avec le crise.
Plus les excès ont été importants dans le passé, plus la chute est rude, car plus les richesses fictives perdues sont importantes.
Les ménages endettés ne peuvent plus consommer - une TVA à 0%, ne changent pas le fond quand vous devez en moyenne 1.5 à 2 années de votre revenu annuel.
USA, Royaume uni, Irlande, Espagne, les anciens modèles de la nouvelle économie sont les plus malades. L'absence de protection sociale digne du reste de l'Europe va peser très lourd sur les sociétés britanniques, irlandaises et américaine.
Remercions nos syndicats, nos gouvernants d'avoir gardé les systèmes collectifs de retraite par répartition, d'assurance santé collective et non pas individuelle.
Soyons vigilants pour les défendre tout en les perfectionnant envers et contre toutes les sirènes des pseudo réformes pour donner au marché des secteurs très lucratifs comme la santé ou les retraites. Notre système social n'est pas un boulet contre la compétitivité comme les libéraux l'ont affirmé pendant des années, c'est un énorme atout comme le montre la crise actuelle.
Il ne faut pas se réjouir du malheur des autres; par contre, le modèle social anglo-saxon qui s'écroule doit être remplacé par le notre et celui des sociétés proches d'europe du nord comme source d'inspiration pour le monde.
Gordon Brown rattrapé par le réel
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/01/13/gordon-brown-rattrape-par-le-reel-par-virginie-malingre_1141192_3232.html#xtor=EPR-32280156Le réel a rattrapé Gordon Brown. Le premier ministre britannique qui, à l'automne, apparaissait sur la scène internationale comme le sauveur de la planète finance, semble aujourd'hui démuni face à l'ampleur et à la brutalité de la récession qui touche son pays. Chaque jour, 3 000 emplois sont détruits. Chaque jour, plus de 200 ménages voient leur maison saisie. M. Brown a beau avoir engagé 20 milliards de livres (20 milliards d'euros) pour relancer l'économie après en avoir consacré 37 milliards au sauvetage des banques britanniques, rien n'y fait. Le pays s'enfonce dans la crise. Les économistes s'attendent à ce que le produit intérieur brut, après avoir reculé de 0,6 % au troisième trimestre 2008, ait chuté de plus de 1 % au dernier. Quant au nombre de chômeurs, de 1,86 million fin novembre, il pourrait atteindre 3 millions fin 2009.
Selon un sondage publié vendredi 9 janvier par le quotidien The Independent, seules 28 % des 200 personnalités du monde des affaires interrogées ont désormais confiance dans les mesures anticrise prises par le 10 Downing Street, contre 42 %, en octobre. L'été indien de Gordon Brown est bel et bien fini. Plus largement, c'est la lune de miel entre le New Labour et le monde de l'entreprise qui est terminée. Le Parti travailliste revu et corrigé par Tony Blair et ses hommes au début des années 1990, qui se voulait, contrairement à son ancêtre, compétent en économie, a montré ses limites. Non seulement il revient à certains de ses "démons" du passé (explosion de la dette publique, hausse de l'impôt sur le revenu des plus riches...) mais, surtout, il se montre aujourd'hui incapable d'enrayer la crise.
Malgré le volontarisme affiché de M. Brown, le robinet du crédit reste largement fermé après des années d'argent facile. La nationalisation de Royal Bank of Scotland, Lloyds TSB et Halifax Bank of Scotland avec l'argent du contribuable n'a pas redonné de la fluidité au marché interbancaire sur lequel les banques se financent. Et la Banque d'Angleterre peut toujours baisser ses taux à des niveaux inédits dans les 314 années de son histoire - le 8 janvier, elle les a ramenés à 1,5 % contre 5 % en octobre -, la machine économique reste grippée.
Les entreprises, comme les particuliers, ont donc un mal fou à se financer et, à la moindre difficulté, ils sombrent. Dans ce contexte, le gouvernement cherche à rectifier le tir. Et il envisage tout ce qui peut l'être : garantie des emprunts aux PME, rachat des actifs toxiques des banques... Si une nouvelle recapitalisation des banques semble désormais exclue, elle a néanmoins été étudiée.
Quant à la baisse de la TVA de 17,5 % à 15 % au 1er décembre, qui doit coûter 12,5 milliards de livres sur un an, elle ne s'est pas non plus avérée efficace pour l'instant. Alors que la Grande-Bretagne s'est transformée, avant même Noël 2008, en une gigantesque solderie, cette baisse n'a pas permis de faire une quelconque différence pour les consommateurs. Elle est aujourd'hui de plus en plus contestée, aussi bien chez les patrons que chez les députés. Là aussi, le gouvernement, s'il ne reconnaît pas son échec, explore toutes les alternatives possibles.
On ne pourra pas reprocher à M. Brown son immobilisme. De ce point de vue, il fait la différence avec les conservateurs qui ont subi les précédentes récessions. Margaret Thatcher, au début des années 1980, comme John Major, au début des années 1990, ont essentiellement attendu que le mal passe, pour que les réformes apportées à leur pays fassent ensuite leur effet. M. Blair, arrivé au pouvoir en 1997, en a largement profité avec plus de dix années de croissance ininterrompue. Il n'en sera sans doute pas de même pour le successeur de M. Brown à Downing Street alors que des élections sont prévues d'ici à la mi-2010.
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