depuis dix ans, des millions d'employés se sont appauvris
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N'ayons pas honte d'utiliser le vocabulaire adéquate: prolétaires, lutte des classes ou encore profitteurs.
Que dit-il, ce texte ? Que la France sous-paie ses salariés. Que le salaire net moyen des employés ne dépasse pas les 10 878 euros par an, soit 906,5 euros par mois. Bref, que depuis dix ans, des millions d'employés se sont appauvris - oui, vous avez bien lu, « appauvris » ! Ils travaillent dans les grandes surfaces, l'industrie textile, la téléphonie, l'hôtellerie (y compris de luxe), les entreprises de nettoyage, les fast-foods… Ce sont eux, les nouveaux prolétaires ! Sept millions de « prolos » que personne ne voit, ou ne veut voir. Ceux que, naguère, on appelait la classe ouvrière et que la tertiarisation de l'économie a, année après année, déclassés.
De 1996 à 2004, pour prendre la période de référence des statisticiens de l'Insee, le salaire moyen a progressé de 3 % quand le PIB, lui, augmentait de 18% ; quand les dividendes des actionnaires grimpaient de 52% ; quand, surtout, des grands patrons de sociétés cotées au CAC 40 s'attribuaient, sans vergogne, des montagnes de stock-options, des primes pharaoniques, des retraites dorées sur tranche et des salaires équivalents à 600 ou 1 000 fois le Smic. Quel être humain peut décemment justifier, sauf à être devenu psychiatriquement fou, qu'il vaut 600 ou 1 000 fois plus qu'un autre ? Qui ?
« L'ordre économique juste » commence là. A la fin du mois sur la fiche de paie. Or, à ce jour, ni l'UMP ni le Parti socialiste n'ont pris la juste mesure de ce défi.
Un exemple : Airbus a pris deux ans de retard dans la livraison de l'A380. Or, que décide la direction d'Airbus ? De supprimer des milliers d'emplois. Pourquoi ? Pour que ces retards n'affectent pas les dividendes versés aux actionnaires. CQFD !
N'ayons pas honte d'utiliser le vocabulaire adéquate: prolétaires, lutte des classes ou encore profitteurs.
Une bombe à retardement au cœur de la présidentielle
Par Laurent Neumann, directeur de la rédaction de la Marianne
La semaine dernière, l'Insee, dans une note intitulée « Les salaires en France », (http://www.insee.fr/fr/ppp/publications/ficref_frame.asp?ref_id=SALFRA06&webco=SALFRA06) a peut-être, sans le savoir, livré l'une des clés, sinon LA clé, de l'élection présidentielle de 2007. Ce texte est une véritable bombe. Une bombe à retardement qui risque bien d'éparpiller quelques candidats façon puzzle !
Que dit-il, ce texte ? Que la France sous-paie ses salariés. Que le salaire net moyen des employés ne dépasse pas les 10 878 euros par an, soit 906,5 euros par mois. Bref, que depuis dix ans, des millions d'employés se sont appauvris - oui, vous avez bien lu, « appauvris » ! Ils travaillent dans les grandes surfaces, l'industrie textile, la téléphonie, l'hôtellerie (y compris de luxe), les entreprises de nettoyage, les fast-foods… Ce sont eux, les nouveaux prolétaires ! Sept millions de « prolos » que personne ne voit, ou ne veut voir. Ceux que, naguère, on appelait la classe ouvrière et que la tertiarisation de l'économie a, année après année, déclassés.
De 1996 à 2004, pour prendre la période de référence des statisticiens de l'Insee, le salaire moyen a progressé de 3 % quand le PIB, lui, augmentait de 18% ; quand les dividendes des actionnaires grimpaient de 52% ; quand, surtout, des grands patrons de sociétés cotées au CAC 40 s'attribuaient, sans vergogne, des montagnes de stock-options, des primes pharaoniques, des retraites dorées sur tranche et des salaires équivalents à 600 ou 1 000 fois le Smic. Quel être humain peut décemment justifier, sauf à être devenu psychiatriquement fou, qu'il vaut 600 ou 1 000 fois plus qu'un autre ? Qui ?
« L'ordre économique juste » commence là. A la fin du mois sur la fiche de paie. Or, à ce jour, ni l'UMP ni le Parti socialiste n'ont pris la juste mesure de ce défi.
Un exemple : Airbus a pris deux ans de retard dans la livraison de l'A380. Or, que décide la direction d'Airbus ? De supprimer des milliers d'emplois. Pourquoi ? Pour que ces retards n'affectent pas les dividendes versés aux actionnaires. CQFD !
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