Réélu, Hamid Karzaï veut rassembler les Afghans
e président Hamid Karzaï, reconduit lundi après l'annulation du second tour de l'élection présidentielle, s'est engagé mardi 3 novembre, à ce que tous les Afghans soient représentés dans son nouveau gouvernement. "Aujourd'hui, je voudrais dire que personne ne se sentira tenu à l'écart du processus et que nous tous serons partie prenante du gouvernement afghan", a-t-il déclaré lors d'un discours télévisé.
"Nous allons tenter d'amener la paix à l'ensemble du pays, dès que possible. Nous en appelons à nos frères talibans pour qu'ils reviennent en Afghanistan et à cet égard nous demandons l'aide et la coopération de la communauté internationale", a-t-il lancé. Pour Kaboul, les principaux chefs talibans sont réfugiés au Pakistan voisin. La paix sera possible "quand tous les Afghans seront unis et parleront d'une seule voix, travaillant à construire ensemble un gouvernement d'union qui représente tous les Afghans", a-t-il poursuivi. Hamid Karzaï a déjà proposé à plusieurs reprises au mollah Omar, le chef suprême des talibans, et aux autres responsables des insurgés de rejoindre le processus politique, garantissant même leur sécurité vis-à-vis des forces internationales, en vain. Les talibans n'ont pas tardé à réagir : pour eux, Karzaï n'est qu'une "marionnette" des puissances occidentales qui ont décidé de l'issue de l'élection.
Il a estimé que la tenue d'un second tour de scrutin aurait été préférable pour l'Afghanistan, déplorant le retrait de son rival Abdullah Abdullah. "Nous espérions, et cela aurait été meilleur pour notre pays, pour le processus démocratique et pour nous, que notre frère le Dr. Abdullah participe au second tour et que le second tour ait lieu", a déclaré M. Karzaï. "C'est cela que nous voulions", a-t-il dit. Abdullah Abdullah a invoqué des risques de fraudes massives, comme celles qui avaient entaché le premier tour, pour justifier sa décision.
Hamid Karzaï a aussi promis de s'attaquer au problème de la corruption. "L'Afghanistan a été sali par la corruption, notre gouvernement a été sali par la corruption. Nous emploierons tous les moyens nécessaires pour éradiquer cette souillure", a déclaré M. Karzaï. "Nous allons essayer de prouver à la nation afghane et au monde que les Afghans sont sincères dans leurs efforts et qu'ils vont réussir", a-t-il ajouté. Le gouvernement afghan est régulièrement fustigé pour la corruption endémique qui le gangrène et touche jusqu'au plus haut niveau de l'Etat. Le président américain Barack Obama a demandé "beaucoup plus" à M. Karzaï dans la lutte contre la corruption.
La victoire du président sortant a été proclamée lundi par la commission électorale afghane, qui a annulé le second tour prévu samedi en raison du retrait du seul rival de Karzaï, Abdullah Abdullah. L'ancien ministre des affaires étrangères avait retiré sa candidature dimanche en évoquant des inquiétudes sur le déroulement et l'équité du scrutin.
A découvrir aussi
- Le Hezbollah : sa stratégie, ses ressources, Le Monde 09 Aout 2006
- Tamiflu, un remède pour les pigeons
- Le geste de Google met en lumière les dilemmes des groupes étrangers en Chine
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 81 autres membres