Aux Etats-Unis, les chasseurs auront du mal à tuer la récession
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la conclusion est superbe. Si vous ne lisez pas l'article, lisez la derniere ligneça fait deja plus d'un an qu'on voit le marché immobilier se retourner au USA, ça fait plus d'un an que le FMI, l'OCDE ont parlé de la bulle immobilière - avec en Europe 2 pays plus exposés que les autres: l'Espagne et l'angleterre.
la bulle éclate - rien que de plus normal et de plus prévisible.
Le système économique financier mondial a une crise tous les 4 ou 5 ans: bulle immobillière en 87, faillite mexicaine, faillite asiatique, bulle internet 2001, et voila la bulle immobilière numero 2 qui arrive à l'heure en 2007/2008. C'est le resultat de stratégie financières court teme
Quelle sera la bulle de 2012 / 2013 ? ça depend où iront s'investir de façon excessive les liquidités: energie (petrole, biocarburant, compagnie electrique privées), refus de financer le deficit financier US - voilà dejà 2 pistes pour les 10 prochaines années. En attendant, ça va secouer en 2008
Aux Etats-Unis, les chasseurs auront du mal à tuer la récession
http://www.lesechos.fr/journal20070921/lec1_idees/4625224.htmLa saison de la chasse à la récession vient d'ouvrir aux Etats-Unis. Mardi, la Réserve fédérale des Etats-Unis a tiré deux cartouches d'un coup pour tenter d'abattre la bête immonde qui avait disparu de son écran radar depuis plus de trois ans. Elle a baissé son principal taux d'intérêt de 0,5 %, alors que la plupart des observateurs s'attendaient à une diminution de 0,25 %. La banque centrale ne parle, certes pas, de récession (les Anglo-Saxons hésitent toujours à nommer leurs angoisses, comme Harry Potter avec le grand méchant Voldemort). Mais si le mot, désormais dans toutes les têtes, entre dans la vie de tous les jours, les Américains ne seront pas les seuls concernés. Les Chinois, les Russes et les Français le seront aussi, tant les Etats-Unis sont devenus, ces dernières années, les « importateurs de dernier ressort ».
C'est bien sûr la crise de l'immobilier qui a fait sortir le monstre du bois. Ce mouvement-là était visible depuis longtemps. Amorcé dès 2005, le retournement a diffusé pleinement ses effets cette année. Il a ralenti de plus de 1 % la croissance américaine, passée d'une pente annuelle de 3,2 % mi-2006 à moins de 2 % mi-2007. Les prévisionnistes qui annonçaient, il y a à peine quelques mois, la fin de la crise pour l'été se cachent sous terre. La surproduction est massive. Il y a 5 millions de maisons à vendre aux Etats-Unis, deux fois plus que la moyenne de long terme. La construction de logements neufs a chuté de près de 40 % en dix-huit mois. Les entreprises de BTP licencient après avoir achevé les chantiers en cours. La courbe de la hausse des prix s'est, elle aussi, retournée et l'indice S&P Case Shiller, considéré comme le plus significatif, indique désormais une baisse.
L'immobilier est devenu un drame pour des millions d'Américains. 15 % des foyers les moins solvables, ceux qui ont recouru aux fameux prêts « subprime », ne parviennent plus à les rembourser. 5 % d'entre eux ont fait faillite au printemps. Et ce n'est pas fini. Pour convaincre des emprunteurs naïfs, les « brokers », qui touchent une commission chaque fois qu'ils casent un prêt, ont vendu des pétards qui vont continuer d'exploser dans les prochains mois : des crédits à taux d'intérêt variable, qui commencent à 1 % avant de s'aligner brutalement sur les taux du marché. Ou pire encore, des taux qui montent progressivement de 1 à 10 %. De quoi faire doubler les mensualités ou presque.
La montée des défauts de remboursement a fait craquer la finance, d'autant plus facilement que nombre d'établissements puisaient leurs ressources dans des conditions acrobatiques. En avril, le numéro deux du « subprime », New Century, a fait faillite. Sur l'ensemble du deuxième trimestre, 824 institutions financières étaient en déficit, soit 10 % de celles suivies par le FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation). Les licenciements s'accumulent. En août, American
Home Mortgage, qui fut numéro dix du crédit à l'habitat, a déposé le bilan. Countrywide, le leader américain du prêt immobilier, tire sur une ligne de crédit de plus de 10 milliards de dollars pour éviter l'asphyxie. Dès lors, les banquiers, inquiets, ferment le robinet. Les ménages américains qui avaient pris l'habitude d'emprunter sur la valeur de leur logement, pour consommer ou rééchelonner un prêt devenu trop lourd, se retrouvent à sec.
Les Américains ont d'autres raisons de calmer leurs dépenses, comme leurs achats d'automobiles, qui ont chuté de 10 % en un an. Le chômage remonte. Certes, la hausse est, pour l'instant, limitée. La proportion d'actifs sans emploi est passée du creux de 4,4 % en mars à 4,6 % en août, un niveau qui ferait rêver en France. Mais le taux aurait été de 4,9 % si 340.000 Américains n'étaient pas sortis de la population active en août, un chiffre très élevé qui reflète la difficulté à trouver un emploi. Le taux d'emploi (c'est-à-dire la proportion d'actifs parmi la population en âge de travailler), lui, chute depuis le début de l'année. Selon les économistes de Merrill Lynch, une remontée du taux de chômage de 0,5 % a toujours annoncé une récession, tout comme une baisse sensible du taux d'emploi.
Les entreprises auront du mal à dégainer pour sauver la croissance. Elles ont beaucoup fait appel à l'emprunt pour financer leurs investissements ces derniers mois. La fermeture brutale du robinet du crédit va fatalement les toucher, et pas seulement pour les financements de rachats d'entreprise (qui devraient absorber à eux seuls 300 milliards de dollars dans les prochains mois). Elles hésiteront à puiser massivement dans leurs profits, restés plantureux, pour accroître leurs investissements. A en croire les estimations de la banque d'affaires Morgan Stanley, leurs dépenses d'équipement pourraient croître d'à peine 1 % cette année, et de moins de 3 ù l'an prochain.
En revanche, le fusil du commerce extérieur semble en état de marche. A court terme, les pays d'Asie en plein boom ne semblent guère concernés par le ralentissement américain. La Banque asiatique de développement a relevé sa prévision 2007 de croissance pour les pays émergents de la région de 7,6 % à 8,3 %. L'Europe va moins mal que naguère. Les échanges stimulent désormais la croissance des Etats-Unis. En un an, les importations ont augmenté de 15 % (chiffres de juillet à juillet), trois fois plus vite que les exportations. Le déficit courant diminue. Mais l'Amérique n'est pas l'Allemagne. Les exportations font à peine plus du dixième de sa production. A elles seules, elles ne suffiront pas à achever la bête récessionniste.
Restent alors les armes publiques. La Réserve fédérale vient de tirer deux coups avec le revolver monétaire. Mais elle a moins de cartouches que la dernière fois. Du début 2001 jusqu'à la mi-2003, elle a abaissé son taux d'intérêt directeur de 6,5 % à 1 %. Cette fois-ci, elle est partie de moins haut - son taux a culminé à 5,25 %. Et elle hésitera davantage à baisser ses taux, car les pressions inflationnistes sont plus fortes qu'au début du siècle. George W. Bush peut, lui, employer la carabine budgétaire. Mais il a aussi moins de cartouches. En 2001, le budget était en excédent de 130 milliards de dollars. Cette année, il est déjà en déficit de 160 milliards de dollars. Si l'irruption de la récession dans la forêt économique américaine au cours de l'année à venir n'est pas encore certaine, sa probabilité dépasse sans doute les 50 %. Certes, la grande majorité des prévisionnistes prévoient encore l'expansion. Mais ils n'ont jamais été capables de prévoir une récessionA découvrir aussi
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