Revue de presse - Savoie

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l'augmentation en% est "relativement" égale du bas au haut de l'echelle sociale. Apparemment, tout va bien. Rien n'est plus faux.

Une évolution lente et continue

Les tranches les plus favorisées sont les 5% les plus riches et les 10% les plus pauvres. Ce phénomène est connu: la détérioration lente et continue des conditions de la classe moyenne - representant ici 85% de la population
Concrètement, les tranches des 20% et 30 % se rapprochent des 10% les plus pauvres et les 5% les plus riches se détachent de plus en plus du reste de la population.

Une énorme différence masquée: le patrimoine.

les 40% des ménages les moins riches ne sont pas en général propriétaires mais locataires, ils doivent donc faire face à l'explosion des couts du logement. Pour eux, l'indice INSEE du cout de la vie est archi-faux, puisque le loyer dans le panier INSEE ne représente que 6% (plus 5% pour les charges).
Ces 40% n'ont pas de revenu du patrimoine

Les 30% les plus riches sont propriétaires et donc pour eux, l'indice INSEE est faux également, mais dans l'autre sens, puisque leur loyer n'est pas de 6%, mais de 0%.

Pour les 10% les plus riches qui possèdent la majeure partie du patrimoine, les revenus du patrimoine explosent puisqu'ils louent par exemple aux plus pauvres, ou touchent les dividendes des actions - qui prennent une part croissante de la richesse nationale au détriment des salaires.
(les dernières données sur le patrimoine datent de 1996)

Une étude récente de l'INSEE confirme d'ailleurs que les employés ont perdu 10% de pouvoir d'achat sur cette meme période de 10 ans.

BILAN

l'accroissement net des inégalités est masqué par des chiffres apparemment égalitaires. La réalité que vit la population explique la perte de crédibilité croissante avec les élites et les journalistes - comme quand Thierry Breton vient expliquer aux français que le pouvoir d'achat augmente. Pour sa tranche d'imposition probablement, pas pour la population qui en a le plus besoin.

L'évolution récente du revenu disponible de ménages Revenu annuel, en euros 1996 2004 Variation relative entre 1996 et 2004 en % Variation absolue entre 1996 et 2004 en euros Revenu maximum des 10 % des ménages aux revenus les moins élevés 10 327 11 477 11,1 1 150 20 % les moins élevés 13 363 14 408 7,8 1 045 30 % les moins élevés 16 250 17 581 8,2 1 331 40 % les moins élevés 19 264 17 581 8,7 1 678 50 % les moins élevés 22 501 24 599 9,3 2 098 60 % les moins élevés 26 152 28 623 9,4 2 471 70 % les moins élevés 30 451 33 171 8,9 2 720 80 % les moins élevés 36 013 39 356 9,3 3 343 90% les moins élevés (ou revenu le plus bas des 10 % des ménages les plus élevés) 45 777 49 554 8,3 3 777 95% les moins élevés (ou revenu le plus bas des 5 % les plus riches) 56 264 62 095 10,4 5 831 Revenu après impôt et prestations sociales. Ne comprend pas environ 80 % des revenus du patrimoine. Source données : Insee, données de l'enquête revenus fiscaux