Revue de presse - Savoie

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Patrick Buisson, l'ancien lepéniste qui pourrait faire perdre Sarkozy

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ancien patron de minute, ça vous place l'ethique et les convictions profondes de l'individu Buisson et de son employeur Sarko. Si on ajoute les anciens de syndicats étudiants afilliés au FN comme Longuet et Devedjan, en 2012, en cas de finale Sarko / Le Pen, je ne vois pas de raison de bouger pour défendre un front républicain qui n'a de républicain que le nom.

Si il faut voter Buisson / Longuet contre Le Pen - ou est le critère de choix ?
Quel serait (sera ?) en Europe et en France l'impact d'un 2eme tour avec un FN au dessus de 30% ?

Avec les courbes actuelles en Europe, on va droit vers des droites nationalistes representant 1/3 des electeurs dans de nombreux pays, et de l'autre coté, les elites qui analysent ces votes comme une peur et disons le clairement la preuve de la "betise" du peuple parce qu'il n'entre pas dans leur schema de pensée que les peuples puissent rejetter avec raison les élites - qui ont forcément raison

 

Le Vote FN représente aussi ce rejet, pas seulement la xenophobie ou le besoin de sécurité, il est surtout regrettable qu'il n'y ait pas encore de parti dit "de gouvernement" qui remette en cause les principes en place depuis bientot 30 ans et à la base de la crise de société dans laquelle nous sommes - à savoir, l'ultra-libéralisme et la concurrence "sauvage" en Europe qu'on camoufle sous le terme de "libre et non faussée"

Soit une partie de l'élite actuelle créée cette alternative au dogme du marché, soit les partis type FN arriveront à terme au pouvoir en Europe, pour le pire, parce qu'il n'y aura pas de meilleur. L'allemagne a la chance d'avoir un parti vert fort pouvant représenter cette alternative, espérons qu'il fasse des émules rapidement puissants en Europe.

 

C'est l'obstination dans l'erreur qui fait monter le FN, pas la peur.

Patrick Buisson, l'ancien lepéniste qui pourrait faire perdre Sarkozy

 

http://www.courrierinternational.com/article/2011/04/22/patrick-buisson-l-ancien-lepeniste-qui-pourrait-faire-perdre-sarkozy

 

Le quotidien italien de droite Il Foglio s'intéresse à cet ancien journaliste d'extrême droite qui fournit au chef de l'Etat ses thématiques sécuritaires.

 

Donner des titres de séjour temporaires aux Tunisiens débarqués à Lampedusa pour qu’ils passent les frontières et s’installent en France : pour Paris, l’idée même relève du blasphème maintenant que l’immigration s’est imposée comme un enjeu de la campagne présidentielle. Il suffit de lire les discours récents de Nicolas Sarkozy, notamment celui de Grenoble (à l'été 2010) : l’Elysée abandonne alors son concept d'immigration choisie pour lui préférer le contrôle des flux migratoires – autrement dit, une guerre ouverte contre l’immigration clandestine et une tolérance zéro envers les clandestins. Il suffit d'observer la dérive sécuritaire*, mais aussi de s'intéresser aux idées et au parcours de Patrick Buisson, conseiller spécial du président, particulièrement écouté en période de crise.

En septembre 2007, le président fraîchement élu remet la Légion d’honneur à Patrick Buisson en gage de reconnaissance pour son aide durant la campagne. "Il y a très peu de personnes dont je puisse dire 'si je suis là, c’est grâce à elles'. Patrick Buisson est de celles-là", dira le président. Depuis, Nicolas Sarkozy le consulte en permanence : les deux hommes se parlent tous les jours au téléphone et se réunissent régulièrement en tête à tête. A vrai dire, le président français a toujours suivi à la lettre les conseils de ce politologue au passé de journaliste d’extrême droite, au visage austère et un peu inquiétant.

Dans les années 1980, après un diplôme d’histoire, Patrick Buisson devient rédacteur puis directeur de l'hebdomadaire Minute, le journal le plus hostile à la miterrandie. Il y lance des attaques mémorables contre Pierre Mauroy, Laurent Fabius et la gauche caviar qui dédaignait le petit peuple. Et de fait, à l'époque, il était un lepéniste convaincu. Catholique pratiquant sans être intégriste, amateur de chants grégoriens et polyphoniques, Buisson a le nationalisme dans la peau et l’anticommunisme comme marque de fabrique. Il  n’a jamais renié ses idées d'alors. Des idées qui ont d’ailleurs fait de lui l’homme qui murmure à l’oreille du président.

Patrick Buisson est depuis longtemps le conseiller de l’ombre de Sarkozy, mais les Français ne l'ont découvert que récemment. Durant la campagne présidentielle de 2007, on avait pu le voir pontifier sur la chaîne d’information en continu LCI. Les Français écoutaient ses raisonnements implacables, ses analyses dépourvues de toute émotion, mais ils ignoraient qu’il était l’instigateur principal de certains des principaux thèmes de la campagne. Car c’est bien lui qui suggéra à Sarkozy, à l’hiver 2007, de dramatiser la question de l’insécurité en profitant des échauffourées à la gare du Nord [à Paris] entre forces de l’ordre et jeunes d’origine maghrébine. C’est lui encore, et non son pendant républicain Henri Guaino, qui aurait soufflé au candidat UMP d'envisager de créer un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale en mars 2007. "Pour ma gauche, j’ai Guaino, pour ma droite, j’ai Buisson", résumait fièrement Sarkozy.

Mais la collaboration entre les deux hommes avait débuté quelques années plus tôt. En octobre 2004, Buisson s’était démarqué de la classe politique en étant le seul à prédire la défaite de Jacques Chirac au référendum sur le traité constitutionnel de l’Union européenne. Ce fut le seul à anticiper la victoire du "non" à 55 %. Sarkozy, impressionné par l’une de ses prestations télévisées, décida sur-le-champ d’en faire son éminence grise.

Devenu conseiller spécial du candidat, Buisson insista pour que l’UMP aille braconner sur les terres du Front national. Pourquoi s’opposer à l’extrême droite quand on peut s’approprier ses idées ? Pour Buisson, il est indispensable de jouer sur la peur des gens, sur les difficultés d’intégration des immigrés et sur la nécessité de se débarrasser des clandestins. Il faut étaler au grand jour le mal-être de tous les Français "qui ne se sentent plus chez eux en France", dénoncer la "prolophobie" des élites qui ne pensent qu’à s’allier avec la gauche pour opposer un front républicain à l’extrême droite au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes des vrais Français. C’est à partir de ces principes que sont nées plusieurs idées politiques phares, comme la réhabilitation du travail, les symboles de l’identité nationale, la mise au pilori de l’islam sous couvert de laïcité, le démantèlement de la "laïcité positive" prônée en 2007. Dernièrement, dans l’entre-deux-tours des cantonales, c’est encore et toujours l’austère Buisson qui souffla à Sarkozy la ligne du "ni-ni", c’est-à-dire de ne donner aucune consigne de vote, pour éviter tout rapprochement avec le Front national comme avec la gauche anti-FN.

Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui commencent à émettre des doutes sur les véritables ambitions du conseiller "pour la droite", souvent jugé plus proche des idées de Le Pen que de celles de Sarkozy. Certains n’hésitent pas à aller encore plus loin, à l’image d’Hervé Gattegno, rédacteur en chef au Point, qui le considère déjà comme l’homme qui fera perdre Sarkozy en 2012.



26/04/2011
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