Revue de presse - Savoie

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Radovan Karadzic avait bien passé un accord secret avec Richard Holbrooke

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écoeurant, mais cohérant avec la tradition de la politique internationale des USA.
Rappelons que les USA n'ont pas hésité à declarer à l'ONU qu'ils avaient des preuves de la presence d'armes de destruction massive en Irak pour justifier l'invasion. Ce n'était ni le premier, ni le dernier mensonge (incident du golfe du Tonkin sous Johnson pour attaquer le vietnam, fausse attaque espagnole sur un navire US à la Havane pour "liberer" cuba ...).

Les pays européens ne sont pas non plus blanc comme neige - il suffit de voir les prisons secretes de la CIA recemment, ou les 12 pays qui sont allés en irak avec les USA (UK, espagne, Hollande, danemark, italie ...), très souvent donneurs de leçon également.

Alors un petit mensonge à Karadzic pour lui eviter le TPI qu'ils ne reconnaissent pas de toute façon, où est le problème ?

Cela devrait nous faire reflechir à la perception que les non occidentaux ont des donneurs de leçons sur les droits de l'homme. Croyez vous que "nos" leçons de democratie soient credibles dans les pays où les medias ne sont pas de "notre" coté?

Et que valent nos critiques de la censure de l'internet chinois  après ça ?

Radovan Karadzic avait bien passé un accord secret avec Richard Holbrooke

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20080801.OBS5548/radovan_karadzic_avait_bien_passe_un_accord_secret_avec.html

L’ex-leader des Serbes de Bosnie, jugé à la Haye pour génocide, s’était vu garantir par les Américains d’échapper à la justice internationale en échange de son retrait de la vie politique, comme il l’a affirmé jeudi dès sa première apparition devant le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie.

Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, avait bien passé un accord secret avec le négociateur américain, Richard Holbrooke, pour mettre fin à la guerre, comme il l’a affirmé jeudi 31 juillet, lors de sa première comparution devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie de la Haye (TPIY). En échange de son retrait de la vie publique, le leader serbe bosniaque s’était vu garantir d’échapper à la justice international. Richard Holbrooke a aussitôt démenti, jeudi dans un entretien sur CNN, avoir passé un tel accord, bien qu’il ait déjà lui-même fait état de ce marchandage pour mettre fin à une guerre qui a fait près de 100.000 morts entre 1992 et 1995.

Dans une interview inédite datant de 1997, Radovan Karadzic a raconté le marché conclu avec Richard Holbrooke, six mois après l’accord de paix de Dayton (1995). L’inculpé par le Tribunal pénal international de La Haye avait alors déclaré que "la capitale des Pays-Bas n’aura pas le privilège de m’héberger. Richard Holbrooke m’a proposé le compromis de me retirer dans l’anonymat en échange de la protection américaine face au Tribunal de La Haye. J’ai respecté ma partie". Cette interview a été réalisée en janvier 1997, à Pale, "capitale" des Serbes de Bosnie, dans le cadre d’un documentaire historique. Elle a été vue par un journaliste du Nouvel Observateur et authentifiée par deux proches de Karadzic.(Voir l'article publié en 2002 dans le Nouvel Observateur : "Karadzic. Le secrets d’une traque")

Richard Holbrooke avait expliqué que son projet d’accord prévoyait que Karadzic "quitterait la Bosnie et se soumettrait au Tribunal pénal international", dans son livre, "To End a War", ("Pour finir une guerre"). Mais, après négociations avec Radovan Karadzic, cette clause a disparu de l’accord public, publié le 19 juillet 1996.

Contacté par le Nouvel Observateur, Luka Karadzic, le frère de Radovan Karadzic, qui a été en relation avec Pierre-Richard Prosper, l’ambassadeur américain itinérant pour les crimes de guerre, a estimé que les Américains n’ont "pas tenu leur parole". "L’accord Holbrooke-Karadzic était un gentleman’s agreement, pas un accord écrit noir sur blanc. Radovan devait se retirer de la vie politique et ils le laisseraient tranquille", a-t-il déclaré au Nouvel Observateur.

Arrêté récemment en Serbie après 13 ans de fuite, puis transféré à la Haye, l’ex-leader des Serbes de Bosnie est inculpé depuis 1995 par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide pour les massacres commis par ses hommes lors du conflit qui déchira ce pays. Jean-Baptiste Naudet




01/08/2008
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