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Informatique : les sociétés indiennes essaiment hors de leurs frontières


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Concrètement, cela veut dire que le emplois les plus qualifiés sont également concernés par la mondialisation et dans le cas de cet article que l'Inde est l'autre géant avec la Chine avec lequel il faut compter.
Mise en concurrence des salaires entre les pays et donc pression à la baisse, délocalisation - tous les emplois sont concernés dans le marché mondial actuel - y compris les emplois les plus qualifiés.
Comme la Chine et l'Inde à elles deux ont un reservoir de population de près de 2.5 milliards de personnes, soit 4 fois plus que l'europe de l'ouest et l'amerique du nord réunis, ce phénomène va durer encore très longtemps.

Informatique : les sociétés indiennes essaiment hors de leurs frontières

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-904887@51-628862,0.html

Les entreprises informatiques indiennes étendent leur présence à l'international. Longtemps cantonnées à leur pays, elles ouvrent désormais des centres de production à l'étranger. "Au cours des trois prochaines années, 10 % de leurs commandes seront effectuées hors d'Inde", affirme Anish Zaver, un consultant spécialisé sur les questions de sous-traitance au cabinet de conseil KPMG, à Bombay.

Tata Consultancy services, la plus importante société de services informatiques indienne, réalise déjà 5 % de son chiffre d'affaires à l'étranger. "Et le mouvement va s'amplifier", assure-t-on au siège de la société. Depuis 2002, la filiale du groupe Tata a ouvert des centres en Uruguay, au Brésil, au Chili, en Chine, en Australie, au Royaume-Uni et au Japon. Elle prévoit d'en ouvrir un au Maroc avant la fin 2007. Infosys, dont le chiffre d'affaires s'élève à 3,1 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros), emploie le cinquième de ses effectifs hors d'Inde.

Cette internationalisation marque un tournant dans leur stratégie. Le passage du modèle "offshore", où les services informatiques sont délocalisés dans un pays à bas coût, à un modèle "nearshore", où la production est réalisée près du client.

Cette proximité permet de se positionner sur des services à forte valeur ajoutée. Pour Sudin Apte, analyste au cabinet Forrester Research, "les clients ont besoin d'être proches des ingénieurs pour les services de conseil, d'intégration de système et de gestion des infrastructures sur site, contrairement aux opérations de développement d'applications qui peuvent être facilement sous-traitées dans des pays à bas coût".

Afin de maintenir des prix compétitifs, les sociétés indiennes installent leurs centres de production en périphérie de leurs marchés cibles. Le "nearshore" est donc un compromis entre le maintien de bas salaires et une relative proximité avec les clients. Le Maroc, la Hongrie, la Pologne, pour l'Europe de l'Ouest. Le Brésil, le Mexique et le Chili pour les Etats-Unis.

La proximité permet aussi de vaincre les réticences de certains clients. Les banques françaises, par exemple, ont peu délocalisé le traitement de leurs tâches informatiques en Inde. Elles oseront sans doute plus facilement faire appel à une société indienne installée en Europe de l'Est. Tata Consultancy Services emploie 400 ingénieurs dans un centre de production en Hongrie et compte en embaucher entre 3 000 et 5 000, dont certains seront français.

FAIRE FACE À LA PÉNURIE D'INGÉNIEURS

En recrutant à l'étranger, les entreprises indiennes se préparent à une éventuelle pénurie d'ingénieurs dans leur pays. Accenture veut porter ses effectifs "indiens" à 35 000 d'ici à l'été 2007 et Capgemini a annoncé l'embauche de 27 000 ingénieurs supplémentaires en Inde d'ici à 2010. En 2012, 260 000 informaticiens pourraient manquer dans ce pays.

Les entreprises informatiques indiennes doivent également faire face à la concurrence de pays émergents sur le marché du "offshore", comme le Vietnam ou les Philippines. D'où l'intérêt pour elles de remonter la chaîne de valeur des services informatiques, afin de conserver un avantage compétitif sur ces nouveaux rivaux.

En adoptant le modèle du "nearshore", elles sont aussi désormais capables de répondre à des contrats qui couvrent plusieurs continents, comme celui qu'a remporté Tata Consultancy Services avec la banque néerlandaise ABN Amro en Amérique latine et en Europe.

Avec cette nouvelle avancée, elles pourraient menacer encore un peu plus les marchés et les positions de leurs concurrentes occidentales, comme Accenture, ou IBM.

Julien Bouissou



03/05/2007
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