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L'Europe décline-t-elle par rapport aux Etats-Unis ?

COMMENTAIRES

Résumé: L'europe ne décline pas économiquement par rapport aux USA contrairement à l'idée reçue car les comparaisons sur du court terme ((moins de 5 ans) sont toujours trompeuses. Sur une période plus longue, en tenant compte des cycles croissance / récession il n'y a pas de déclin.

j'oserai même une analyse contraire - si il y a déclin, c'est un déclin des USA par rapport à l'Europe. L'industrie américaine est en train de disparaitre, le déficit commercial est gigantesque (près de 7% par an), la dette des USA est immense suite à ce déficit commercial récurrent (qui n'a rien à voir avec le déficit du budget de l'état) et le discrédit diplomatique et militaire est total.

Comparativement, l'europe est en petit excédent commercial - le deficit vient des pays qui se desindustrialisent comme l'angleterre en tout premier lieu et dans une moindre mesure de l'Italie et de la France.

Seul avantage fort des USA sur l'Europe: la démogaphie qui est déclinante dans presque toute l'europe.

L'Europe décline-t-elle par rapport aux Etats-Unis ?

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3404,36-868839@51-666777,0.html

L'idée selon laquelle le produit intérieur brut (PIB) par habitant et le niveau de vie en Europe reculent par rapport aux Etats-Unis est très répandue. Dans un entretien à l'hebdomadaire L'Express du 2 mars 2006, par exemple, l'économiste Elie Cohen expliquait que, "depuis 1995, l'écart se creuse, et très nettement".


Dans un document de réflexion publié en octobre 2006 par le Centre Bruegel (dirigé par Mario Monti, ancien commisaire européen à la concurrence, et Jean Pisani-Ferry, membre du conseil d'analyse économique), Philippe Aghion, de Harvard, reprend la même idée : "Depuis dix ans, le taux de croissance du PIB par habitant de l'Union européenne (UE à quinze) a été, en moyenne annuelle, de 0,4 point en dessous de celui des Etats-Unis (...). Le revenu par tête a commencé à décliner en comparaison avec celui des Etats-Unis."

On peut aussi citer Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, devant le Council on Foreign Relations, à New York, en avril 2006 : "Depuis le début des années 1990, l'écart entre le taux de croissance du PIB par habitant des Etats-Unis et celui de la zone euro n'a cessé de se creuser - il était de 0,8 % par an dans les années 1990 et il est monté à 1,3 % par an à partir de 2002." Pourtant, plusieurs experts (même parmi les statisticiens de la Commission européenne) sont en désaccord avec ce constat. Ainsi, dans un des Rapports économiques que Bruxelles publie chaque année, un discret encadré technique dit le contraire : "Selon une idée très répandue, la performance économique des Etats-Unis serait beaucoup plus forte que celle de la zone euro (...). Cette idée doit être nuancée (...). Le différentiel apparu depuis 1990 dans les taux de croissance des PIB disparaît lorsqu'on s'intéresse aux données par habitant. La performance en matière de croissance, ainsi que la hausse des niveaux de vie, a été approximativement la même dans les deux zones."

DES CYCLES PLUS ACCENTUÉS AUX ETATS-UNIS

Comment expliquer des perceptions si différentes sur une question autant chargée d'implications politiques ? Plusieurs erreurs de méthode peuvent fausser les comparaisons. La faute la plus souvent commise consiste à comparer les taux de croissance en partant d'une année ronde ("depuis 1990" ou "depuis 1995"). Cette pratique revient à négliger les différences qui existent entre le cycle économique américain et celui de l'Europe. Or, le cycle américain est beaucoup plus accentué que celui de l'Europe (les accélérations sont plus fortes, mais les ralentissements le sont aussi). Qui plus est, les cycles des deux régions sont décalés (de deux ans souvent). Le creux du dernier cycle a eu lieu en 2001 aux Etats-Unis, mais seulement deux ans plus tard en Europe ; lors du cycle précédent, le creux eut lieu en 1991 en Amérique et en 1993 dans le Vieux Continent.

Si on utilise 1990 comme année de départ lorsqu'on compare les taux de croissance par habitant pour la période 1990-2005, par exemple, on obtient un chiffre plus élevé pour les Etats-Unis (de 0,2 % par an, selon les données publiées en janvier par l'Organisation de coopération et de développement économiques). Mais, ce faisant, on compare une période qui comprend deux phases complètes de ralentissement en Europe et une seule aux Etats-Unis (une et demie pour être précis). Il suffit de prendre 1988 comme année de départ (plutôt que 1990) pour que les périodes deviennent comparables et que la différence disparaisse.

Idem si l'on compare les performances en partant de 1995. On compare alors une période contenant deux fortes accélérations aux Etats-Unis mais une seule pour le Vieux Continent (puisque l'accélération qui a débuté en 2002 aux Etats-Unis vient à peine de commencer en Europe).

Quant au différentiel de croissance qui s'accentue en faveur des Etats-Unis après 2002, il est la conséquence directe du fait que les accélérations américaines sont plus fortes (puisque leur cycle économique est plus prononcé). La même chose arrive à chaque reprise, tous les dix ans (durée moyenne de ces cycles). Cela s'est produit après 1982 sous Ronald Reagan, après 1991 sous Bill Clinton et tout récemment après 2002. Mais ces accélérations ne durent que quelques années avant de se renverser en faveur de l'Europe, comme cela vient de se passer, de nouveau, pendant le second semestre de 2006.

LES PIB AUGMENTENT À DES VITESSES SIMILAIRES

Les taux de croissance du PIB par habitant de ces deux régions se comportent comme la vitesse de deux cyclistes rivaux. Tantôt c'est l'un qui va plus vite ; tantôt c'est l'autre. Si l'on envisage des périodes comparables (contenant le même nombre d'accélérations et de ralentissements), on voit que les PIB par habitant augmentent à une vitesse similaire. Cette opinion est confortée d'ailleurs par la comparaison des PIB à parité de pouvoir d'achat (PPA) que vient de publier l'OCDE dans la dernière livraison de ses "Comptes nationaux. Principaux agrégats", 2007. Ces chiffres montrent bien que le PIB par habitant de l'Europe ondule autour de 73 % du niveau américain, mais ils ne révèlent aucun écart qui se creuse, aucune tendance de l'Europe à être distancée.

Que l'on prenne les PIB par habitant "aux prix de l'année 2000", ou aux prix courants à PPA, les écarts que l'on constate dans les performances sont minuscules, surtout lorsqu'on considère les différences importantes qui existent dans la manière de mesurer les volumes (la manière de passer du PIB nominal au PIB réel) d'un côté de l'Atlantique à l'autre.

FRANCISCO VERGARA



24/02/2007
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