Revue de presse - Savoie

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Nicolas Sarkozy tempère son libéralisme

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SARKO en pleine campagne va tenter de refaire le coup de la fracture sociale pour la presidentielle de 2007, avec un louche de securité et un peu de septicisme Européen pour attirer tous les suffrages
On est en plein marketing politique pour masquer le fond et le bilan du gouvernement auquel il a participé
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http://www.lefigaro.fr/france/20060622.WWW000000385_la_rupture_economique_selon_sarkozy.html

A Agen, le futur candidat a critiqué la Banque centrale européenne et, s'agissant de la réduction du déficit, a estimé qu'il fallait «privilégier la logique économique sur la logique comptable».

Nicolas Sarkozy à Agen, le 22 juin.
UNE CHARGE contre l'euro dans une région qui a dit non à la Constitution européenne... Hier, à Agen, pour son troisième discours de futur candidat à la présidentielle, Nicolas Sarkozy était sur les terres de la gauche. Il en a profité pour surprendre son monde. Il s'en est pris vivement à l'orthodoxie monétaire appliquée selon lui par l'actuel gouverneur de la banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, dont il n'a pas prononcé le nom. «Il n'y a aucune raison pour que la zone euro soit la variable d'ajustement des déséquilibres économiques du monde. Avons-nous déjà oublié le franc fort à tout prix qui nous a coûté cher en emplois, en pouvoir d'achat, en déficits et en endettement public ?».
 
Une quasi-déclaration de guerre dont les accents ont rappelé les discours d'un Philippe Séguin qui fustigeait, aux côtés de Jacques Chirac, en 1994, le dogme monétariste. «Etre européen, c'est poser le principe que, si la dette publique doit être remboursée, ce ne peut-être que par la croissance», a ainsi expliqué Nicolas Sarkozy, en s'inscrivant en faux contre l'idée, aujourd'hui au coeur de la doctrine libérale européenne, d'une stricte «discipline budgétaire» quand la conjoncture est mauvaise. En matière de lutte contre les déficits, il faut, dit-il, «privilégier la logique économique sur la logique comptable».
 
Autre slogan scandé par le président de l'UMP : «Ce n'est pas le déficit qui crée le chômage, mais le chômage qui crée le déficit». Il faut, selon lui, «refuser une logique absurde qui conduit à augmenter les impôts, à couper dans les investissements publics et à tailler dans les dépenses sociales quand la croissance ralentit et le chômage augmente».
 
«Je propose l'augmentation du pouvoir d'achat»
 
Faut-il voir dans ces intonations, nouvelles chez lui, la patte de François Fillon, qui fut un très proche de Philippe Séguin, et qui est un de ses principaux conseillers aujourd'hui ? Ou d'Henri Guaino et de Nicolas Baverez, qui ont tous deux fait leurs classes aux côtés de celui qui appela à voter contre Maastricht, en 1992 ? Mais le président de l'UMP n'a pas limité sa charge à l'euro ou à la Banque centrale européenne. Les grands patrons ont, eux aussi, été rappelés à l'ordre. Le président de l'UMP a ainsi défendu l'idée que «les dirigeants des grands groupes cotés assument leur rémunération devant leurs salariés, leurs actionnaires».
 
À la manière de Jacques Chirac qui dénonçait la «fracture sociale» en 1995, Nicolas Sarkozy est allé beaucoup plus loin : «La fracture sociale s'est transformée en désintégration sociale», a martelé le numéro deux du gouvernement, pour tirer le bilan de «25 ans» d'échecs. Certes, le président de l'UMP a également truffé son très long discours de nombreuses propositions plus franchement libérales, comme la suppression de l'impôt sur les successions, la possibilité de travailler le dimanche. Ou encore, à la demande du député UMP Hervé Novelli, la suppression de la taxation des heures supplémentaires. «Les socialistes proposent la généralisation des 35 heures, je propose l'augmentation du pouvoir d'achat !», a aussi lancé, hier, Nicolas Sarkozy, aux militants venus l'écouter dans la salle du Parc des expositions d'Agen.
 
À la fin de ce discours fleuve, quelques élus présents autour de lui n'ont pas caché leur surprise face aux critiques formulées contre l'euro fort : «Il a oublié de dire que le pétrole coûte aussi moins cher grâce à l'euro», a regretté l'un d'eux. «Je peux tenir ce discours parce que j'ai toujours voté oui à l'Europe», s'est justifié Nicolas Sarkozy en aparté, en précisant qu'il s'efforçait de faire la synthèse «entre la France du oui et celle du non». Applaudi à tout rompre par plus de 6 000 aficionados venus voir leur champion, les amis de Nicolas Sarkozy se sont en tout cas rassurés : Ségolène Royal, qui était à Agen il y quelques semaines, n'avait réuni que «800 militants».


23/06/2006
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