Revue de presse - Savoie

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Boursiers : la réticence des grandes écoles est indigne !, par Alain Minc et François Pinault

COMMENTAIRES
instinctivement, je suis contre le quota de 30%. C'est politiquement incorrect, mais ça me semble être une mauvaise solution à un vrai gros problème. Voila un sujet important et une solution superficielle.

j'ai vu les quotas aux USA, ça a marché puisqu'Obama est président grâce à ça indirectement, mais on ne part pas de l'apartheid, donc ça n'est pas comparable. Les dégats collatéraux des quotas sont énormes : ma belle famille US pense (à juste titre) que mon beau-père a été barré dans sa carrière parce que n'étant pas noir, il n'a pas été promu puisque le quota de blanc était atteint.
D'ailleurs on a le même problème en France: les jeunes blanc mâles en politique sont foutus - il faut des femmes ou des "origines". Tant pis pour les jeunes mâles blancs, c'est moins grave, et ça concerne moins de monde.

La question n'est pas les 30% dans les grandes écoles, mais le renouvellement des élites, l'ascenseur et le brassage social, une meilleure chance quand on part du bas grâce au mérite individuel qui bénéficie au collectif.
L'excellence, c'est une bonne chose - pas pour tous. Le système des grandes écoles doit être réformé, non pas pour le supprimer, mais pour avoir une plus grande continuité entre la masse universitaire sans critère de sélection et l'ultra sélection d'une caste pour les tous meilleurs étudiants.

Le niveau d'excellence doit être maintenu - il peut être adapté mais diot être le même pour tous. En ce qui concerne les ingenieurs, la selection sur les math et la physique ne me semble pas être un critère très influencé par le milieu social. De toute façon, le niveau de ces étudiants est tel que les parents sont dépassés dans toutes les classes sociales et les cours de soutien sont indisponibles (imaginez acadomia en math spe).
Par contre, il faut pouvoir suivre les cursus de sélection avec un budget très bas, spartiate si il faut, mais garder un niveau exigeant.
On n'a pas de quoi payer le confort à 80% des étudiants d'une classe d'age - il faut faire avec.

Partons aussi du début de la scolarité: maternelle, primaire, secondaire - ça se joue là pour donner une chance de bon niveau à toutes les classes sociales. Après, la proportion viendra naturellement - sans quota.  Actuellement, le niveau est assez dégradé. On bourre des tas de notions inutiles trop tôt au détriment de fondamentaux (français - math)- c'est une première raison, mais surtout passer d'une société où 20% est scolarisé à 18 ans avec maman à la maison (1970) à une société où 70% sont scolarisés avec les 2 parents qui travaillent et 50% des couples séparés donc aucun soutien à la maison - ça change tout. (On peut aussi ajouter la formation TF1, M6, qui dégrade l'intelligence moyenne de la société).

30% de quota ne résoud rien du tout de tout ça (mais je n'ai pas de solution miracle en magasin non plus)

30%, c'est une solution de bourse comme aux USA, et ça ne traite qu'une crème superficielle (douée certes) sur la masse de la population qui n'a pas accès et ratera la micro-chance d'y arriver. C'est une bonne conscience pour les bobos "ils ont leur chance" et on aura des exemples à montrer pour valoriser les minorités promus et faire taire les autres qui restent en bas.

On devrait plutôt créer des ponts entre la fac et les grandes écoles, entre les études et les entreprises (pourquoi ne pas revenir à 30 ans à l'école ?). Les concours doivent être les mêmes - sans quota. Ce n'est pas parce qu'on est de Vaulx en Velin qu'on est incapable de comprendre les intégrales triples et que si on est du 16e on est intrinsèquement capable de comprendre grâce à sa famille.

Autre problème des quotas de boursiers : ça crée un seuil et presque tous les seuils sont mauvais : Si on est boursier en gagnant 1099 € par mois. Le pauvre gars qui gagne 1100 ne sera pas boursier et sera pénalisé.

autre: La première phrase de l'article " Que deux individus aussi différents – indépendamment de l'amitié qui nous lie – réagissent ainsi est peut-être révélateur"
Pinault et Minc ne sont différents que sur la forme, le chemin qui leur a permis d'arriver en haut, mais ils sont tous les 2 ultra-libéraux, de droite, trouvent normaux des profits obscènes, vivent dans un monde déconnecté de la France d'en bas qu'ils ont connu dans leur enfance, mais oublié. C'est une difference d'apparence - mais une communion sur le fond et donc sur les propositions qui ne changent pas les valeurs qu'ils defendent et la repartition des richesses

Boursiers : la réticence des grandes écoles est indigne !, par Alain Minc et François Pinault

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/01/06/boursiers-la-reticence-des-grandes-ecoles-est-indigne-par-alain-minc-et-francois-pinault_1287909_3232.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20100106-[zonea]&ens_id=1088072

Nous avons eu, l'un et l'autre, un haut-le-cœur en lisant la déclaration de la Conférence des grandes écoles sur les 30 % de boursiers. Que deux individus aussi différents – indépendamment de l'amitié qui nous lie – réagissent ainsi est peut-être révélateur !

Autodidacte et major de l'ENA, entrepreneur et intellectuel, capitaliste et technocrate – ce que nous sommes –, nous avons eu le même réflexe d'indignation.

Comment peut-on dans la société contemporaine être aussi réactionnaire ? Comment croire que le niveau des concours doit être intangible afin de fixer à jamais une hiérarchie entre jeunes Français à l'âge de 20 ans ?

PROMOTION SOCIALE

Comment ne pas comprendre que l'équilibre de la société passe par le rétablissement de la promotion sociale et qu'à cette aune-là le respect absolu des modes de recrutement traditionnels est suicidaire ?

Quelle bonne conscience aveugle-t-elle les patrons de grandes écoles au point de leur faire croire que le système actuel de recrutement est la garantie absolue, pour la France, de disposer des meilleures élites ?

Nous ne nions naturellement pas la réussite, pendant des décennies, d'un mode de sélection qui a fourni à l'économie française des gestionnaires et des ingénieurs d'un excellent niveau international. Mais, parce que justement ce système est solide et efficace, il n'est pas menacé par une inflexion à la marge.

Qui peut imaginer que le rayonnement de l'Ecole polytechnique ou d'HEC disparaîtra parce que le recrutement aura été légèrement transformé à des fins de promotion sociale ? Ceux qui ont, en toute sérénité, signé ce manifeste méconnaissent le grondement qui vient du fond de la société. Ils ne mesurent ni les urgences ni les priorités du moment.

Ils pourraient au moins faire leur, à défaut d'une réaction plus ouverte, la philosophie du prince de Lampedusa : "Il faut que tout change pour que tout reste pareil."

Mais s'ils acceptaient d'aller plus loin et de mettre leur incontestable intelligence au service d'un minimum de changement social, ils penseraient qu'il faut qu'un peu change afin que tout change vraiment.




06/01/2010
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