Revue de presse - Savoie

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Bogota dément tout paiement d'une rançon aux guérilleros

COMMENTAIRES

avec des informations contradictoires - où est la vérité ?
c'est l'occasion d'analyser l'information et les médias

On peut analyser les positions de chacun en se rappelant qu'on ne peut pas attendre la vérité d'une des parties
- Uribe et Bogota ont intérêt à dire que c'est un exploit des troupes et de l'infiltration, une défaite des FARC,
- Si c'était le cas, les USA et la France, n'ont aucun intérêt à dire qu'ils ont payés pour reprendre les otages - comme toujours, les payeurs dementiraient pour ne pas susciter d'autres enlevement

De son coté Ingrid Bettencourt ne peut pas savoir si c'est une partie des preneurs d'otages avait été payée ou pas - l'opération aurait été de toute façon tendue dans lse 2 cas (infiltration ou paiement)

Les suisses ne sont pas partie prenante et n'ont pas d'intérêt particulier, cela n'en fait pas non plus des detenteurs d'une vérité difficile à établir.

Bref, on sait qu'on ne sait pas - et probablement qu'on ne saura pas. Les avis officiels des partis prenantes (FRAC, gvt colombiens, USA, France) ne doivent pas être pris comme argent comptant. C'est ça la leçon de cette polémique.

Le résultat est là, positif, c'est l'essentiel.

Bogota dément tout paiement d'une rançon aux guérilleros

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2008/07/05/bogota-dement-tout-paiement-d-une-rancon-aux-guerilleros_1066810_3222.html#xtor=EPR-32280123&ens_id=1065672

Le doute est venu de Suisse. Vendredi matin, la Radio suisse romande a contesté la version officielle des autorités colombiennes concernant la libération d'Ingrid Betancourt et de 14 autres otages. Citant une source anonyme, RSR affirme que les guérilleros auraient touché quelque 20 millions de dollars pour livrer leur butin, "la spectaculaire opération militaire" vantée par la presse internationale n'aurait été qu'une mise en scène. Le quotidien suisse Le Temps a repris et détaillé cette version des faits.

A Bogota, le chef des armées, le général Freddy Padilla a immédiatement réagi, en assurant que "pas un seul centime n'avait été versé dans cette opération". Paris et Washington ont également démenti avoir payé en échange des otages. Selon le général Padilla, le gouvernement colombien aurait eu tout intérêt à faire savoir que les guérilleros avaient accepté de vendre les otages pour montrer le degré de décomposition des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Mais des récompenses ont pu être payées à des intermédiaires, juge l'analyste Jairo Libreros.

Le ministre de la défense, Juan Manuel Santos, a pour sa part ironisé : "Vingt millions ? Cela ne nous aurait pas coûté cher." Pour inciter les guérilleros à déserter et à livrer des informations, le gouvernement colombien a mis en place une politique "agressive, efficace et coûteuse" de récompenses. En 2007, le président Alvaro Uribe avait annoncé la création d'un fonds de 100 millions de dollars pour récompenser les guérilleros qui livreraient des otages. "Si nous avions payé, nous n'aurions aucun problème à le dire", a dit le ministre.

Les autorités colombiennes ont par ailleurs diffusé une courte vidéo de l'opération. On y voit l'arrivée des prétendus humanitaires, un bref dialogue avec "Cesar", le commandant qui avait la garde des otages, puis l'explosion de joie de ces derniers quand ils apprennent qu'ils viennent d'être libérés.

SCEPTICISME

Interrogée à Paris, après sa réception à l'Elysée, Ingrid Betancourt a manifesté son scepticisme face à l'hypothèse d'une mise en scène pour dissimuler le paiement d'une rançon : "Je connaissais bien Enrique (l'autre guérillero officiellement capturé lors de l'opération). Il y a une intimité qui se crée entre le bourreau et le torturé. Je pouvais voir ce qu'il sentait là, par terre (dans l'hélicoptère), je pouvais voir le rictus de sa bouche. Il avait honte, il avait peur. Je ne pense pas qu'un homme qui vient de recevoir une rançon puisse avoir une expression pareille."

"En obtenant la libération d'Ingrid Betancourt, le président Uribe remportait de toute façon une éclatante victoire sur la scène internationale. Pourquoi se serait-il embringué dans un tel montage ? Pour passer de 84 % à 90 % de popularité ?", s'interroge M. Libreros. Selon les médias suisses, c'est la femme de Cesar - arrêtée le 2 février - qui aurait été utilisée par les autorités colombiennes pour "retourner" son mari. Le gouvernement aurait garanti aux guérilleros une nouvelle vie à l'étranger, dans l'un des trois pays "amis" de la Colombie : la Suisse, l'Espagne ou la France - qui a toujours fait savoir qu'elle était disposée à accueillir des guérilleros repentis. Aucune précision n'est donnée sur le nombre de guérilleros qui auraient reçu de l'argent. En l'état, l'hypothèse d'une "vaste mascarade" est donc à prendre avec précaution.

Marie Delcas



06/07/2008
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