Revue de presse - Savoie

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Les retraités contre Blair

COMMENTAIRES
- le système par capitalisation qui est appelé par de nombreuses personnes de droites, comme LA solution au système par répartition supposé vicié (et surtout sans marge bénéficiaire pour les entreprises privées) n'est pas une solution. Il ne fait pas mieux face aux changements demographiques, il craque de façon plus injuste que le système par répartition et il encourage le chacun pour soi.
- Le modèle social et economique anglais montre encore une fois une face cachée, et que Blair est un grand communicateur - sans fond social réel. Certes après Thatcher, c'est une amélioration - de là à en faire un modèle pour l'europe .... rappelez vous la présidence anglaise, on attend toujours le modèle social "moderne" pour l'europe et gardons nous des modèles tout fait

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Le système des retraites britannique financé par la capitalisation est en crise. Les fonds de retraite ne se remettent pas du krach boursier de 2002 et le « trou » financier est abyssal.

Frédérique Andréani

Le 28 mars, alors que les manifestants anti-CPE défilaient dans Paris, la Grande-Bretagne connaissait elle aussi un gigantesque mouvement social : 1 million de fonctionnaires étaient en grève pour protester contre une réforme des retraites du gouvernement rognant leurs avantages. Ce qui, selon les syndicats, était le plus grand mouvement social depuis 1926. Même si, ces jours-ci, les fonctionnaires sont en première ligne, c'est en réalité tout le système des retraites britannique, financé principalement par la capitalisation, qui traverse une grave crise.

Mis en place en 1946, le système est simple. Tout retraité britannique, du public comme du privé, a droit à une retraite de base versée par le gouvernement, qui s'élève au maximum à environ 570 euros pour une personne célibataire et à 875 euros pour un couple. Une retraite faible, destinée en réalité à encourager chaque employé à financer sa propre retraite, en amassant un capital via le versement volontaire d'environ 7% de son salaire à un fonds de pension privé, géré par son employeur.

Longtemps ces fonds de retraite, qui plaçaient leurs actifs en actions, généraient des revenus stables. Mais, avec le krach boursier de 2002 et le vieillissement de la population, le système est aujourd'hui particulièrement fragile et très déficitaire, puisque le « trou » du système de retraite est abyssal : 530 milliards de livres dans le secteur public et 150 milliards de livres dans le privé...

Même si de nombreuses réformes ont eu lieu depuis l'« affaire Maxwell » (le magnat de la presse avait ponctionné le fonds de pension de ses salariés pour éponger ses dettes), de nombreux salariés tombent encore des nues au moment de toucher leurs pensions. Ces dernières années, 85 000 employés ont ainsi découvert qu'ils avaient perdu tout ou partie de leur retraite. Même si l'Etat réfléchit actuellement à allonger la durée de la vie professionnelle en Grande-Bretagne, ce sont principalement les entreprises qui réforment à tour de bras le système.

Ces dix dernières années, les trois quarts des régimes de retraite privés existants qui basaient les pensions sur le dernier salaire ont renoncé à offrir de telles garanties aux nouveaux employés, qui doivent souscrire à des régimes beaucoup moins avantageux. Autre réforme : comme des dizaines de grandes entreprises avant elle, British Airways vient d'annoncer qu'elle allongeait l'âge de la retraite de 55 à 60 ans pour les pilotes et de 60 à 65 ans pour le reste du personnel navigant, afin de combler un déficit de 2 milliards de livres accumulé par son fonds de retraite. Les supermarchés Tesco et Sainsbury offrent désormais une retraite calculée sur la moyenne des salaires de la carrière du salarié. Quant à Provident Financial, il a accepté le maintien du système de retraite basé sur le dernier salaire mais à condition que la contribution des employés au fonds de retraite soit doublée et passe de 7 à 14 % du salaire.

Travail jusqu'à 65 ans... Dans ce contexte, un nombre croissant d'employés doute désormais des bienfaits de la retraite par capitalisation. Et choisissent de s'organiser eux-mêmes... ou de ne pas s'organiser du tout. Ces dernières années, le nombre d'employés adhérant à des fonds de pension a ainsi chuté de 1 million de cotisants. Avec cette conséquence : il y a quelques mois, une étude estimait ainsi que plus de 12 millions de Britanniques n'économisaient pas assez en vue de leur retraite et que 9 millions d'entre eux pourraient se retrouver au-dessous du seuil de pauvreté après la cessation de leur activité. Quant au nombre de retraités contraints de travailler après 65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes (ils sont 1 million), leur nombre explose (+ 10% l'an passé). Et le phénomène ne fait que commencer...

http://www.lepoint.fr/economie/document.html?did=176781



07/04/2006
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