Revue de presse - Savoie

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Téhéran passe du dollar à l'euro pour ses réserves et son commerce


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bien entendu, il y a une dimension politique pour faire face à la pression exercée par les USA, mais c'est aussi un mouvement de fond economique, de défiance vis à vis du dollar. La chine a également annoncé un debut de reéquilibrage de ses reserves de change pour réduire ses avoirs en dollars - dont la valeur diminue avec la baisse du dollar.

Il ne faut pas voir dans cette décision qu'une confrontation Iran / USA, il faut aussi voir une prise en compte par les pays du monde de la baisse de la valeur $, et donc du poids relatif de l'économie des USA dans le monde. Les USA restent la première puissance, mais c'est aussi un pays avec un déficit commercial structurel de plus de 6%, le plus gros débiteur du monde, qui absorbe une part énorme de l'épargne mondial.

Si plusieurs pays suivaient ce mouvement, les USA ne pourraient plus faire marcher la planche à billet pour exporter leur déficit. Ce serait un changement MAJEUR dans l'economie mondiale.

Téhéran passe du dollar à l'euro pour ses réserves et son commerce

Le gouvernement iranien a annoncé, hier, qu'il allait abandonner le dollar au profit de l'euro pour ses opérations commerciales et ses réserves de change. Mais les modalités de cette substitution soulèvent des interrogations.http://www.lesechos.fr/journal20061219/lec1_international/4514255.htm

La Commission européenne s'est refusée, hier, à « spéculer » sur l'impact que pourrait avoir la décision de l'Iran de remplacer le dollar par l'euro dans ses opérations commerciales et ses réserves de change. Il faut « se garder de spéculer sur ce que pourrait être l'impact d'une décision dont on ne connaît pas les contours exacts », a déclaré Amelia Torres, la porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia.

Peu avant, dans la matinée, le porte-parole du gouvernement iranien, Gholam Hossein Elham, avait révélé, notamment pour contourner les pressions américaines visant à limiter les échanges extérieurs du pays, que « les sources de l'étranger et les revenus pétroliers ser[aient] calculés en euros, et [qu'ils] les recevr[aient] en euros pour mettre fin à la dépendance à l'égard du dollar ». Et d'ajouter : « Nous procéderons aussi à ce changement pour ce qui concerne les avoirs iraniens à l'étrangers. »

Une décision qui n'a rien de surprenant du fait de la politique américaine recommandant aux banques de ne plus traiter avec des clients iraniens. D'où les difficultés croissantes des entreprises et organismes iraniens pour conclure des contrats à l'étranger. Le président de l'association iranienne des industries de l'aluminium, Hebatollah Fazeli, a ainsi indiqué, hier, que même des banques à Bahreïn et aux Emirats arabes unis refusaient l'octroi de lettres de crédit aux importateurs iraniens de ce métal. Déjà, en septembre, Washington, suspectant l'Iran d'agir comme la banque centrale du terrorisme, avait décidé de couper tout lien entre le système financier américain et la banque iranienne Saderat, l'un des premiers établissements du pays. Les réactions ne se sont pas fait attendre. A la mi-novembre, le ministre de l'Economie, Davoud Danesh Jafari, avait expliqué que la République islamique allait « mener ses transactions en devises avec une autre monnaie que le dollar », en raison des « entraves posées par les banques américaines ».

« Un processus difficile »

Conséquence de la décision d'hier de troquer le dollar contre l'euro, le gouvernement a indiqué que « la base de calcul du budget, qui reposait sur les entrées en devises en dollars, était en train d'être changée ». Mais, comme le laisse supposer la réaction de Bruxelles, les modalités techniques de cette substitution soulèvent un certain nombre d'interrogations. Morteza Tamadon, membre de la commission du Budget au Parlement, a jugé « peu probable que le gouvernement effectue un changement complet pour le chapitre des revenus budgétaires en devises ». Il a aussi pointé du doigt « les contrats à long terme » déjà signés en dollars, qui « nécessiteraient des opérations de change multiples pour l'avenir, un processus difficile et coûteux ». Interrogé par l'AFP, l'économiste Mohammad Reza Behzadian partageait, hier, ce point de vue, estimant à propos du pétrole dont l'Iran est le quatrième exportateur mondial que « l'échange des pétrodollars en euros serait très coûteux pour l'Iran ».




19/12/2006
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