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L'Irlande choquée par la fermeture de l'usine Dell

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Voici une illustration du modèle économique actuel de l'union européenne:
L'irlande a attiré les investissements étrangers au détriment des autres européens en réduisant les impôts sur les bénéfices des sociétés bien en dessous des autres pays de l'union (12% de mémoire contre 30% en moyenne).
C'est la course au moins disant fiscal et salarial. De nombreux sièges sociaux et usines sont ainsi partis du continent pour aller en Irlande réduire les impôts. C'est le contraire absolu de la solidarité européenne - et en même temps, l'Irlande perçoit des subventions européennes.
Le fameux miracle économique Irlandais célébré par les tenants de l'ultra libéralisme comprenait une forte proportion de course "vers le bas" au détriment du reste de l'Europe. L'Irlande vient de se faire rattraper par moins cher encore chez les nouveaux entrants dans les pays de l'est et perd cet atout.
La baudruche fiscale se crève et l'économie de l'irlande revient à valeur ajoutée réelle du pays. Le moins disant fiscal + salaire + couverture sociale est une course perdante pour tout le monde - sauf pour les actionnaires.
Contrairement à l'interview dans l'article - la décision de Dell est très facile à prendre sauf pour Dell irlande. Dell "Monde" ne s'encombre pas de sentiments - ils deplacent vers le moins cher,  un point c'est tout. Les polonais qui viennent de gagner doivent s'attendre à perdre contre un encore plus bas dans quelques années

Une seule solution : l'harmonisation fiscale en Europe.
Ce n'est ni dans le traité de Lisbonne ni dans l'ex constitution européenne ni prévu à ce jour par la commission. Est-ce que la crise actuelle changera la donne - ou est-ce que l'Europe restera un instrument de nivellement social et fiscal par le bas?

L'Irlande choquée par la fermeture de l'usine Dell

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-high-tech/l-irlande-choquee-par-la-fermeture-de-l-usine-dell_171645.html?XTOR=EPR-175

Dell ne fabriquera plus de PC dans son usine de Limerick, symbole de ses années fastes et de l'attractivité irlandaise. Déjà parmi les pays les plus touchés par la récession, l'Irlande accuse le coup.

Dell n'en finit plus de détricoter son modèle. Après avoir consenti à vendre des PC dans les hypermarchés et fait des infidélités à Intel et Microsoft, ses deux fidèles partenaires, le voilà qui renonce à son usine de Limerick. Implanté en Irlande en 1990, ce complexe-ultramoderne était pourtant montré il y a encore quelques années comme le symbole de la réussite éclatante de l'ex-numéro un du PC, une pièce-maîtresse de son modèle de fabrication et de vente d'ordinateurs en direct. Depuis, des errements stratégiques propres à Dell et, plus récemment, le ralentissement économique et la baisse des dépenses informatiques, sont passés par là.

« Dell va transférer toute la production d'ordinateurs pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient dans l'usine polonaise » située à Lodz, et chez des sous-traitants, a confirmé l'américain dans un communiqué. Ce déménagement devrait être bouclé d'ici un an. Le groupe texan n'a pas précisé la part de la production de Limerick qui sera transférée dans cette nouvelle usine pratiquement neuve (l'inauguration remonte à janvier 2008) et celle qui partira chez des sous-traitants. Certaines activités seront toutefois maintenues sur le site de Limerick, tandis que des équipes de vente, de marketing et de service après-vente resteront à Dublin.

La décision de Dell est quoi qu'il en soit une très mauvaise nouvelle pour l'économie irlandaise, premier état européen à entrer en récession et dont la situation est parmi les plus graves des pays développés. Selon l'institut dublinois ESRI, le PIB national va se contracter de 3,9% en 2009, après un repli de 2,4% en 2008. Or, l'usine de Limerick constituait un des joyaux du tissu industriel du « Tigre Celtique ». Elle avait employé jusqu'à 4500 personnes au plus haut, un chiffre qui était depuis descendu à 1900. Et Dell pouvait se targuer d'être le premier exportateur d'Irlande, et l'un des principaux employeurs de l'île, générant environ 5% du PIB.

Avec Dell, c'est le dernier fabricant de PC qui quitte une île où, comme Intel, Apple, Sony et tant d'autres, il avait trouvé de nombreuses incitations à venir s'implanter. La ministre du commerce et numéro deux du gouvernement, Mary Coughlan, s'est dite « profondément déçue ». Kieran O'Donnell, un parlementaire du Fine Gael, le principal parti d'opposition, s'est quant à lui inquiété du sort des « 10.000 à 15.000 emplois » induits par les activités de Dell dans la région de Limerick. Un autre député de l'opposition, le travailliste Jan O'Sullivan, a qualifié la nouvelle de « catastrophe économique » pour la ville.

D'autres annonces similaires dans les prochains mois

Il faut s'attendre à d'autres annonces du genre au cours de 12 à 18 prochains mois, a averti la chambre de commerce américaine en Irlande dans un communiqué, même si d'autres multinationales pourront compenser ces départs, notamment dans la recherche et développement. L'Irlande doit se remettre en question, préconise aussi la chambre, évoquant les coûts du travail et de l'énergie, la régulation accrue et la qualité des infrastructures. L'ISME, association représentant les PME, s'inquiète elle des conséquences en terme d'image, qui « soulignent à quel point nous avons perdu en compétitivité ces dernières années ».

 « C'est une décision dure, mais c'était la bonne à prendre pour que Dell soit encore plus compétitif et en fasse plus pour ses clients », a tenté de justifier Sean Corkery, vice-président du groupe pour la zone Europe-Afrique-Moyen-Orient. La fermeture de l'usine irlandaise s'inscrit dans le cadre d'un plan visant à économiser 3 milliards de dollars par an, annoncé en mars 2008 par le groupe américain, à nouveau dirigé par son fondateur Michael Dell.



09/01/2009
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