Crise financière: le prix du néolibéralisme
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l'économie virtuelle - celle de la finance - est en train de s'écrouler, ou plutot de revenir à une plus juste importance. Dans le monde virtuel, il faut bien que quelqun fasse des choses réelles.l'économie réelle est transférée pour partie en Asie par les délocalisation poussées par les financiers, qui croyaient tenir le pouvoir par les banques et les marques.
C'est une manifestation de plus du basculement du pouvoir économique en cours dans le monde, c'est à dire un rééquilibrage en faveur de l'asie qui compte 50% de la population mondiale.
Les conséquences politiques de cette évolution dans les grandes institutions internationales devraient suivre avec là aussi un nouvel équilibre au sein de l'ONU, du FMI, de la banque mondiale,
Les neo-libéraux des pouvoirs economiques, politiques et médiatiques occidentaux portent une lourde responsabilité dans la crise actuelle, il est peu probable qu'ils l'admettent ou même qu'ils arrêtent de donner leurs leçons car ils ne sont pas prêts à lacher le pouvoir.
Espérons que cette crise fasse prendre conscience avant qu'on soit vraiment dans le mur, que le dogme du libéralisme financier mène à la catastrophe et que "des" partis politiques de gauche finissent par proposer autre chose que le libéralisme économique.
On n'en n'est pas encore là, puisque la gauche plurielle contribua à cette politique de 97 à 2002 avec de très nombreuses privatisations, la libéralisation de l'energie, des transports, du courrier et l'extension d'une europe à 25 garantissant la concurrence libre et non faussée. Il n'est pas trop tard pour changer de direction - espérons que cette crise donnera plus de poids aux voix qu'on a étouffé depuis trop longtemps.
Crise financière: le prix du néolibéralisme
Par Hervé Nathan. Avec la faillite de la banque Lehman Brothers, le coût de la crise des subprimes dépasse déjà les 700 milliards de dollars, et pourrait atteindre ou excéder les 1500 milliards.
On savait que le néo-libéralisme faisait des dégâts sociaux et humains. On va bientôt pourvoir aussi chiffrer son coût économique. L'addition se construit sous nos yeux ébahis. Pour le moment, elle se monte, selon le site lesechos.fr, à 514,5 milliards de dollars. Ce sont les dépréciations d'actifs avouées par les banques à la suite de la crise des subprimes. Il faut y ajouter les 200 milliards de dollars que le gouvernement des Etats-Unis a l'intention d'injecter dans les établissements de refinancement hypothécaire Fanny et Freddy, suite à leur « nationalisation ».
Et la facture n'est que provisoire : à la suite de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, les banques sont en train de faire leurs (mé)comptes à toute vitesse. La banque franco-belge Dexia avoue ainsi que le défaut de sa consoeur américaine pourrait lui coûter jusqu'à 2,5 milliards d'euros (3,6 milliards de dollars). Nul doute que les comptables s'arrachent les cheveux en ce moment même dans toutes les places financières de la planète !
Pourquoi qualifier ces pertes de « prix du néo-libéralisme » ? Tout simplement parce que la faillite du système financier est la conséquence d'un mouvement de fond du capitalisme contemporain : la tentation de substituer les marchés à l'action publique. Le cas de Fanny et Fredy est très instructif. A l'origine, l'agence Fanny Mae a été créée par l'administration Roosevelt (c'est le New Deal) pour apporter la garantie de l'Etat aux emprunts hypothécaires des Américains accédant à la propriété, avec des fonds publics.
En 1968, pendant la guerre du Vietnam, le président Johnson (démocrate), « privatise » Fanny Mae, pour mieux financer l'effort militaire. Quelques années plus tard, Freddy est créé sur le même modèle : une « entité sponsorisée par le gouvernement ». Ce statut bâtard (ni public ni privé) lui permet d'emprunter presque aussi peu cher que l'Etat. Or c'est Fanny et Freddy qui vont donc inventer la « titrisation » à grande échelle, c'est-à-dire le fait de revendre les créances dans tout le système financier américain d'abord, mondial ensuite.
Un système qui explose
Le système va exploser lorsqu'on va le charger de garantir de plus en plus de dettes, y compris celle des pauvres. C'était pratique pour les gouvernements : plutôt que de lever des impôts pour aider ensuite les pauvres à se loger, il suffisait de leur dire d'emprunter. Le marché a été chargé de suppléer l'absence de politique publique du logement aux Etats-Unis, et il a échoué lamentablement. Aujourd'hui la note est salée pour les actionnaires, mais surtout pour les deux millions d'Américains qui ont perdu ou vont perdre leurs logements et les économies de leur vie, et enfin pour les contribuables. Le néolibéralisme, ou capitalisme financier, qui devait être la solution à tous les maux est devenu le problème lui-même.
Le pire est que personne ne sait quand la crise s'arrêtera et donc quel sera le montant final de cette aventure. La perspective de 1500 milliards de dollars de pertes avancée par le FMI est devenue très crédible. Même les plus grands financiers perdent leurs repères : l'ancien patron de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, adulé autrefois comme le grand gourou de la finance mondiale, alors qu'il n'a pas voulu voir la bombe à retardement des subprimes placée sous les yeux de l'organisme qu'il présidait, proclame aujourd'hui: « C'est la plus grande crise depuis un siècle. » Vous avez bien compris ce que cela veut dire : la Grande Dépression de 1929 est dépassée. Accrochez vos ceintures !
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