Revue de presse - Savoie

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Jacques Sapir, une alternative à la globalisation marchande et financière

COMMENTAIRES

on a toujours la pensée unique dans les médias, et très rarement une pensée économique alternative. pourtant, on peut comparer l'aveuglement dogmatique ultra-libéral à l'aveuglement dogmatique en URSS

Si ça ne fonctionne pas, c'est parce qu'on n'a pas encore assez approfondi le communisme

et maintenant

Si ça ne fonctionne pas, c'est parce qu'on n'a pas encore assez libéralisé, ou fait plus d'europe.

AUCUNE difference

dans les 2 cas, une idéologie qui doit apporter le bonheur, qui est bien pensée au depart et repose sur de bonnes idées,

dans les 2 cas une réalité contraire aux espoirs, malgré des experiences de plusieurs dizaines d'années

dans les 2 cas, une élite qui profitte du système et veut le maintenir en place

dans les 2 cas la recommandation de l'élite est d'aller encore plus loin, de renforcer les solutions qui ont prouvé qu'elles echouent - alors que selon tout bon sens il faudrait mettre fin à "l'experience".

Le peuple se sépare des élites - on en est là; comme dans tout changement espéré, le risque d'une mauvaise solution de sortie existe

 

PRESENTATION DU LIVRE

http://www.seuil.com/fiche-ouvrage.php?EAN=9782021034981

Face à la crise globale du capitalisme, on voit désormais le FMI, des gouvernements ou des économistes célèbres brûler ce qu’ils ont adoré ? le marché ? et réhabiliter l’État qu’ils honnissaient. Nous vivons en fait l’amorce d’une « démondialisation ». L’histoire, la politique et les nations reprennent leurs droits avec le retour des États, que l’on disait naguère impuissants, et le recul des marchés, que l’on prétendait omniscients. Ce mouvement réveille de vieilles peurs. Et si cette démondialisation annonçait le retour au temps des guerres ?

Ces peurs ne sont que l’autre face d’un mensonge qui fut propagé par ignorance et par intérêt. Non, la mondialisation ne fut pas, ne fut jamais « heureuse ». Le mythe du « doux commerce » venant se substituer aux conflits guerriers a été trop propagé pour ne pas laisser quelques traces… Mais, à la vérité, ce n’est qu’un mythe. Les puissances dominantes ont en permanence usé de leur force pour s’ouvrir des marchés et modifier comme il leur convenait les termes de l’échange. Dans ce fétichisme de la mondialisation, il y eut beaucoup de calculs et de mensonges. Il faut donc établir le vrai bilan de cette mondialisation ? de ces apports et de ces méfaits ? pour penser rigoureusement la phase suivante qui s’ouvre.

Ce livre propose précisément les voies d’une démondialisation pensée et ordonnée par une nouvelle organisation du commerce et des relations financières internationales.

Jacques Sapir, une alternative à la globalisation marchande et financière

http://www.marianne2.fr/Jacques-Sapir-une-alternative-a-la-globalisation-marchande-et-financiere_a206024.html

Laurent Pinsolle a déchiffré le livre de Jacques Sapir, « La démondialisation ». Selon lui, l'auteur offre pour la première fois une lecture globale de la mondialisation. Dans ce deuxième volet de son étude, il explique comment l'économiste mêle commerce, monnaie et finance, et propose une solution alternative.

 

C’est le cœur du nouveau livre de Jacques Sapir : produire une analyse critique systémique de la mondialisation, recoupant commerce, monnaie et finance, afin de proposer une alternative complète.
Les ravages de la globalisation marchande

L’économiste commence par une analyse des limites de la libéralisation commerciale. Il tord le cou à plusieurs mythes, soulignant que « c’est au contraire la croissance dans les principaux pays qui tire le commerce », comme l’a montré a contrario 2009. Il note aussi qu’il y a beaucoup d’effets d’optique, entre la montée considérable du prix des matières premières, ou la spécialisation qui fait progresser commerce et PIB sans forcément faire progresser le bien-être.

En évoquant les pays asiatiques, il souligne que « la globalisation marchande ne donne des résultats que dans la mesure où l’on ne joue pas son jeu mais où d’autres acceptent de le jouer ». Il montre également que les modèles qui chiffrent les bénéfices de la libéralisation aboutissent à des estimations limitées, et ne bénéficiant qu’à la Chine (d’où l’échec de Doha)… En outre, la libéralisation de l’agriculture aboutit à une instabilité qui se révèle dévastatrice.

Il dénonce « les mesures destinées à faire baisser la part des salaires (qui passent) pour une sorte de loi de la nature ». Il en souligne tous les méfaits : effondrement de la part des salaires dans le PIB (10 points depuis 30 ans), hausse du chômage, explosion des inégalités : les salaires stagnent, à part en haut de la pyramide, où ils explosent (plus de 20% des revenus pour 1% de la population contre 9% il y a trente ans aux Etats-Unis, la France restant plus égalitaire).

Il insiste sur le décrochage entre gains de productivité et hausses de salaire et le fait que la hausse du salaire moyen (12% de 1996 à 2006) camoufle la stagnation du salaire médian (+4%). Enfin, il distingue deux types de délocalisations, les directes et les indirectes (quand on produit un nouveau modèle ailleurs), qui ont permis de transférer 30% de la production automobile française. En y ajoutant l’effet dépressif induit, il estime qu’on peut leur attribuer au moins 50% du niveau du chômage.

 

Les ravages de la globalisation financière

Puis, Jacques Sapir analyse la globalisation financière. Il dénonce la part grandissante des profits financiers, passés de 10% dans les années 1950 à près de 40% aujourd’hui, et même 50% en prenant la part des profits financiers réalisés par les entreprises non financières (automobile, General Electric). Il souligne l’explosion des produits dérivés, passés de 1 500 milliards en 2002 à 46 000 milliards en 2007 et l’opacité du système dont seul le système financier profite véritablement.

Il souligne le rôle de la libéralisation des mouvements de capitaux dans les crises des pays émergents des années 1990 puisque leur entrée désordonnée fait monter le cours de la monnaie, créant un déficit commercial, poussant alors les capitaux à fuir. Le problème est que le FMI a alors imposé des politiques extrêmement dures, poussant les pays asiatiques à accumuler des réserves de change colossales pour se protéger du FMI, et donc à développer les exportations.

L’auteur revient également assez longuement sur l’euro, qui contribue à l’atonie économique de l’Europe. Pour lui, « parce qu’elle est unique, la politique monétaire ne peut plus prendre en compte la diversité des situations » et explique les bulles espagnoles et irlandaises. Pour lui, les plans actuels ne font que faire durer la situation car rien « ne peut remédier aux déficiences structurelles d’une monnaie unique sur une zone dont l’hétérogénéité économique ne fait que croître ».
Pour mettre en place la démondialisation, il reconnaît que « l’Europe est d’ailleurs moins une solution qu’une partie du problème ». Il plaide pour une action unilatérale de la France, et évoque l’article 16, tout en utilisant la concertation avec nos partenaires européens pour démultiplier « les effets de l’action unilatérale ». Pour lui, « la globalisation financière établit bien un pouvoir supérieur aux Etats qui leur impose leurs politiques, mais il n’en est ainsi que parce que ces mêmes Etats le veulent bien ».

Ce livre présente sans doute la meilleure analyse d’ensemble en faveur d’une démondialisation systémique et d’un plus grand dirigisme afin que le progrès économique profite à tous et pas seulement à quelques uns. En ce sens, il est parfaitement indispensable.


13/05/2011
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