http://www.lesechos.fr/journal20091002/lec2_industrie/020157036053.htm
COMMENTAIRES
Madame Gaymard fut responsable de l'agence gouvernementale de promotion de la France à l'étranger, pour attirer des investissements des entreprises étrangères en France.Elle était à ce poste quand son mari était ministre des finances - aucun conflit d'intérêt bien entendu - pas plus que Ockrent / Kouchner.
DEPUIS quelques années, elle est passée de l'autre coté de la barrière, chez un gros investisseur étranger et elle connait donc les meilleures affaires possibles en France.
Officiellement, ce n'est pas un conflit d'intérêt, mais on ne devrait pas être surpris, connaissant la déontologie qui règne au plus haut niveau de l'état : "les copains d'abord", comme pour Monsieur Perol par exemple.
Juridiquement, avec la suppression du juge d'instruction, et le parquet comme seule entité d'enquête sous la direction du ministère de la justice, le pouvoir n'a plus aucune barrière pour exercer son copinage à grande échelle.
Et on donne des leçons aux républiques bananières ?
« L'offre de General Electric sur Areva T&D est la plus française de toutes »
http://www.lesechos.fr/journal20091002/lec2_industrie/020157036053.htmGeneral Electric sort du bois. Le conglomérat américain a confirmé hier avoir déposé une offre sur Areva T&D , la filiale de transmission et de distribution mise en vente par le groupe nucléaire public, pour se désendetter. Le groupe américain, conseillé par Citibank, les avocats d'Allen & Overy et Publicis, se trouve en concurrence avec Alstom et Schneider Electric, d'une part, et le japonais Toshiba , d'autre part. Les trois offres seraient comprises entre 3 milliards et 4 milliards d'euros. Le duo français pense que sa proposition est la meilleure, même si elle passe par un partage des activités de haute et de moyenne tension. Malgré ce démantèlement, « personne ne restera au bord du gué »,affirme un proche de Patrick Kron, le patron d'Alstom. Clara Gaymard, la patronne de General Electric en France, défend, elle, son projet, qu'elle présente paradoxalement comme « le plus français de tous ».
Pourquoi faîtes-vous une offre sur Areva T&D ?
Les clients de la production énergétique sont les mêmes que les clients de T&D. Pour nous, c'est une activité importante et il y a de très grandes complémentarités entre nos activités actuelles dans la transmission et la distribution et celles d'Areva. Nous sommes très forts aux Etats-Unis et ils ont du mal à pénétrer le marché américain. Nous sommes surtout sur les réseaux intelligents et ils sont très bons sur les produits. En combinant nos forces, nous pouvons créer un leader de 10 milliards d'euros. Il aurait environ 16 % du marché, ce qui le placerait derrière le groupe ABB avec environ 20 % et au même niveau que Siemens. Son effectif atteindrait quelque 47.000 personnes, dont 16.000 venant de General Electric.
Comment envisagez-vous ce regroupement ?
Notre idée est de réunir toutes les activités de transmission et distribution dans un pôle qui aurait son siège mondial en France. Paradoxalement, notre offre pourrait bien être la plus française de toutes ! On veut faire grandir cette entreprise à partir de la France. Nous avons la volonté claire de préserver l'appareil de production. Nous sommes déjà un acteur majeur de l'énergie ici. Nous sommes les seuls à fabriquer nos turbines en France, à Belfort, dont nous avons fait un pôle d'excellence mondiale. Depuis l'acquisition de cette activité en 2001 à Alstom, nous avons multiplié son chiffre d'affaires par quatre. C'est la même chose pour l'acquisition faite auprès de Framatome en 2001. Nous avons aussi un excellent partenariat dans les moteurs d'avion avec Safran, que nous avons renouvelé l'année dernière pour quarante ans.
Vous oubliez qu'Alstom et Schneider Electric sont français ?
Je ne commente pas leur offre, mais je souligne qu'en ce qui nous concerne, nous maintenons Areva T&D en l'état et que nous en préservons l'unité. Séparer la transmission de la distribution n'a pas de sens industriel. Par ailleurs, notre offre ne devrait présenter aucun problème de concurrence car nous sommes peu présents en Europe sur ce métier. Il n'y a pas non plus de crainte à avoir sur le plan social ni quant à l'avenir des sites français. Notre projet repose sur une stratégie de croissance, pas des synergies de coûts. Et il est simple à exécuter.
Pourquoi avez-vous besoin d'un partenaire comme le fonds CVC Capital Partners ?
Financièrement, nous n'avions pas forcément besoin d'un partenaire et General Electric restera de toute façon majoritaire. Pour nous, c'est une manière de démontrer que le nouvel ensemble sera fortement accroché à General Electric, mais avec une certaine autonomie. On veut laisser une relative autonomie de gestion au management, tout en garantissant l'ancrage français de l'entreprise. Dans ce cadre, le fonds CVC Capital Partners est un partenaire européen qui a une vraie connaissance industrielle et une philosophie d'investissement de long terme. L'idée est à terme d'introduire la société en Bourse, renforçant ainsi l'ancrage français.
Pourquoi ne pas avoir choisi un fonds français ?
A l'heure de l'Europe, avoir un partenaire européen nous paraissait bien.
Combien vaut Areva T&D : 4 milliards d'euros ?
Une certaine somme d'argent. Je ne peux en dire plus.
Les marges de l'entreprise se sont érodées au premier semestre.
Le marché est tel qu'il est. C'est un grand projet d'acquisition. Il faut donc se placer dans une perspective de long terme et c'est de toute façon un marché en forte croissance.
Le management actuel de T&D resterait-il en place ? Serait-il associé financièrement ?
Nous avons confiance dans le management actuel et dans sa stratégie. Depuis son acquisition par Areva auprès d'Alstom, la part de marché de T&D a d'ailleurs fortement augmenté.
Le processus de vente vous paraît-il ouvert ?
Jeffrey Immelt a lui-même pris la décision de lancer une offre. On ne s'est pas lancé dans cette opération pour rendre service à quelqu'un. Areva T&D est une très belle entreprise. Le processus nous semble tout à fait transparent.
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