Revue de presse - Savoie

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Coût du projet socialiste: qui a raison ?

Commentaires
- quelques commentaires interessants à connaitre d'une presse pas vraiment socialiste (l'expansion) sur un sujet qui va monter pendant la campagne.

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Les socialistes évaluent leur projet pour 2007 à 31 milliards d'euros. Pour l'UMP, ce serait plutôt 115 milliards. LExpansion.com décrypte ces différences d'interprétation.
Il a fallu presque trois semaines au parti socialiste pour accoucher du chiffrage de son projet pour l'élection présidentielle de 2007, une fois celui-ci adopté, le 7 juin dernier. Ce n'est que début juillet en effet qu'Eric Besson a révélé que le programme du futur candidat PS coûterait 49 milliards d'euros, un chiffre ramené à 31 milliards une fois prises en compte les recettes nouvelles dégagées par son application. L'UMP avait été, elle, plus prompte à dégainer sa propre estimation, bien supérieure. Pour le parti présidé par Nicolas Sarkozy, le projet socialiste est évalué à 115 milliards.  

Les deux partis essayent mutuellement de se discréditer, et c'est de bonne guerre en vue de l'affrontement à venir. Mais avec ces évaluations qui vont du simple au triple, c'est l'électeur qui ne s'y retrouve pas. L'économiste non plus, d'ailleurs. Selon Eric Heyer, directeur adjoint du département Analyse et Prévisions à l'OFCE, « il est impossible de chiffrer ce projet, qui ne rentre pas dans le détail des différentes mesures : elles peuvent être interprétées d'une façon ou d'une autre, ce qui a évidemment un impact considérable sur leur coût ». 

La « réactivation des emplois jeune dans le secteur public » coûte 1,5 milliard d'euros selon le PS, quand l'UMP l'évalue à 5 milliards. C'est que François Fillon et Patrick Devedjian, qui ont procédé pour la majorité au chiffrage des idées de l'opposition, ont pris pour hypothèse la création de 350.000 emplois jeunes, soit le nombre de postes qui avaient été créés entre 1997 et 2002. De son côté, le PS se contente de 100.000 parce que, comme l'explique Eric Besson, « nous avons déjà mis en place les emplois tremplins dans nos régions, et que de nombreux jeunes bénéficieront du dispositif EVA », une allocation de 250 euros mensuels versée entre 18 et 25 ans.

EVA, justement, pour « Entrée dans la vie active » : imaginé par Martine Aubry, ce système coûterait 2,1 milliards selon le PS. Ce dernier souligne qu'il « se situe dans le cadre d'une réforme profonde des aides aux familles » : il se substituera donc parfois aux diverses allocations ou aides versé aux foyers. L'UMP, qui chiffre l'EVA à 14,7 milliards, ne s'embarrasse pas de cette remise à plat et ratisse large sur le public visé : tous les étudiants et les jeunes précaires, soit près de 5 millions de personnes quand le PS évalue le nombre de bénéficiaires à 3,3 millions maximum.  

Les termes sont aussi parfois trompeurs. Le PS indique qu'il va augmenter de 10% par an le budget de la recherche, mais limite le périmètre de celui-ci au « budget civil de recherche et de développement », alors que l'UMP prendrait plutôt en compte celui de l'ensemble du ministère de la recherche. Le premier se montait à un peu moins de dix milliards cette année, le second à une vingtaine de milliards. Au final, selon que l'on prend l'une ou l'autre hypothèse, le coût de la mesure varie du simple au double.

De même, le PS assure que la renationalisation d'EDF ne coûterait pas un centime au budget de l'Etat, puisqu'elle serait opérée par la Caisse des dépôts. C'est vrai. Mais comme le dit Patrick Devedjian, « la Caisse des dépôts, c'est aussi de l'argent public : le rachat des actions ne sera pas gratuit ». Et de poursuivre : « Ce projet, c'est de la dépense publique. Or je ne vois pas par quel miracle on pourrait à la fois financer de nouvelles dépenses, vu le niveau d'endettement de la France. Le PS est d'accord pour dire que la dette est préoccupante, mais il ne dit rien sur la baisse des dépenses ».   

« Pas grave », répond Eric Heyer, « on peut tout à fait réduire la dette sans diminuer la dépense publique : mais avec 2,2% de hausse des dépenses, ce qui est l'hypothèse retenue par le PS, il faut parier sur une croissance aux alentours de 2,5% ». Or la croissance ne se décrète pas. Alors qu'elle est timidement de retour en France, le PS entend pourtant rompre avec les recettes mises en œuvre par la majorité depuis 2002, basées sur un savant mélange entre la baisse des impôts et des charges et une revalorisation – limitée – des revenus les plus bas, via l'harmonisation des Smic par le haut et la progression de la prime pour l'emploi. Il favoriserait pour sa part le pouvoir d'achat « des Français qui vont chaque jour travailler pour 1000 à 2000 euros » afin que ces derniers consomment et relancent la machine à PIB. 

Les socialistes proposent enfin de revenir sur les baisses de l'impôt sur le revenu décidées par Jacques Chirac mais n'assument pas le terme « hausse des impôts », forcément peu vendeur en période électorale. Faisant une croix sur les « riches » -  que François Hollande disait, il y a peu, « ne pas aimer » - ils entendent proposer « une meilleure répartition, plus juste », ainsi que le dit Eric Besson. Le PS reviendra sur 80% des baisses de l'impôt sur le revenu, celles-là mêmes qui n'ont profité qu'à 20% de la population. De quoi gagner 7 milliards d'euros, dont 2 « seront réintroduits pour financer la progressivité de la CSG ». Là dessus, l'UMP reste muette et curieusement, ne prend pas en compte les recettes nouvelles dégagées par le projet du PS. Oubliant qu'un budget se compose de deux colonnes, quels que soient les chiffres que l'on met dedans

http://www.lexpansion.com/art/4229.145263.0.html




12/07/2006
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