Revue de presse - Savoie

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L'emploi, grand perdant de la croissance mondiale

COMMENTAIRES
- et pan sur une idée reçue: mondialisation = croissance = emploi est FAUX selon le BIT
- au lieu de decider en fonction de ce que la mondialisation est censée faire, regardons ce qu'elle fait


http://www.lefigaro.fr/eco/20060620.FIG000000207_l_emploi_grand_perdant_de_la_croissance_mondiale.html?113651

L'emploi, grand perdant de la croissance mondiale

Les vieilles nations industrialisées et les pays émergents sont confrontés aux mêmes problèmes de reconversion de leurs populations. Partout dans le monde, la croissance économique crée de la richesse, mais pas assez d'emplois.

 
JAMAIS le monde n'a produit une telle quantité de richesses. Jamais autant de pays n'ont connu une expansion aussi rapide, largement répartie d'un continent à l'autre. Et pourtant l'emploi reste partout à la traîne. «De 1995 à 2005, le nombre de chômeurs – ceux qui veulent du travail mais qui ne peuvent pas trouver d'emploi régulier – est passé de 157,3 millions à 191,8 millions, soit une augmentation de 21,9%», constate le Bureau international du travail (BIT), qui vient de tenir à Genève la 96e session de la Conférence internationale du travail. Cette institution, la plus ancienne de toutes les grandes organisations internationales, a été créée en 1919 dans le cadre du traité de Versailles. Elle se targue d'une structure tripartite originale, associant les gouvernements, les employeurs et les travailleurs.
 
Les 4 000 délégués de toutes nationalités dépêchés à Genève pendant trois semaines d'affilée pour examiner «les changements dans le monde du travail» ont dressé un bilan mitigé de la mondialisation. Certes, le commerce international ne cesse de progresser. Son importance dans le produit intérieur brut mondial a doublé depuis les années 1960, pour en représenter la moitié. Désormais, les pays en développement assurent le tiers des échanges de la planète. Et pourtant «la moitié de la main-d'oeuvre mondiale, occupée en milieu rural, dans l'agriculture de subsistance ou dans l'économie informelle des villes du monde en développement, ne gagne pas assez pour se hisser au-dessus du seuil de pauvreté, soit deux dollars par jour», note le BIT dans un rapport introductif.
 
Tout en saluant la diffusion sans précédent des investissements directs étrangers transfrontaliers (IDE), le BIT considère que «les IDE n'exercent pas d'influence décisive sur le marché du travail» des pays en développement. Ce jugement va à l'encontre de bien des idées reçues : les entreprises multinationales n'ont-elles pas enregistré un développement ultra-rapide depuis les années 1970, leurs effectifs passant de 40 millions à 100 millions en 2000, selon les propres estimations du BIT ?
 
Course à la productivité
 
De même ce dernier reconnaît «qu'en 2004, approximativement 565 000 hommes et femmes vivant dans des pays en développement travaillaient dans la fourniture de services aux pays développés. Ce chiffre devrait augmenter, voire doubler d'ici à 2008.» Sans être négligeables, ces transferts de main-d'oeuvre liés aux délocalisations demeurent pourtant mineurs, comparé aux enjeux globaux, tant dans les pays riches que dans les «marchés émergents».
 
Comme l'expliquait au Forum de Davos 2006 David Arkless, membre exécutif de Manpower États-Unis, «il faut cesser de se lamenter sur les délocalisations et l'externalisation. Cela porte sur de très petits nombres. Les gains de productivité détruisent bien plus d'emplois !» Personne n'échappe à cette course à la productivité tous azimuts. Ainsi, l'industrialisation en Chine et en Inde crée-t-elle peu de postes de travail, pas assez en tout cas pour absorber leur main-d'oeuvre agricole excédentaire. L'ensemble de l'économie mondiale est confronté à une reconversion massive de ses populations : sur un peu plus de trois milliards d'emplois dans le monde, dont 84% dans les pays en développement, 40% des gens travaillent encore dans l'agriculture, 39% dans les services et seulement 21% dans l'industrie. Or ce ne sont pas les usines ultra-technologiques et automatisées, à Shanghaï comme à Lyon et Bratislava, qui vont occuper tous ces actifs.
 
Le directeur du Bureau international du travail, Juan Samovia, met donc les points sur les i : la mondialisation constitue une source de grande efficacité économique, mais on se tromperait en lui demandant de résoudre nos problèmes sociaux. En Chine comme dans l'Union européenne la création d'emplois exige un traitement essentiellement local. Et il convient de la placer «au-dessus de la lutte politicienne», recommande du patron du BIT.
 
 

Les vieilles nations industrialisées et les pays émergents sont confrontés aux mêmes problèmes de reconversion de leurs populations. Partout dans le monde, la croissance économique crée de la richesse, mais pas assez d'emplois.

 
 
JAMAIS le monde n'a produit une telle quantité de richesses. Jamais autant de pays n'ont connu une expansion aussi rapide, largement répartie d'un continent à l'autre. Et pourtant l'emploi reste partout à la traîne. «De 1995 à 2005, le nombre de chômeurs – ceux qui veulent du travail mais qui ne peuvent pas trouver d'emploi régulier – est passé de 157,3 millions à 191,8 millions, soit une augmentation de 21,9%», constate le Bureau international du travail (BIT), qui vient de tenir à Genève la 96e session de la Conférence internationale du travail. Cette institution, la plus ancienne de toutes les grandes organisations internationales, a été créée en 1919 dans le cadre du traité de Versailles. Elle se targue d'une structure tripartite originale, associant les gouvernements, les employeurs et les travailleurs.
 
Les 4 000 délégués de toutes nationalités dépêchés à Genève pendant trois semaines d'affilée pour examiner «les changements dans le monde du travail» ont dressé un bilan mitigé de la mondialisation. Certes, le commerce international ne cesse de progresser. Son importance dans le produit intérieur brut mondial a doublé depuis les années 1960, pour en représenter la moitié. Désormais, les pays en développement assurent le tiers des échanges de la planète. Et pourtant «la moitié de la main-d'oeuvre mondiale, occupée en milieu rural, dans l'agriculture de subsistance ou dans l'économie informelle des villes du monde en développement, ne gagne pas assez pour se hisser au-dessus du seuil de pauvreté, soit deux dollars par jour», note le BIT dans un rapport introductif.
 
Tout en saluant la diffusion sans précédent des investissements directs étrangers transfrontaliers (IDE), le BIT considère que «les IDE n'exercent pas d'influence décisive sur le marché du travail» des pays en développement. Ce jugement va à l'encontre de bien des idées reçues : les entreprises multinationales n'ont-elles pas enregistré un développement ultra-rapide depuis les années 1970, leurs effectifs passant de 40 millions à 100 millions en 2000, selon les propres estimations du BIT ?
 
Course à la productivité
 
De même ce dernier reconnaît «qu'en 2004, approximativement 565 000 hommes et femmes vivant dans des pays en développement travaillaient dans la fourniture de services aux pays développés. Ce chiffre devrait augmenter, voire doubler d'ici à 2008.» Sans être négligeables, ces transferts de main-d'oeuvre liés aux délocalisations demeurent pourtant mineurs, comparé aux enjeux globaux, tant dans les pays riches que dans les «marchés émergents».
 
Comme l'expliquait au Forum de Davos 2006 David Arkless, membre exécutif de Manpower États-Unis, «il faut cesser de se lamenter sur les délocalisations et l'externalisation. Cela porte sur de très petits nombres. Les gains de productivité détruisent bien plus d'emplois !» Personne n'échappe à cette course à la productivité tous azimuts. Ainsi, l'industrialisation en Chine et en Inde crée-t-elle peu de postes de travail, pas assez en tout cas pour absorber leur main-d'oeuvre agricole excédentaire. L'ensemble de l'économie mondiale est confronté à une reconversion massive de ses populations : sur un peu plus de trois milliards d'emplois dans le monde, dont 84% dans les pays en développement, 40% des gens travaillent encore dans l'agriculture, 39% dans les services et seulement 21% dans l'industrie. Or ce ne sont pas les usines ultra-technologiques et automatisées, à Shanghaï comme à Lyon et Bratislava, qui vont occuper tous ces actifs.
 
Le directeur du Bureau international du travail, Juan Samovia, met donc les points sur les i : la mondialisation constitue une source de grande efficacité économique, mais on se tromperait en lui demandant de résoudre nos problèmes sociaux. En Chine comme dans l'Union européenne la création d'emplois exige un traitement essentiellement local. Et il convient de la placer «au-dessus de la lutte politicienne», recommande du patron du BIT.
 
 

Les vieilles nations industrialisées et les pays émergents sont confrontés aux mêmes problèmes de reconversion de leurs populations. Partout dans le monde, la croissance économique crée de la richesse, mais pas assez d'emplois.

 
 
JAMAIS le monde n'a produit une telle quantité de richesses. Jamais autant de pays n'ont connu une expansion aussi rapide, largement répartie d'un continent à l'autre. Et pourtant l'emploi reste partout à la traîne. «De 1995 à 2005, le nombre de chômeurs – ceux qui veulent du travail mais qui ne peuvent pas trouver d'emploi régulier – est passé de 157,3 millions à 191,8 millions, soit une augmentation de 21,9%», constate le Bureau international du travail (BIT), qui vient de tenir à Genève la 96e session de la Conférence internationale du travail. Cette institution, la plus ancienne de toutes les grandes organisations internationales, a été créée en 1919 dans le cadre du traité de Versailles. Elle se targue d'une structure tripartite originale, associant les gouvernements, les employeurs et les travailleurs.
 
Les 4 000 délégués de toutes nationalités dépêchés à Genève pendant trois semaines d'affilée pour examiner «les changements dans le monde du travail» ont dressé un bilan mitigé de la mondialisation. Certes, le commerce international ne cesse de progresser. Son importance dans le produit intérieur brut mondial a doublé depuis les années 1960, pour en représenter la moitié. Désormais, les pays en développement assurent le tiers des échanges de la planète. Et pourtant «la moitié de la main-d'oeuvre mondiale, occupée en milieu rural, dans l'agriculture de subsistance ou dans l'économie informelle des villes du monde en développement, ne gagne pas assez pour se hisser au-dessus du seuil de pauvreté, soit deux dollars par jour», note le BIT dans un rapport introductif.
 
Tout en saluant la diffusion sans précédent des investissements directs étrangers transfrontaliers (IDE), le BIT considère que «les IDE n'exercent pas d'influence décisive sur le marché du travail» des pays en développement. Ce jugement va à l'encontre de bien des idées reçues : les entreprises multinationales n'ont-elles pas enregistré un développement ultra-rapide depuis les années 1970, leurs effectifs passant de 40 millions à 100 millions en 2000, selon les propres estimations du BIT ?
 
Course à la productivité
 
De même ce dernier reconnaît «qu'en 2004, approximativement 565 000 hommes et femmes vivant dans des pays en développement travaillaient dans la fourniture de services aux pays développés. Ce chiffre devrait augmenter, voire doubler d'ici à 2008.» Sans être négligeables, ces transferts de main-d'oeuvre liés aux délocalisations demeurent pourtant mineurs, comparé aux enjeux globaux, tant dans les pays riches que dans les «marchés émergents».
 
Comme l'expliquait au Forum de Davos 2006 David Arkless, membre exécutif de Manpower États-Unis, «il faut cesser de se lamenter sur les délocalisations et l'externalisation. Cela porte sur de très petits nombres. Les gains de productivité détruisent bien plus d'emplois !» Personne n'échappe à cette course à la productivité tous azimuts. Ainsi, l'industrialisation en Chine et en Inde crée-t-elle peu de postes de travail, pas assez en tout cas pour absorber leur main-d'oeuvre agricole excédentaire. L'ensemble de l'économie mondiale est confronté à une reconversion massive de ses populations : sur un peu plus de trois milliards d'emplois dans le monde, dont 84% dans les pays en développement, 40% des gens travaillent encore dans l'agriculture, 39% dans les services et seulement 21% dans l'industrie. Or ce ne sont pas les usines ultra-technologiques et automatisées, à Shanghaï comme à Lyon et Bratislava, qui vont occuper tous ces actifs.
 
Le directeur du Bureau international du travail, Juan Samovia, met donc les points sur les i : la mondialisation constitue une source de grande efficacité économique, mais on se tromperait en lui demandant de résoudre nos problèmes sociaux. En Chine comme dans l'Union européenne la création d'emplois exige un traitement essentiellement local. Et il convient de la placer «au-dessus de la lutte politicienne», recommande du patron du BIT.


26/07/2006
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