Les importations de voitures en France ont explosé en 2009
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Une prime à la casse qui favorise les petites voitures et donc subventionne les importations et les emplois à l'étranger, avec le déficit budgétaire. Une grande idée.La stratégie de Renault qui favorise le bas de gamme, donc les bas salaires et les bas couts au détriment de la valeur ajoutée. Le groupe de Carlos Gohn est quasiment absent du haut de gamme - a perdu la main sur les espaces et n'a pas su utiliser les technologies Nissan pour aller dans le haut de gamme
PSA est bien moins bas de gamme et set nettement plus made in france
C'est bien un problème industriel et stratégique - renforcé par une bêtise de subvention par la prime à la casse
Les importations de voitures en France ont explosé en 2009
http://www.lesechos.fr/info/auto/020318843639-les-importations-de-voitures-en-france-ont-explose-en-2009.htmLe solde commercial de la branche automobile affiche un déficit de 6,7 milliards d'euros pour les onze premiers mois de 2009. Conséquence de la prime à la casse, qui favorise les petites voitures, en majorité fabriquées à l'étranger.
Dérapage non contrôlé pour la balance commerciale de la branche automobile en France. Après avoir atteint un déficit de 4,8 milliards d'euros en 2008, soit 7 fois plus que l'année précédente, le solde de la France entre les exportations et les importations de véhicules neufs culmine à - 6,74 milliards d'euros sur les onze premiers mois de 2009, selon les chiffres des Douanes. Durant tout le dernier exercice, le déficit du poste automobile s'est ainsi échelonné entre environ 500 et 700 millions d'euros par mois.
Explication première : le succès de la prime à la casse, qui a favorisé avant tout les ventes de petites voitures, dont une grande partie est désormais fabriquée à l'étranger. Quand un client français commande une Renault Twingo assemblée en Slovénie ou une Peugeot 107 montée en République tchèque, ces modèles passent dans la rubrique « importations ». En revanche, quand l'usine Smart de Lorraine livre à un automobiliste italien son nouveau véhicule, il est logiquement classé dans les exportations françaises.
Selon Renault, la prime à la casse instaurée depuis un an, et qui a été reconduite pour cette année, a accompagné la vente d'environ 600.000 autos, toutes marques confondues, sur des ventes totales de 2,27 millions de voitures particulières. Sur ces 600.000 unités, la moitié aurait été achetée de toute façon par des clients désireux de changer d'auto, et l'autre moitié découle de cet effet d'aubaine.
Tendance difficile à corriger
La prime de 1.000 euros étant proportionnellement plus intéressante pour les petites voitures de 8.000 à 15.000 euros, les gammes dites « économiques et inférieures » ont représenté au total 57 % des immatriculations totales l'an dernier dans l'Hexagone, contre seulement 45 % en 2007, avant le déclenchement de la crise.
Sous cette rubrique, on trouve de très nombreux modèles importés : les Dacia Sandero venues de Roumanie, les Fiat 500 assemblées en Pologne, des Suzuki importées d'Inde ou encore les VW Polo fabriquées en Espagne... Et même des Renault Clio, dont la majeure partie est dorénavant acheminée depuis l'usine de Bursa, en Turquie.
Du coup, la tendance semble difficile à corriger à l'avenir, étant renforcée de plus par le système fiscal du bonus-malus, qui amplifie les effets de la prime à la casse. Désireux de produire dans des pays à bas coûts salariaux pour pouvoir proposer des véhicules à des tarifs compétitifs, PSA et Renault accroissent depuis des années la part de leurs productions délocalisées, y compris pour la desserte finale du marché français. Au troisième trimestre 2009, les deux groupes ont fabriqué à l'étranger 833.000 véhicules, contre seulement 364.000 dans l'Hexagone. Au grand dam du ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, qui estime « qu'il n'y a pas de filière automobile dans notre pays », contrairement à l'Allemagne, au Japon et... au Royaume-Uni !
A côté des ventes de voitures proprement dites, le commerce extérieur de composants pour l'automobile, réalisés par les équipementiers, reste plus florissant. Sur les onze premiers mois de 2009, le solde commercial de la branche affiche un bénéfice de 2,4 milliards d'euros.
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