Revue de presse - Savoie

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La classe moyenne en France, parent-pauvre de la redistribution socio-fiscale

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La classe moyenne "large", c'est a dire n'excluant que les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres a un revenu compris entre 750 et 2360 euros par mois.
Francois Hollande n'avait pas tort de dire en janvier 2007 qu'avec 4000 euros par mois on est "aisé" et pas dans la classe moyenne - meme si on ne fait pas parti des plus riches.

Il faut du courage pour oser dire que les foyers au dela de 2500 par mois soient plus taxés et contribuent plus qu'aujourdhui pour mieux repartir les richesses dans le pays.

Il faut de la clairvoyance pour que les classes moyennes se rendent compte que les baisses d'impots ne sont pas souvent benefiques, car souvent nefastes aux prestations et donc à la répartition des richesses.

Il faut du courage pour taxer de la meme facon tous les revenus - y compris les revenus locatifs ou financiers, au lieu de les taxer moins que le travail comme aujourd'hui avec les prelevements liberatoires pour les revenus financiers, ou des exonerations pour les investissements locatifs

vaste programme

La classe moyenne en France, parent-pauvre de la redistribution socio-fiscale

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/la-classe-moyenne-en-france-parent-pauvre-de-la-redistribution-socio-fiscale_136053.html

Les classes moyennes sont elles réellement « défavorisées » par certaines politiques publiques ? La question peut surprendre, tant la classe politique les invoque aujourd’hui à tout bout de champ. Elle est néanmoins régulièrement posée pour expliquer leur déclassement relatif ces dix dernières années. Encore faut-il s’entendre sur ce que l’on entend par « classes moyennes », notion hétérogène et discutée. Le Centre d’analyse stratégique y a consacré lundi un colloque qui s’est tenu au Sénat.

Par définition, les classes moyennes sont dans un entre-deux. Elles ne correspondent ni aux classes les moins favorisées, ni aux classes supérieures. Il s’agit à la fois d’un sentiment, 2 français sur 3 s’identifient spontanément aux classes moyennes, et d’une réalité objective. Notamment en termes de revenus. Une définition extensive regroupera les 80% de la population qui dispose des revenus au cœur de la distribution. Excluant les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres. Le revenu moyen des Français étant de 1550 euros par mois, en 2005, la classe moyenne fédère à cette aune les ménages aux revenus compris entre 750 et 2360 euros par mois. Une définition plus restrictive ne regroupe que 40% de la population, une fois exclus les 30% les plus modestes et les 30% les plus riches. Sous cette hypothèse, les revenus de la classe moyenne sont compris entre 1050 et 1650 euros par mois.

Ces dernières années, de nombreux travaux se sont penchés sur les conséquences des transferts sociaux et fiscaux sur les revenus. Ils ont montré qu’effectivement, les groupes médians, correspondant aux classes moyennes, sont dans de nombreux cas défavorisés par ces transferts. Et en la matière, la France ne fait pas exception, bien au contraire. Une étude de Julien Pouget, chercheur à la DREES a comparé les gains de revenus liés au fait d’avoir deux enfants plutôt qu’aucun, grâce aux transferts sociaux et fiscaux : en France, Grande-Bretagne, Suède, Allemagne et Italie, autant de types d’Etats-providences. Son étude tient compte des minima sociaux, des aides au logement, des allocations familiales, ainsi que des impôts.

Tous les systèmes favorisent le fait d’avoir des enfants. De même qu’ils garantissent un transfert vers les ménages les plus défavorisés. Mais la France se caractérise par la « courbe en U » de ses gains de revenus dûs aux transferts. Les gains les plus importants concernent les ménages les plus pauvres mais aussi les plus aisés. Jusqu’à 35% du revenu moyen, les ménages bénéficient, grâce aux transferts, d’un surcroît de revenu d'environ 20%. Gain que l’on retrouve à partir de 140% du revenu moyen (soit 2170 euros par mois) et qui continue de croître en fonction du revenu. En France, les gains les plus importants dus au système de redistribution pour avoir deux enfants sont en réalité obtenus par les ménages les plus riches : à partir de 190% du revenu moyen (soit 2945 euros par mois).

A l’inverse, les catégories les moins bien loties sont celles dont les revenus sont compris entre 40% et 100% du revenu moyen. Autrement dit le bas de la classe moyenne, la « lower middle class ». Ses gains de revenus dus aux transferts sociaux et fiscaux pour avoir deux enfants n’excèdent pas 15%. Ce contraste est logique dès lors que la plupart des prestations en France, minima sociaux, allocations de logement, sont sous conditions de ressource. Elles profitent aux moins favorisés. A l’autre extrémité, les plus aisés sont ceux qui profitent le plus des avantages fiscaux liés au fait d’avoir des enfants, par des diminutions d'impôt sur le revenu ou des abattements sur les impôts locaux.




05/03/2008
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