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G20 : DSK et Lamy ou la grande victoire du socialisme

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Quand 2 des illustres représentant de la "gauche" française, patrons du FMI et de l'OMC se retrouvent au G20, il y a de quoi se demander ce que la gauche propose de différent de la droite.
Libéralisation et ouverture mondiale, privatisation de pans entiers de services publics, exonérations des stocks options - voilà le bilan de cette gauche - que le nouvel Obs (de gauche aussi) aime tellement.
Le mot gauche ayant été détourné de son sens, il va falloir inventer un autre terme.

G20 : DSK et Lamy ou la grande victoire du socialisme

http://www.marianne2.fr/G20-DSK-et-Lamy-ou-la-grande-victoire-du-socialisme_a177519.html?preaction=nl&id=2934975&idnl=25642&

Jeudi s'ouvre à Londres un G20 supposé réformer le système. Le Nouvel Obs y croit dur comme fer. Ses deux champions dirigent l'OMC et le FMI. Elle est pas belle la gauche ?

C’est un vrai scoop : au G20 de Londres qui s’ouvre jeudi, le PS sera mieux représenté que le gouvernement sarkozyste : Pascal Lamy, le patron de l’OMC et Dominique Strauss-Kahn, celui du FMI, pèseront d’un poids infiniment plus grand que le Président de la cinquième puissance mondiale, qui a largement épuisé son aura en deux ans de magistère.
Le G20 de Londres est donc bien une grande victoire de la gauche. D’ailleurs, certains chantent déjà ses louanges, persuadés que les mesures à venir contre les paradis fiscaux inaugure un nouveau cours de l’économie mondiale.
Bref, il est tout à fait naturel que le journal de la gauche, le Nouvel Observateur, tresse les lauriers cette semaine de ces deux bardes du socialisme.

En réalité, le facétieux journal de Denis Olivennes (Patron de l'Obs) a inversé les termes de son titre. Les lecteurs avertis du véritable destin de la gauche auront, eux, rectifié d'eux mêmes : Lamy et DSK ne sont pas des socialistes qui veulent réformer le capitalisme, mais bien plutôt des capitalistes qui, depuis vingt ans, ont réformé le socialisme.
La preuve ?
Pascal Lamy a joué un rôle essentiel dans le tournant de la rigueur de 1982-1983, qui a vu François Mitterrand tourner le dos à toutes ses promesses d'autre politique. Ce virage-là s'est traduit, comme l'a bien analysé Serge Halimi dans Le grand bond en arrière, par la désindexation des salaires et des prix. Il s'agit du plus grand hold up de l'histoire de l'économie française, un déplacement de 230 milliards de francs, soit 35 milliards d'euros, perdus par les salariés au profit du capital. Un «don Delors», comme l'a brocardé l'éconmiste Alain Cotta.
Par la suite, Pascal Lamy a participé à la restructuration et à la privatisation du Crédit Lyonnais. Le CNPF, ancêtre du Medef, reconnaissant, lui a confié la responsabilité d'une commission sur la prospective.

DSK a la réputation, lui, d'être «plus à gauche». Mais en réalité, on imagine assez mal une institution comme le FMI accepter le magistère d'un homme qui n'aurait pas fait ses preuves auprès de la communauté des élites mondiales.
Ces preuves, Strauss-Kahn en a abondemment fournies dans son parcours ministériel. Il est en effet le principal artisan du suicide politique de Lionel Jospin. En deux années de Ministère de l'économie et des finances, DSK a convaincu l'infortuné ancien trotskiste de privatiser un nombre impressionnant de grandes entreprises, que Wikipedia a bien voulu recenser :

Mais les journalistes du Nouvel Observateur, et notamment Sophie Fay, auteur d'un portrait croisé des  deux sexagénaires - l'un aussi farfelu qu'un parpaillot endimanché et l'autre, plus social et déboutonné - a une autre thèse : DSK et Lamy ne sont pas à la tête du FMI et de l'OMC grâce à leurs états de service, mais bien parce que le gratin de la finance mondiale espère avec ferveur une grande réforme social-démocrate du capitalisme.
Bonne nuit les petits....


30/03/2009
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