Grande distribution -"Je soutiens la lutte contre les marges excessives"
COMMENTAIRES
Article intéressant sur les croyances d'un député de l'UMP qui se résume ainsi : le marché garce à la loi "LME" permet de fixer librement les prix entre les producteurs et la grande distribution.L'expression "renard libre dans le poulailler libre" s'applique parfaitement dans cette négociation. Comment peut-on penser une seconde, qu'une négociation "gagnant-gagnant" est possible entre un groupe comme Carrefour et une coopérative agricole. C'est tout simplement stupide.
Le marché, c'est la loi du plus fort, et le gouvernement Sarkozy a laché les renards dans le poulailler en 2 étapes : la loi LME et la fin des quotas laitiers avec Barnier à Bruxelles.
La France a élu Sarkozy au parlement, l'UMP au parlement, le PPE en Europe, on en voit directement les résultats : les puissants sont plus riches, les faibles moins riches et si le lait est à 28 centimes à la production, il est à 1.15 hors TVA sans les supermarchés
La communication libérale est très efficace et au point : transparence, ouverture, gagnant-gagnant, liberté d'entreprencre, autorégulation ... une accumulation de contre-verité matraquées dans les médias depuis 30 ans
Grande distribution -"Je soutiens la lutte contre les marges excessives"
http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/je-soutiens-la-lutte-contre-les-marges-excessives_183102.html?XTOR=EPR-175Pour dénoncer les marges abusives des grandes surfaces, les agriculteurs bloquent depuis ce matin plusieurs plateformes d'approvisionnement de la grande distribution. La réaction de Jean-Paul Charié, député UMP du Loiret et rapporteur de la Loi de modernisation de l'économie (LME) qui permet aux producteurs et aux distributeurs de négocier librement leurs prix.
Vous avez dit récemment "comprendre" la colère des agriculteurs. Soutenez-vous les blocages de grandes surfaces ?
Je suis totalement contre les blocages mais soutiens pleinement la lutte contre les marges excessives que s'octroie la grande distribution. Tous les rapports et informations collectées ces dernières années prouvent que ces marges sont passées de 15% à 23 ou 25% tandis que les salaires des agriculteurs stagnent voire régressent. On ne peut pas continuer à exiger des agriculteurs qu'ils baissent toujours leur prix de production alors que les grandes surfaces augmentent leur prix et font toujours plus de bénéfices.
Après le conflit sur le prix du lait, les agriculteurs s'attaquent aux marges des grandes surfaces, responsables, selon eux, de leur baisse de revenus. A l'appel des principales organisations agricoles, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et Jeunes Agriculteurs (JA), les exploitants ont commencé ce jeudi une série de blocages. Dans l'Est de la France notamment, à Strasbourg, Mulhouse ou encore Colmar, des plateformes d'approvisionnement sont occupées par des agriculteurs venus avec leur tracteur. Cette « Opération vérité » devrait durer 48 heures.
Pourtant, vous étiez rapporteur de la Loi de modernisation de l'économie (LME) qui permet la libre négociation des tarifs entre les distributeurs et les fournisseurs...
Négocier librement ne signifie pas se dégager de toutes règles. La LME permet de mettre directement en relation les deux parties sur les volumes, les prix et la durée de l'accord signé. Mais elle ne doit absolument pas, comme c'est le cas dans le conflit entre agriculteurs et grandes surfaces, imposer des conditions de vente désastreuses aux exploitants. Il s'agit de trouver un juste équilibre pour que chaque acteur trouve son compte.
On parle de marges abusives de 25%. Qu'est-ce qu'une marge raisonnable ?
C'est une marge où on revient au "gagnant-gagnant". Mais donner un chiffre exact serait impossible et surtout en, le faisant, j'outrepasserais mon rôle de politique. La seule chose que je peux dire c'est que si des enseignes comme Aldi ou Lidl sont capables de réduire leurs marges, les autres doivent aussi pouvoir le faire.
Faut-il que la grande distribution joue la carte de la transparence totale sur ses prix, en indiquant le prix d'achat de chaque produit ?
La transparence est un leurre et elle est ingérable si on l'applique systématiquement pour chaque produit alimentaire. Il faut résoudre ce problème des marges en priorité avant d'aller vers des mesures de « surcontrôle ». Et la grande distribution doit surtout arrêter d'être de mauvaise foi en disant qu'elle n'augmente pas ses marges alors qu'on a des preuves qu'elle le fait.
Vous faîtes partie du groupe parlementaire sur la filière agricole, comment les politiques peuvent-ils résoudre le conflit ?
En sanctionnant les distributeurs qui ne respectent pas la loi et l'équilibre commercial. Pour cela, nous travaillons sur le Pacte Nouvelles Donnes (PND) afin de pérenniser les profits des producteurs. Une commission de 21 personnes va être formée pour proposer une charte soumise à l'ensemble des acteurs en septembre ou octobre prochain. Une charte qui pourrait servir de référence pour les autres pays européens.
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