Le Traité de Lisbonne, ou le déshonneur des démocrates
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Le mini traité reprend les points principaux de la constitution rejettée en 2005 par referendum il est adopté par le parlement. Le parlement efface le vote du peuple. C'est avec ce brillant modèle democratique que nos diplomates vont donner des leçons aux dictateurs.
Il n'y aura pas de protestation mediatique et politique forte, puisque 95% des journalistes et des grands medias etaient pour la constitution, et que tous les grands partis politiques sont majoritairement pour également. Les nonistes du PS sont minoritaire et pas en position de faire trop de vague avant les elections municipales - fermez le banc - on adopte.
Le PS pouvait obliger un referendum en votant non. Non à la procedure parlementaire, pas non à l'europe. Mais ça serait prendre le risque de demander son avis au peuple, il est donc plus facile de faire croire qu'on est contre l'adoption par le parlement - mais de voter pour permettre l'adoption du texte. Un grand modèle de xylolangage (langue de bois)
La caste politiquo mediatique persiste à vouloir faire notre bien contre notre gré. Ce n'est pas comme ça que les partis politiques remonteront dans l'estime des electeurs.
Le Traité de Lisbonne, ou le déshonneur des démocrates
Le Congrès a adopté lundi 4 février la réforme de la Constitution qui permettra l'adoption du Traité de Lisbonne. Histoire d'une défaite… en chantant.
Du côté des médias, à la notable exception près de Libération et de France Inter, en nette rupture avec leur européisme béat qui avait choqué leurs lecteurs en 2005, l'affaire du référendum a été traitée avec l'indifférence et la discrétion souhaitée par le pouvoir et l'opposition désireux d'éviter tout débat. Ainsi Le Figaro du 4 mai ne traite le vote du Congrès que comme une sorte de « vote technique » et Le Monde quant à lui ne mentionne même pas le vote.
Une opposition un peu perdue
Un effort de mémoire suffit pour se rappeler la déclaration de Nicolas Sarkozy au lendemain du référendum sur le Traité constitutionnel européen, telle que France Inter l'a rediffusée lundi matin 4 février. Sa déclaration, un peu solennelle, manifestait son écoute et son respect à l'égard du vote des Français. Principale leçon tirée par le Président, dès son entrée en fonction : les affaires européennes sont trop sérieuses pour être laissées au bon vouloir du peuple. En revanche, le Président a fait le pari de convaincre son opposition de valider l'adoption en force, via le Congrès, d'un texte dont son principal inspirateur lui-même, Valéry Giscard d'Estaing, a déclaré qu'il était l'exacte reproduction du TCE.
Ce pari a, hélas, été gagné facilement par le Président. François Bayrou ne s'est guère exprimé sur le sujet, et le PS a raté une occasion de se réconcilier avec les nonistes et de ressouder ses propres rangs. Il aurait suffi aux socialistes de défendre une position commune aux partisans du « oui » et aux partisans du «non» : l'exigence d'un référendum, puisque la candidate Ségolène Royal s'était engagée à soumettre tout projet de nouveau traité au suffrage universel.
Mais non ! Entre la solidarité avec les élites et le principe démocratique, la majorité des socialistes, y compris certains partisans du «non» comme Arnaud Montebourg, ont choisi : ce sera «oui» à Sarkozy et «non» au référendum.
Une image décourageante de la démocratie
Lundi matin sur France Inter, Pierre Moscovici n'était pas à la fête pour justifier ce choix. Comment expliquer la position du PS, favorable à un référendum alors qu'il n'a pas agi de la seule façon qui pouvait l'imposer : voter «non» à la réforme de la constitution pour obliger le Président à organiser un référendum. Ce que Libération appelle « le dernier tour de piste des nonistes » aurait pu être la première victoire de l'opposition. Jean-Luc Mélenchon a raison de dire : « on aurait pu faire mettre un genou à terre à Sarkozy. Il va gagner, pas par sa force mais par nos faiblesses. »
En avalisant le Traité de LIsbonne, la droite et la gauche française ne commettent pas seulement une forfaiture, ils se mettent durablement en position d'impuissance. Ce qui les conduira le président de la République à déplorer l'euro fort sans pouvoir influer sur la Banque centrale européenne, ou, le PS à dénoncer l'absence de fiscalité européenne sans pouvoir l'imposer à la Commission de Bruxelles.
La droite comme la gauche spéculent sur les facultés d'oubli de la population. Espérons qu'ils se trompent : Cécilia Sarkozy en tête de gondole des livres vendus, Ségolène Royal à Vivement Dimanche et le mariage à l'Elysée dessinent une image dégradée et décourageante de la démocratie française. Ce n'est pas en regardant ailleurs que l'on contribuera à son renouveau. Il ne nous reste plus qu'à espérer des Irlandais ou des Anglais qu'ils disposent le grain de sable utile à la préservation de la souveraineté populaire.
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