Revue de presse - Savoie

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Demain, le PC ne sera plus américain, il sera asiatique

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voila une vision ethnocentrique du monde qui analyse l'existant par rapport aux marques et au marché occidental. Le PC ne sera plus américain, car il n'est deja plus américain. L'année derniere, plus de 90% de l'informatique mondiale etait CONCUE à Taiwan - pas seulement fabriquée en Chine. Les 10 autres % sont surtout japonais et coréens - très peu américains.
HP et Dell soutraitent aux concepteurs asiatiques depuis 2000 environ et sont en fait des canaux de distributions des vrais 5 premiers mondiaux  qui sont les concepteurs comme Quanta, Compal, Inventec, Wistron, Asus pour les ordinateurs portables, AOC, Samsung, Benq, LG-Philips pour les écrans LCD ...

La raison de ce déclin n'est pas du tout le manque de marketing, la comprehension du marché, mais bien la sous-traitance massive engagée en 1998 qui revient à abandonner des pans entiers de competences techniques, le refus d'investir dans des capacités de production (une ligne de production de panneaux pour ecran LCD revient à 1 milliards de $) - pour avoir un bon retour sur capital et une bonne productivité apparente.

Les compétences clés des groupes américains sont devenues le marketing et la gestion des partenaires. En fait les partenaires sont devenus les maitres technologiques dans toute l'informatique materiel, y compris pour les serveurs IBM. Il ne reste plus que des cartes maitresses encore en processeurs et systeme d'exploitation aux USA - tout le reste est déjà en Asie par stratégie industrielle et financière qui amène un abandon complet pour optimiser le retour sur capital à court terme - et abandonner la maitrise technologique et l'innovation à long terme.

La conséquence evoquée par cet article est que ce transfert de puissance apparaitra au grand jour à travers des marques comme Lenovo, Acer, Toshiba, Asus. Les numeros 3 à 8 mondiaux des marques sont déjà tous asiatiques; les numéros 1 et 2 US sont des tigres de papier qui revendent des produits asiatiques sous leur marque.

Leçon por le futur: ne regardons pas la chine et l'inde comme on a regardé le japon en 1970 - ils sont technologiquement très compétent, ne repetons pas les mêmes erreurs de transfert technologiques pour d'autres secteurs comme l'aéronautique - mais c'est probablement trop en demander aux investisseurs qui demandent 15% de retour sur capital investi et refusent donc d'engager des milliards de $ sur des usines, contrairement aux chinois, taiwanais, japonais ou coréens.

Francois Mauduit

Demain, le PC ne sera plus américain, il sera asiatique

http://www.lesechos.fr/journal20070530/lec1_idees/4581745.htm

Et si, à l'instar de Toyota détrônant General Motors dans l'industrie automobile, un constructeur asiatique de PC devenait prochainement numéro un mondial ? Il y a encore cinq ans, la question aurait fait sourire. Les quatre premiers du classement mondial, respectivement Dell, Compaq, Hewlett-Packard et IBM - tous américains - cumulaient 40 % de parts, de marché en valeur. Le cinquième premier asiatique, le japonais NEC, peinait à franchir la barre des 4 %.

Aujourd'hui, changement de décor. Ils ne sont plus que deux américains à faire la course en tête : HP et Dell. Et même si, dans l'intervalle, HP a racheté Compaq, ces deux leaders ne représentent plus que 31 % du marché mondial, selon le Gartner. Derrière eux, trois constructeurs asiatiques (Lenovo, Acer et Toshiba) pèsent déjà 17 %. Et ce n'est qu'une étape, puisqu'ils progressent nettement plus vite que leurs rivaux américains.

Troisième constructeur mondial, le chinois Lenovo bénéficie certes du rachat de l'activité micro-ordinateurs d'IBM en 2004, mais il ne doit qu'à lui-même ses positions de force en Asie : sur son marché domestique, sa part dépasse les 35 %. Plus inattendu, le retour en force d'Acer. Pratiquement en faillite à la fin des années 1990, après son cuisant échec sur le marché américain, le constructeur taïwanais a su repartir de zéro. Il s'est séparé de ses activités de production et est devenu aujourd'hui une structure très performante de vente, marketing et support, qui gagne des parts de marché grâce à une politique de marges réduites. Résultat, 41 % de croissance en 2006, quatre fois plus que le marché.

Quant à Toshiba, qui a décidé il y a près de dix ans de ne plus commercialiser de machines de bureau pour se concentrer sur les portables, l'engouement actuel pour ces machines lui permet de tirer parti d'une expérience acquise de longue date.

Cette concurrence asiatique ne se limite pas au marché des portables. Sur le créneau, très rentable, des PC d'entreprise, IDC estime que si Dell et HP contrôlent respectivement 19 et 16 %, Lenovo, avec ses 12 %, est de plus en plus menaçant.

Comment les constructeurs américains en sont-ils arrivés là, et leur déclin est-il irrémédiable ? Les observateurs estiment que, contrairement à leurs rivaux asiatiques, ils sentent moins bien les évolutions du marché, et surtout s'adaptent plus lentement. Une explication qui permet de comprendre à la fois les problèmes de Dell et la montée en puissance d'Acer.

Ainsi, les constructeurs asiatiques ont mieux anticipé que leurs rivaux américains l'intérêt croissant des utilisateurs pour les PC portables. Ces machines ont représenté 37 % des ventes l'année dernière, et le nombre d'exemplaires vendus dépassera celui des machines de bureau d'ici quatre ans, assure IDC. Un phénomène dû bien sûr à la baisse du coût des composants miniaturisés, qui réduisent l'écart de prix, mais aussi à la généralisation des connexions sans fil. Grâce à elles, l'utilisateur peut rester connecté à peu près partout où il se déplace, tout en bénéficiant des mêmes fonctionnalités que celles d'un PC traditionnel.

Les constructeurs asiatiques ont adapté très vite leur production à cette nouvelle donne : Acer vend autant de portables que Dell, alors que sa part de marché globale est deux fois moindre. Circonstance aggravante pour le constructeur texan, sur ce marché, son modèle de fabrication à la demande, globalement toujours performant, ne lui est d'aucun secours puisque, comme les autres, il fait fabriquer ses portables en Asie. Autre handicap pour Dell : les acheteurs de telles machines préfèrent les tester en magasin plutôt que de les acheter en direct par téléphone ou sur Internet. Ce qui désavantage le constructeur d'Austin, jusqu'à aujourd'hui absent des étalages. Autre faiblesse des constructeurs américains, leurs concurrents ont leurs racines là où se trouvent les gisements de croissance d'aujourd'hui et de demain, c'est-à-dire en Asie. Cette proximité géographique avec les marchés leur donne plusieurs avantages compétitifs. Le premier, industriel, vient des relations plus étroites qu'ils entretiennent avec les sous-traitants, notamment ceux qui conçoivent et assemblent les PC, dont il faut fréquemment renouveler les gammes. Deuxième atout, ils bénéficient du fait que les nouveaux consommateurs de ces régions, souvent utilisateurs novices, veulent toucher et tester leur futur ordinateur avant de l'acheter. Et le font si possible chez des distributeurs proches de chez eux, qui ont eux tendance à favoriser les marques locales... Enfin, les constructeurs asiatiques sont prêts à payer le prix de la conquête de parts de marché. Même en déclin, Dell continue de protéger ses marges (5 % de bénéfice net l'année dernière), alors qu'Acer se contente de 2 %.

Pour autant, la messe n'est peut-être pas encore tout à fait dite. HP et Dell disposent de ressources techniques et financières considérables (12 milliards de dollars de cash pour la firme de Michael Dell) et semblent encore déterminés à relever le défi. Dans quelques semaines, on trouvera ainsi des PC Dell dans des milliers de supermarchés Wal-Mart - à côté de ceux d'Acer ! Et ce n'est pas fini, puisque des accords avec de grands distributeurs européens et asiatiques sont attendus pour bientôt. Pour tenter de reconquérir son leadership, Dell a aussi l'intention de produire davantage depuis l'Asie et se rapprocher ainsi des nouveaux consommateurs.

Quoi qu'il en soit, la nouvelle bataille Nord-Sud, qui se prépare se déroulera sur fond de pressions supplémentaires sur les prix, donc au bénéfice du consommateur. Mais lorsque le PC sera vraiment devenu une commodité sur laquelle les marges n'existent plus que dans le logiciel ou le service (comme dans la téléphonie mobile), les constructeurs américains auront-ils encore l'envie de se battre ? HP pourrait fort bien décider de faire comme IBM, et estimer que les PC ne sont en rien stratégiques dans sa mission de fournisseur de solutions informatiques. Quant aux actionnaires de Dell, ils pourraient considérer un jour qu'une offre venue d'un rival asiatique serait finalement bonne à prendre.

MICHEL KTITAREFF est correspondant à Palo Alto



30/05/2007
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