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Comment l'Europe a explosé le prix du lait

COMMENTAIRES

L'Europe, Baroso, la commission, la majorité des gouvernements Européens, dont celui de Sarkozy, avec Michel Barnier à l'époque sont responsables de la situation actuelle des agriculteurs laitiers.
Le dogme de la deregulation, de la liberaliastion, de la concurrence qui rend plus efficace les marché et fait baisser les prix est toujours en place - l'agriculture n'est malheureusement pas une exception - on le voit avec la poste ou l'energie.

Pour "reformer le capitalisme, on ne parle pas de revoir "le" dogme, on parle seulement de le réguler, et on ne touche pas au bouclier fiscal.

Le commissaire européen à la concurrence déclare qu'il ne veut voir qu'un seul modèle economique en Europe : le marché et la concurrence. On voit ce que ça donne pour le lait.

Qui propose une alternative - alors que depuis 1995, la France et l'Europe, de droite comme de gauche, continuent de concert à déréguler tous les marchés les uns après les autres ?

Comment l'Europe a explosé le prix du lait


http://www.marianne2.fr/Comment-l-Europe-a-explose-le-prix-du-lait_a182171.html?preaction=nl&id=2934975&idnl=25767&

Le marché du lait obéira aux lois des autres marchés: dé-ré-gu-la-tion. Selon l'analyse de Laurent Pinsolle, démanteler la PAC, c'est une des pires décisions de la Commission européenne. Depuis, les prix du lait se sont effondrés et les producteurs ne peuvent plus suivre. Et l'enjeu est de taille: l'indépendance alimentaire européenne.


Le démantèlement de la PAC voulu par la Commission, et accepté par les dirigeants politiques européens, a rapproché le marché du lait du fonctionnement des autres marchés dérégulés : les prix montent et descendent de manière anarchique, au mépris de toute réalité économique.

La situation intenable des agriculteurs

A l’origine, la Politique Agricole Commune fixait des prix minimums qui assuraient aux agriculteurs qu’ils pourraient vivre de leur travail. Au pire, quand la surproduction menaçait sur un marché, une politique de quotas était mise en place pour s’assurer que la production n’excédait pas les besoins du marché européen. Malheureusement, depuis de trop nombreuses années, la France a accepté le démantèlement de la PAC, laissant la fixation des prix aux simples mécanismes du marché.

Résultat, les prix ne cessent de faire le yo-yo comme nous le constatons à nouveau aujourd’hui. Le prix des céréales s’est récemment envolé du fait du développement des biocarburants et de la spéculation d’institutions financières qui y voyaient l’opportunité de juteux paris spéculatifs. Cela avait alors entraîné une hausse des prix du lait. Mais depuis quelques mois, les prix se sont effondrés, passant de 378 euros les 1000 litres en janvier 2008 à seulement 265 euros aujourd’hui.

Pas besoin d’être devin pour deviner qu’une baisse d’un tiers du prix du lait risque de mettre en péril l’ensemble d’une filière agricole qui place son point mort autour de 320 euros les 1000 litres et estime qu’elle a besoin d’un prix de 400 euros pour vivre correctement. Mais surtout, comment ne pas penser au sort malheureux des paysans qui se voient acculés à la faillite du jour au lendemain du fait des mouvements erratiques des prix du lait sur le marché.

L’exception agricole

Bien sûr, on pourrait soutenir que cette variabilité du prix est la conséquence de la liberté de production donnée aux agriculteurs et qu’à ce titre la baisse des prix n’est que la conséquence de la hausse de leur production. Cependant, l’agriculture n’est pas une activité comme les autres. Car on ne peut pas laisser simplement fonctionner les phénomènes de marché, à moins d’aboutir à une concentration de la production dangereuse pour la planète. Car que se passerait-il si 90% du blé était produit dans une poignée de pays et si un ou deux d’entre eux subissaient un aléa climatique exceptionnel ?

C’est bien pour cela qu’il est important d’assurer une relative indépendance alimentaire, qui seule permettra d’éviter des catastrophes alimentaires majeures si on laisse faire les mécanismes de marché. En outre, le développement de l’agriculture est essentiel pour le démarrage économique d’un pays, comme le montrent les exemples asiatiques. Enfin, il est scandaleux de faire des agriculteurs les variables d’ajustement d’un système économique dogmatiquement néolibéral.

Bien sûr, il est choquant de jeter du lait. Mais ce geste est surtout le signe du désespoir d’une profession difficile que les dirigeants européens ont abandonnée aux mécanismes froids et implacables du marché, au mépris de toute considération humaine. En cela leur colère est parfaitement légitime.


23/09/2009
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