"L'hostilité des Français aux profits est récente", selon David Thesmar
COMMENTAIRES
voilà un propos franchement manipulateur. On y retrouve une grande quantité de contrevérités du clan ultra-libéral:1- les profits n'ont pas augmenté anormalement.
2- l'impot sur les sociétés est néfaste à l'economie
3- un bon rendement du marché est une bonne nouvelle pour la population américaine - car ce sont les retraites des américains
4- le chomage est fort parce que le marché du travail est rigide
bref, on n'y comprend rien. reprenons les points
1- la part des richesses distribuée aux actionnaires a augmenté de 10% du PIB français au détriment des salaires. C'est factuel, c'est clair.
2- l'impot sur les profits est poussé à la baisse par la concurrence fiscal entre les pays. la performance économique du Japon, de la suède, de l'allemagne est meilleure que la performance des USA, de l'angleterre - malgré des impots sur les sociétés plus élevés
3- les rendements sont bpns pour les actionnaires, bein plus nombreux aux USA en effet qu'en France. Mais pas la majorité du pays - on oublit de dire que pour 50% de la population la moins payée aux USA, la vie est plus dure qu'en Europe et qu'ils ne bénéficient pas des bons rendements des actions.
4- Aucune étude n'a montré que le marché fluide du travail sans protection sociale est positif pour l'economie - des études scandinaves montrent meme l'inverse.
l'interviewer est un incapable - non c'est un complice
"L'hostilité des Français aux profits est récente", selon David Thesmar
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-875560,0.htmlans le livre "Le Grand Méchant Marché" (Flammarion, 182 pages, 15 €) que vous venez de publier avec Augustin Landier, professeur à l'université de New York, vous expliquez pourquoi les Français sont hostiles aux marchés financiers. Pour quelles raisons les "méga-profits" des entreprises du CAC 40 sont-ils si mal perçus ?
Leur niveau de profit est élevé en valeur absolue, puisqu'il s'agit de grosses entreprises. Comme la grande majorité des Français travaillent dans des sociétés qui n'appartiennent pas au CAC 40, et qui font, en valeur absolue, des profits bien moindres, ils ne comprennent pas ce décalage. En fait, la profitabilité (le ratio bénéfice sur capital) de ces grands groupes n'est pas supérieure à celle d'entreprises plus petites. Les pétrolières, stigmatisées dans cette polémique, ont même une profitabilité en baisse, car les coûts d'exploration augmentent fortement. Mais ce fait est moins visible.
Les revenus des Français augmentent bien moins vite. N'est-ce pas aussi une des raisons de ce mécontentement... Sans parler des chômeurs ?
Les salaires ont augmenté au même rythme que la croissance, mais l'accroissement des marges des multinationales vient de l'implantation des entreprises dans des pays, comme la Chine, où les rémunérations sont faibles. Certains salariés français ont en outre bénéficié de plans de participation parfois très généreux. Quant au chômage, il contribue à ce rejet. Mais s'il est aussi élevé en France, c'est parce que le marché du travail y est resté rigide pendant que le marché du capital y devenait au contraire plus fluide, créant de forts dysfonctionnements.
Près de la moitié du capital des entreprises du CAC 40 est détenu par des étrangers. L'hostilité était-elle la même quand les groupes privés appartenaient à des Français ?
Oui, mais pour d'autres raisons. Autrefois, le capital était détenu par des familles. Il semblait illégitime qu'un petit nombre de ploutocrates récupèrent une fraction importante des profits. Les discours de la CGT, dans les années 1960-1970 s'en prenaient aux "patrons capitalistes". La figure du dirigeant "créateur d'entreprise" est, elle, bien acceptée. On le voit aujourd'hui dans les discours politiques de tous bords. Personne n'est choqué lorsque ceux-là gagnent beaucoup d'argent.
Les réactions sont-elles les mêmes à l'étranger ?
Non. Aux Etats-Unis, par exemple, une fraction beaucoup plus importante de la population détient des actions, car leur plan de retraite par répartition est beaucoup moins généreux que le nôtre. Un bon rendement des marchés boursiers est donc, pour eux, une bonne nouvelle. En Suède, les partenaires sociaux gèrent des genres de fonds de pension. Tout le monde cotise, même les moins aisés. Aux Pays-Bas, le système est encore plus conséquent.
Les Français, majoritairement catholiques, ne sont-ils pas plus hostiles au profit que les protestants anglo-saxons ?
Il ne faut pas surestimer le facteur culturel. L'hostilité des Français envers les profits des entreprises est récente. Jusqu'à la fin des années 1920, la France était l'amie des marchés financiers.
Pierre-Cyrille Hautcoeur, directeur d'étude à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), estime à environ 2,5 millions le nombre de porteurs de titres à la fin de la Belle Epoque, contre moins de 2 millions au début des années 1980.
Les "trente glorieuses" sont pour beaucoup dans ce basculement. Pour reconstruire le pays, ce fut sans doute une très bonne chose que de mettre en place une économie centralisée et planifiée.
Mais il aurait fallu que le système se dissolve une fois le travail accompli. Les Français gardent la nostalgie de cette époque. Ils associent croissance et centralisation. C'est ce qu'on appelle, en psychologie, un biais d'attribution.
Ce comportement vous apparaît-il dommageable pour les entreprises et pour l'emploi ?
Oui, car cela risque d'avoir un coût politique. Un terreau hostile peut générer une législation - augmenter l'impôt sur les sociétés par exemple - qui est néfaste à l'économie en général.
Quelle serait donc la solution pour réconcilier les Français avec les profits ?
Infléchir le système de retraite. Raboter le système par répartition pour les Français ayant un certain niveau de revenu. Cotisant moins, récupérant moins, ils seraient incités à acheter des actions ce qui permettrait de développer des fonds de pension français.
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