COMMENTAIRES: le
pompier pyromane reaffirme sa stratégie. Cet homme est dangereux
et son budget militaire depasse 50% des dépenses mondiales d'armement
avec 560 Milliards de $
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La nouvelle
«Stratégie de sécurité nationale» américaine, publiée hier par la
Maison-Blanche, réaffirme l'option de frappes préventives.
LES LEÇONS de l'Irak n'ont pas toutes été apprises. En faisant une part
plus grande à la coopération internationale, la nouvelle «Stratégie de
sécurité nationale» (NSS) américaine, publiée hier par la
Maison-Blanche, maintient l'action militaire préventive, justifiée par
le
«droit inhérent à l'autodéfense», comme
l'un des pivots de la protection des États-Unis. Le reste du syllogisme
devrait faire réfléchir les dirigeants iraniens engagés dans la course
à l'atome :
«Aucun pays ne pose un plus grand défi que l'Iran», souligne le document, avant cette mise en garde :
«L'effort diplomatique doit réussir, si l'on veut éviter la confrontation.»
Au
moment où le contentieux sur le nucléaire iranien est porté devant
l'ONU, les accusations américaines sonnent comme un écho du dossier à
charge monté contre l'Irak il y a trois ans.
«Le régime iranien
soutient le terrorisme, menace Israël, cherche à entraver la paix au
Proche-Orient, perturbe la démocratie en Irak et repousse les
aspirations de son peuple à la liberté», écrit le conseiller à la sécurité nationale, Steve Hadley, principal auteur du texte.
Devant une telle équation,
«l'objectif ultime» de Washington est de
«changer ces politiques, ouvrir le système et procurer la liberté» aux
Iraniens. L'instrument privilégié pour y parvenir n'est certes pas une
intervention armée, même si elle n'est pas explicitement qualifiée de
«dernier recours». En revanche, la résolution demeure intacte :
«Nous
sommes déterminés à maintenir les armes les plus dangereuses hors de
portée des individus les plus dangereux dans le monde», souligne la NSS.
Pour écarter le moindre doute, le dogme de
«l'action préventive» adopté en 2002 est réaffirmé en 2006 :
«Plus
la menace est grande, plus l'inaction est risquée et plus impérieuses
sont les raisons d'une action anticipée pour nous défendre, même si
l'incertitude demeure sur le moment et le lieu d'une attaque ennemie.» Cette
formule, énoncée un an après les attentats du 11 septembre 2001 et six
mois avant l'invasion de l'Irak, a supplanté des décennies de
«dissuasion» et
«d'endiguement» comme axes principaux de la stratégie de défense américaine.
Ses effets pervers en Irak sont globalement assumés par la Maison-Blanche :
«Cette Administration a hérité d'une menace irakienne non résolue. (...)
L'élimination de Saddam Hussein a réglé le problème, une fois pour toutes», note
le document. Quant aux prochains sur la liste, qu'ils ne s'imaginent
pas être protégés par le précédent sur les armes de destruction massive
introuvables en Irak :
«Il y aura toujours des incertitudes sur le statut de programmes secrets», plaide la NSS.
«Le bluff, les dénégations et le mensonge sont un jeu dangereux auquel les dictateurs se livrent à leurs risques et périls.»
Le rôle accru des alliances internationales
Sous l'angle des menaces et des moyens d'y répondre, la nouvelle stratégie n'est qu'une
«mise à jour» du
document de 2002, souligne Steve Hadley. Actualisation théoriquement
exigée par le Congrès chaque année, mais qui a traîné pour donner le
temps à George W. Bush de peaufiner sa vision du monde.
Depuis
la réponse guerrière au 11 Septembre, l'analyse s'est enrichie d'un
message positif sur la propagation de la démocratie. Désormais,
«le
progrès de la liberté et de la dignité humaine à travers la démocratie
constitue la solution à long terme du terrorisme transnational», résume le document. La lutte contre les terroristes et les
«États voyous» qui les soutiennent vise à donner à la démocratie
«le temps et l'espace de prendre racine». Sept
«systèmes despotiques» sont nommément visés : la Corée du Nord, l'Iran, la Syrie, Cuba, la Biélorussie, la Birmanie et le Zimbabwe.
Dans cette démarche globale, qui veut inclure
«la bataille des idées», l'accent
est mis, plus qu'avant, sur les alliances internationales. Ce qui
n'empêche pas Washington de critiquer des partenaires cruciaux de sa
diplomatie, comme la Russie et la Chine. La première pour ses
régressions
«sur les libertés démocratiques», la seconde pour son
«mode de pensée et d'action dépassé» et ses velléités de
«verrouiller les sources d'énergies» mondiales.
En contrepoint du syllogisme fatal brandi face à l'Iran, la
Maison-Blanche propose à tous un cercle vertueux : la liberté mène à la
démocratie, qui mène à la paix. Au reste du monde de choisir son camp.