Les footballeurs vont-ils vraiment payer plus de charges sociales?
COMMENTAIRES
le foot business est une des caricatures du libéralisme économique:- les clubs les plus riches deviennent de plus en plus riches, les plus pauvres n'ont aucune chance,
- les plus riches demandent à payer de moins en moins d'impôts, en menaçant de s'expatrier dans le cas contraire,
- l'écart de salaire entre les sportifs les plus riches et les plus pauvres est abyssal, le golf, la F1, le foot, le tennis donnent le tournis avec des revenus annuels dépassant 20M€ (30M$)
Pour couronner le tout, la puissance publique est mise à contribution pour subventionner les stades (82 M€ pour celui de Grenoble), les transports en commun, le service d'ordre entre supporters, et pour les structures de formation.
L'injustice sportive sert même de modèle - des grands patrons justifient leurs hauts salaires en se comparant aux sportifs - alors que justement, les salaires des sportifs sont totalement injustes - et soit disant acceptés par la population.
Du pain et des jeux : le sport business est devenu sacré pour la société, il fait parti des "besoins fondamentaux" - un nouvel opium du peuple, et il est tellement plus simple pour la société de proposer des jeux que de se réformer sur le fond.
Et si on remettait en cause les icônes ?
Les footballeurs vont-ils vraiment payer plus de charges sociales?
http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/les-footballeurs-vont-ils-vraiment-payer-plus-de-charges-sociales_206028.html?XTOR=EPR-175L'Assemblée nationale a décidé de dire stop aux avantages fiscaux des sportifs. Ce qui a créé un beau pataquès au sein du gouvernement, et pas mal d'aigreur chez les footballeurs. Ce sera aux sénateurs de trancher. Résumé de la polémique.
C'est quoi, ce fameux dispositif dont profitent les sportifs ?
Les sportifs professionnels, notamment les footballeurs, sont des privilégiés. Non seulement ils gagnent bien leur vie - 45.000 euros par mois en moyenne pour les footballeurs de LIgue 1 - mais en plus ils payent moins de charges sociales que les autres salariés. Ceci grâce au droit d'image collectif, un dispositif né en 2005 qui leur permet de faire passer 30% de leur rémunération en droits d'images, totalement exonérés de charges sociales. C'est très bien pour eux, car cela augmente leur salaire net. C'est moins bien pour la Sécurité sociale, à qui le DIC coûterait quelques 30 millions d'euros par an.
Ah oui, quand même...
Bon, en fait, ça paraît beaucoup, mais ce n'est pas énorme. Le déficit de la Sécu va sans doute dépasser les 30 milliards d'euros en 2010. La fin du DIC représenterait donc 1/1000e de l'abysse. Pas de quoi pavoiser. Mais enfin, c'est un signal. C'est comme ça que l'entend Yves Bur, rapporteur UMP du projet de loi sur le budget de la Sécu : "au moment où chacun est appelé à contribuer à la sauvegarde de notre protection sociale, il ne serait pas compréhensible que perdure ce dispositif". Il a donc déposé un amendement, pour mettre fin à cet avantage au 31 décembre 2009. Et il a été adopté par les députés ce jeudi.
Ils doivent être contents, les footeux, qu'on touche à leurs avantages...
Pas vraiment, on l'imagine bien. "Ça n'a pas de fondement, vitupère Jean-Pierre Louvel, le président du syndicat des clubs de football, l'UCPF. Je comprends mal, les présidents de club sont des employeurs et cela aura des conséquences sur des emplois directs". Et sur le niveau du foot français, si l'on en croit les défenseurs du DIC: déjà que les clubs français paient moins bien, si en plus on enlève cet avantage, ils vont tous se barrer à l'étranger. Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Sports, le résume à sa façon : pour elle, le DIC "a permis de retenir ou de faire revenir certains joueurs professionnels en France, comme cela a été récemment le cas avec Sébastien Chabal ou Yoann Gourcuff".
Du coup, l'année prochaine, Gourcuff, Gignac et compagnie, ils vont tous s'exiler ?
Pas sûr. D'abord, les sportifs ne pensent pas forcément qu'au fric. Si, après un bras de fer avec ses dirigeants, Marouan Chamakh a finalement plié en décidant de rester à Bordeaux, c'est peut-être aussi parce qu'il préférait jouer les premiers rôles en Ligue 1 que s'exiler à Sunderland dans un club du ventre mou de la Premier League. Ensuite, cet amendement est certes passé, mais il va peut-être trépasser... Certes, Roselyne Bachelot, la ministre de tutelle de Rama Yade, l'a défendu, le ministre du Budget, Eric Woerth aussi, mais, dans la majorité, des voix s'élèvent pour le remettre en cause. Non pas en décidant de revoter comme pour la surtaxe des banques - ça serait quand même un peu trop voyant - mais en demandant aux sénateurs de ne pas le confirmer. C'est ce que souhaite Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP.
Un beau pataquès politique, donc. Qui va se solder comment ?
Difficile à prévoir. Ce qui est sûr, en tous cas, c'est que David Douillet, nouvellement élu à l'Assemblée et qui est plus que jamais dans les petits papiers de Nicolas Sarkozy, va peser de tout son poids pour que le DIC soit prolongé jusqu'en 2010, comme c'était normalement prévu. Et au Sénat, personne n'a vraiment envie de se faire écraser par David Douillet, si ? Alors, on prend les paris. Le DIC n'a pas fini de faire parler de lui.
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