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La France prête à tout pour vendre le Rafale

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Dans le jeu de négociations en cours, on oublie de dire que Dassault joue contre Airbus / EADS sur tous les plans, et que donc la France joue un double jeu.
EADS propose un concurrent du Rafale avec l'eurofighter.
EADS propose un avion de transport militaire A400M basé sur Airbus, et Dassault est donc tout content de pousser l'achat d'un transport bresilien qui affaiblira le programme A400M

D'un coté, les gouvernants français proposent une europe de la défense, avec une industrie de la defense cohérente. Mais dans les faits, au lieu de pousser une solution commune franco-allemande avec EADS (comme pour les helicopteres), on preferre vendre contre EADS (eurofighter) et affaiblir le programme A400M transport de troupes au point de se demander si il ne faudrait pas le tuer tout simplement

Ou est la stratégie ?

La France prête à tout pour vendre le Rafale

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-entreprise/la-france-prete-a-tout-pour-vendre-le-rafale_199134.html?XTOR=EPR-175

Les présidents Lula et Sarkozy ont annoncé lundi que le Brésil allait négocier l'acquisition de 36 avions Rafale. De bon augure pour l'Hexagone, qui s'évertue depuis des années à retrouver une place au sein des grandes puissances d'armement.

Le Rafale n'a jamais été si près de s'exporter... Destination, le Brésil ! Après plusieurs tête-à-tête avec Nicolas Sarkozy, Lula, le président brésilien, vient d'accorder un avantage déterminant en faveur du Rafale, de Dassault Aviation, dans l'appel d'offre pour l'acquisition de 36 avions de combats.

Certes, le mot « exclusif » n'a pas été prononcé par le président brésilien. Et aujourd'hui aucun contrat n'a encore été signé. Mais le communiqué diffusé lundi en fin d'après-midi par Paris a de quoi laisser espérer le constructeur français. "Compte tenu des transferts de technologies et des garanties offertes par la partie française, le président Lula a annoncé la décision du Brésil d'engager des négociations avec les Gie Rafale (outre Dassault, Thales, et Snecma, NDLR), pour l'acquisition de 36 Rafale", explique le communiqué. Le Brésil négociera donc avec la France, en échange de quoi cette dernière offrira un partenariat pour l'aider à "développer une grande industrie aéronautique".

Les concessions françaises

Pour en arriver là, Paris n'a pas lésiné sur les moyens. Les compensations industrielles sont multiples. Ainsi, pour ce contrat estimé à 4,4 milliards d'euros, seuls les six premiers appareils seraient construits entièrement dans l'hexagone. La technologie serait ensuite transférée pour permettre aux Brésiliens d'assembler les autres avions et même d'en vendre dans les autres pays d'Amérique latine. Pour Lula, ce projet baptisé 'FX2' doit permettre à son pays de développer un appareil de nouvelle génération d'ici à la fin de génération prochaine. Les transferts de technologie ont donc été au coeur de la négociation.


Le président brésilien, Lula, et Nicolas Sarkozy, à la base militaire de Brasilia, lors de l'arrivé du président de la République ce dimanche.

"Cette alliance est un effet de conjoncture, les deux pays ayant des intérêts très convergents, explique Claude Serfati, universitaire spécialiste de l'économie de l'armement. La France veut vendre son Rafale à tout prix. Depuis des années, les présidents successifs tentent de justifier la spécialisation française dans l'industrie de l'armement et s'acharnent à démontrer que les contribuable ne participent pas à un énorme gâchis industriel". Ainsi, pour améliorer encore ses chances, la France a annoncé l'acquisition d'une dizaine d'exemplaires du futur avion brésilien de transport militaire KC 390. Plusieurs industriels français de l'aéronautique devraient ainsi aider à son développement.

"Côté brésilien, complète Claude Serfati, trois éléments ont sans doute accentué la préférence pour le dossier français: la volonté du Brésil de mettre en place des stratégies de défense parallèles, afin de prouver que le pouvoir militaire brésilien n'est pas inféodé aux Etats-Unis, le désir d'Embraer - constructeur aéronautique brésilien- de profiter d'une technologie dont il ne dispose pas, et le souhait de Lula d'avoir un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU".


La prudence reste encore de mise, tant la concrétisation d'un accord se joue au plus haut niveau politique, et ce parfois jusque dans les toutes dernières minutes. Les dirigeants de Dassault n'ont certainement pas oublié les échecs accumulés ces dernières années, notamment en Corée du Sud, au Maroc, et à Singapour, où un contrat semblait acquis. A plusieurs reprises, la fierté de l'industrie de l'armement française a donc failli réussir à s'exporter. Récemment encore un contrat était en passe d'être signé pour la vente d'une soixantaine de Rafales aux Emirats Arabes-Unis. Si une telle signature n'est pas à exclure – en plein salon du Bourget, les Emirats ont remis à la France leurs exigences techniques - "les chances pour Dassault de signer ce contrat sont moins importantes qu'au Brésil car les intérêts réciproques des deux pays sont moins élevés. Depuis l'annonce des négociations, Américains et Britanniques ajoutent à la pression, et il ne serait donc pas très surprenant que le Rafale éponge un échec supplémentaire", estime Claude Serfati.

De fait, le Rafale souffre de plusieurs handicaps. D'une part, il n'est véritablement en service que depuis 2006 et il s'est révélé difficile pour la France de vendre un avion utilisé uniquement par l'armée de l'air et la marine françaises. Par ailleurs, "jusqu'à la chute du mur de Berlin, de nombreux  pays n'ont pas voulu acheter d'appareils américains et, pour ne pas acheter 'soviétique', ont opté pour des avions français. Washington a fermé les yeux, mais aujourd'hui ce n'est plus le cas et leur lobby est surpuissant", explique Claude Serfati. Avant d'ajouter. "Enfin, n'étant ni moins cher ni meilleur que les autres, il n'a aucun avantage comparatif, et tout se joue donc exclusivement sur le plan politique".

Ainsi l'avion de combat "omnirôle" affronte plusieurs concurrents jugés très crédibles, tant en termes de prix que de capacités techniques, comme l'Eurofighter Typhoon, assemblé par EADS, BAE Systems et Finmeccanica, les F-15 et F-18 E/S de Boeing et les avions de combat russes Mig et Soukhoï, sans compter l'arrivée prochaine du F-35 JSF (Joint Strike Fighter) dont la mise en service est prévue pour 2012. "La possibilité d'un contrat avec le Brésil est une bonne nouvelle, conclut Claude Serfaty, mais il ne faut pas forcément en tirer de conclusions pour l'avenir. Elle n'augure rien de bon, ni de mauvais".




09/09/2009
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