Revue de presse - Savoie

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2007 : cinq faux débats, trois vrais. Comment "Le Monde" nous manipule

COMMENTAIRES

voici un exemple d'article qui était denoncé à l'avance - Le Monde a décidé de "cadrer" le débat économique, c'est à dire de le museler dans la pensée unique.
https://ps73presse.blog4ever.com/blog/lirarticle-12917-146904.html

Dans Le monde qui se pretend encore de gauche - (on se demande bien ce que être de droite veut dire), Eric Le Boucher denonçait déjà comme le figaro le projet socialiste irréaliste - dans l'article ci-dessous, il propose tout simplement d'abdiquer devant l'economie, de laisser l'Europe libérale telle qu'elle est et de ne jouer qu'aux marges.

Cet exercice de construction de pensée unique illustre bien comment on "nous" lave le cerveau dans une prétendue pensée économique "raisonnable". On étouffe toutes les voix divergentes qui existent pourtant, et après on s'étonne que le peuple vote "contre" cette évidence qui les écrase.

>> Voir aussi des commentaires derrière les pretendus faux débats

2007 : cinq faux débats, trois vrais, par Eric Le Boucher

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-830718,0.html

L'école, l'université, la recherche, l'énergie, la politique industrielle, les retraites, la santé... Sur tous ces sujets, la France dérive, elle doit changer. Sur tous ces sujets, des solutions de gauche ou de droite sont possibles, la frontière politique ne s'est pas effacée. C'est avec cette volonté de faire réapparaître des choix et de sortir, enfin, du consensus mou français (le ni-libéralisme, ni-socialisme) qui paralyse les gouvernements depuis vingt ans que le Cercle des économistes a publié, à son tour, un livre-adresse aux candidats (Le Monde du 4 novembre).

"Choisissez suivant vos convictions mais choisissez ! Tranchez !", disent en substance les trente professeurs et professionnels de toutes tendances que comporte cette institution créée par Jean-Hervé Lorenzi, professeur à Paris-Dauphine (Politique économique de droite, politique économique de gauche, Editions Perrin, 15,80 €).

On pourrait, en vérité, défendre la thèse inverse. Sur tous les sujets sus-cités, le choix n'est plus vraiment politique. Il ne s'agit plus d'aller franchement à droite ou franchement à gauche, mais d'aller vers le haut : plus de formation, plus d'innovation, plus de productivité et plus de travail (qui n'est une valeur ni de gauche ni de droite).

Redonner du dynamisme pour sortir la France des grands compromis sociaux de l'économie fordienne du XXe siècle devenus paralysants et la faire entrer dans l'ère de la connaissance, de l'innovation, du mouvement permanent (notre chronique de la semaine passée) : voilà le sujet. Réveiller une vieille opposition gauche-droite est artificiel et le Cercle des économistes a dû, d'ailleurs, caricaturer les positions "de gauche" et les positions "de droite" dans l'ouvrage. La gauche qu'il nous présente est très marxisto-archaïque, la droite antisociale.

Cela ne correspond pas à la réalité du paysage politique français. Nicolas Sarkozy, déjà placé dans la perspective du second tour, multiplie les promesses et les dépenses sociales (40 milliards d'euros, a calculé l'Institut de l'entreprise) et les candidats du PS ont, derrière deux-trois formules bien ouvriéristes, commencé à prendre le virage social-démocrate.

La réflexion du Cercle des économistes est pourtant très instructive pour autre chose. Les trente professeurs politisent à tort les solutions mais ils replacent judicieusement le projecteur sur les bonnes questions. Ils listent, en préambule, cinq "contraintes" qui doivent être considérées comme des données alors qu'elles sont encore au centre des débats "politiques".

Ces cinq faux débats, dont il est temps de se débarrasser, sont :

1 - La mondialisation : "Aucun pays européen pris individuellement ne peut rien changer à l'ouverture des échanges". Dès lors, les restrictions à l'importation, le freinage réglementaire des délocalisations, et les mesures qui relèvent d'une "approche défensive" sont "impraticables". Tout accroissement de la protection de l'emploi est " irresponsable" ;

>> et donc on ne fait rien avec l'Europe ? pas de préférence communautaire ?

2 - L'exigence de rentabilité du capital des entreprises : "On voit difficilement l'Europe ignorer les règles "anglo-saxonnes" du capitalisme, de la comptabilité, de la gouvernance" ;

>> et donc on continue à libéraliser, à privatiser les services publics ? à ouvrir les marchés comme l'energie, les transports - ou encore comme la négociation AGCS le prévoit à l'OMC ,l'éducation et la santé ?

3 - Le budget : la "redoutable combinaison" de la concurrence fiscale engagée dans l'Union européenne et de la dette nationale va interdire toute facilité budgétaire. "Les riches paieront", "les entreprises paieront" ou "les enfants paieront" (par la dette) sont des mensonges ;

>> et donc, on ne cherche pas de convergence fiscale, sociale ? on réduit les impots sur les revenus alors que les riches sont de plus en plus riches ? on taxe les revenus financiers moins qu'aux USA (comme c'est le cas aujourd'hui) ? on taxe bien moins progressivement que dans les pays nordiques - qui vont economiquement très bien.

4 - Le vieillissement : "Tout programme qui ne mentionnerait pas les moyens d'accroître la durée du travail sur la vie (...) ne pourrait pas être pris au sérieux" ;

>> certes, mais pourquoi appliquer à la France qui renouvelle sa population presque "normalement" les mêmes mesures qu'aux pays européens qui ont 30% d'enfants en moins que nous. Pourquoi faire peser aux seuls revenus salariés la solidarité alors que les revenus des actionnaires ont pris 10% de points de PIB de plus en 20 ans ?

5 - Jean-Claude Trichet : "Le mandat de la Banque centrale européenne ne sera pas modifié, pas plus que le traité de Maastricht ou la sociologie de son conseil." A tort ou à raison, il est temps d'arrêter d'agiter une illusoire relance monétaire.

>> Donc cet economiste auto proclamé compétent laisse la BCE avec ses objectifs ridicules qui amènent un euro 25% trop cher ? on ne négocie pas en Europe pour changer ça alors que simplement appliquer les objectifs de la banque centrale américaine (pas ultra gauchiste) résoudrait les problèmes et amènerait une compétitivité de 25% en ramenant la devise à un niveu "normal"

Le Cercle des économistes ouvre ensuite les "vrais débats", autour d'"arbitrages" modernes, massifs et, au sens plein, "politiques". Retenons en trois :

>> ce "cercle des économistes" est une manipulation, c'est un outil de la pensée unique, du démantelement du modèle social, des services publics et une abdication devant l'economique.

1 - Le revenu ou le temps libre ? La France est au 27e rang sur trente dans l'OCDE pour la quantité de travail par personne active. Voilà autour de quoi devraient tourner les colloques sur le pouvoir d'achat ! La gauche préfère le temps libre ? Qu'elle le dise. La droite le revenu ? Qu'elle abroge les 35 heures.

>> on voit bien le choix du "cercle des économistes" - travaillez plus, alors que le temps moyen de travail en angleterre est inférieur à celui de la France - CONTRAIREMENT à ce qui apparait quand on ne regarde QUE le temps de travail officiel et qu'on ne tient pas compte des temps partiels subis.

2 - La mondialisation creuse les inégalités. Pour éviter que les bas salaires ne décrochent de plus en plus, la France a instauré des défiscalisations et la prime à l'emploi. Le coût est très lourd. Gauche et droite devraient dire le degré d'inégalités qu'elles souhaitent et qu'elles demandent de payer aux contribuables.

>> actuellement, les top 0.1% français gagnent plus de 400 fois le salaire moyen des 10% les moins riches. HORS revenus du patrimoine. Le point 3 du soit-disant faux débat est particulierement critique sur ce point - ça s'appelle TOUT simplement la répartition des richesses.

3 - Le risque de perte d'emploi. Que "la sécurisation du parcours professionnel" fasse unanimité de la CGT à l'UMP est suspect. Gauche et droite "devraient expliciter leur projet et dire comment répartir la charge du risque entre l'individu et la collectivité", bref indiquer où elles mettent le curseur entre le modèle danois et le modèle libéral.

Si la France évacuait une bonne fois pour toutes ces faux débats pour les vrais, elle avancerait. Mais tel n'est pas le cas, la droite et la gauche continuant d'aligner d'antiques promesses intenables.

>> Le Monde a choisi la pensée economique libérale, toute autre pensée est taxée de gauchiste ou de fausse. Refuser la pensée unique, que meme Joseph Stiglitz prix nobel US d'économie dénonce, n'est pas extrémiste; c'est même la seule démarche raisonnable pour ne pas aller dans le mur et l'appauvrissement du plus grand nombre.

ÉRIC LE BOUCHER

>> rappelez-vous bien de ce nom. C'est un ultra-libéral qui veut que la politique continue d'abdiquer devant l'économie.


04/11/2006
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