Revue de presse - Savoie

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PRISON - Taux d'incarceration, taux de criminalité

PRISON - Taux d'incarceration, taux de criminalité


http://www.france5.fr/ripostes/D00069/136/134911.cfm
et
http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=603 (extrait)
et
www.cepr.net/publications/social_exclusion_2006_08.pdf

Le taux de détention en France et en Europe (pour 100 000 habitants) 

  • Taux de détention en France : 88 détenus
  • Allemagne : 97
  • Italie : 97
  • Espagne : 143
  • Royaume-Uni : 144
  • Etats unis : 724
  • Russie : environ 700
  • Japon : 62
  • Islande : 39

La population carcérale en France (métropole et outre-mer) au 1er octobre 2005

  • Nombre de détenus : 57 163, soit une hausse de 1 % par rapport à septembre 2005
  • Densité carcérale : 111,8 %, contre 110,7 % au mois de septembre 2005
  • Nombre de femmes : 2 144, soit un taux de féminité de 3,75 %
  • Nombre de mineurs : 646, soit une hausse de 0,62 % par rapport à septembre 2005 et 1,13 % sur l'ensemble des détenus
  • Parmi les mineurs : 452 sont des prévenus (70,4 % des incarcérés) et 190 ont été condamnés (29,6 %)

 Répartition par âge de la population carcérale au 1er avril 2005

  • Moins de 16 ans : 0,1 %
  • Moins de 18 ans : 1 %
  • Entre 18 et 21 ans : 8,4 %
  • Entre 21 et 25 ans : 17,3 %
  • Entre 25 et 30 ans : 18,1 %
  • Entre 30 et 40 ans : 26,2 %
  • Entre 40 et 50 ans : 16,8 %
  • Entre 50 et 60 ans : 8,6 %
  • 60 ans et plus : 3,5 %

 Répartition selon la durée de la peine au 1er avril 2005

  • Inférieur à 1 an : 29,9 %
  • De 1 à 3 ans : 22,9 %
  • De 3 à 5 ans : 11,4 %
  • Plus de 5 ans : 35,7 %, dont 542 réclusions criminelles à perpétuité, soit 1,4 % sur l'ensemble

 Répartition selon la nature de l'infraction principale commise au 1er avril 2005

  • Viol et autres agressions sexuelles (sur mineur ou adulte + exhibitions sexuelles) : 21,8 %
  • Vol simple et qualifié : 16,5 %
  • Coups et blessures volontaires : 17,4 %
  • Infraction à la législation sur les stupéfiants : 14,9 %
  • Homicide volontaire : 8,9 %
  • Escroquerie, recel, faux et usage de faux : 7 %
  • Homicide et atteinte involontaire à l'intégrité de la personne : 5,3 %
  • Infraction à la législation sur les étrangers : 1,9 %
  • Autres motifs : 6,2 %
http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=603 (extrait)

L'Atlas du Monde diplomatique (2003, p. 56 - 57) révèle ainsi que les conditions de détention sont particulièrement difficiles dans les pays pauvres (en Ouzbékistan, on compte parfois 10 à 15 prisonniers par cellule prévue pour 4 personnes...). Le monde est passé de 60 détenus pour 100000 habitants dans les années 1960 à 90 pour 100000 aujourd'hui. Les Etats-Unis et la Russie détiennent les records (environ 700 détenus pour 100000 habitants), le Japon, l'Islande et l'Inde les minima (moins de 50 pour 100000 habitants). La France avoisine les 85 détenus pour 100000 habitants, loin derrière le Royaume-Uni (125), mais bien devant la Grèce (55). Cette seule description pose question : quelles sont les raisons de telles disparités ?

Première réponse, première surprise : les taux d'incarcération ne sont pas proportionnels aux taux de criminalité, mais à une vision du crime et de la délinquance, et de leur traitement (excellente analyse dans Christie, 2003). Certaines sociétés ne recourent pas nécessairement à la prison (l'amende est une peine fréquente, les travaux d'intérêt général, la réparation, les placements en semi-liberté, mais aussi malheureusement la torture ou la peine de mort). Certains délits ne sont pas criminalisés partout (être sans papier ou toxicomane, intellectuel ou opposant politique), ou ont cessé de l'être (les avortements, les chèques sans provision...). La durée de la peine compte énormément : la France actuelle n'emprisonne pas plus qu'avant, mais pour des durées plus longues, d'où le pic actuel de 58000 détenus, un record jamais atteint depuis 50 ans. La surpopulation carcérale trouve ici une de ses explications.

Deuxième réponse : le contexte politique, économique et culturel semble déterminant. Charlotte Vanneste, criminologue belge, a montré que le taux de détention dans son pays sur les 175 dernières années dépendait du sentiment d'insécurité sociale, économique et existentielle. La société est moins punitive quand tout un chacun dispose d'un revenu régulier et d'une situation sociale assurée. D'où ceux qui dénoncent la punition préférentielle des pauvres (en France comme aux Etats-Unis, on enferme plus les pauvres que les riches), phénomène qui ne peut que s'accroître au fur et à mesure que les protections sociales sont démantelées. L'Etat social cède la place à un Etat pénal (Wacquant, 2001). Enfin, le contexte culturel est crucial, la Finlande a par exemple fait baisser son taux d'incarcération de manière drastique dès qu'elle s'est aperçue que sa politique pénitentiaire ressemblait plus à celle de la Russie qu'à celle de ses voisins scandinaves ! Pour s'ancrer en Europe, elle a pris des mesures efficaces (recours aux peines alternatives, dépénalisation de certains délits, diminution des durées de détention...). Enfin, pour Nils Christie, on arrive à une véritable industrie de la punition, un marché de la peine (de la construction de prisons à des gestions privées) dont les logiques industrielles de croissance semblent inexorables.







20/09/2006
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