L'UE inquiète du rapprochement russo-algérien dans le secteur du gaz
La realité est qu'on passe d'une ère où le pouvoir était aux acheteurs (le client est roi et le prix est bas), à une ère où le pouvoir est aux fournisseurs (le prix monte, le client est content d'être servi). On peut prendre le problème par tous les bouts, la seule solution à long terme est un développement moins dépendants des energies fossiles
Par ailleurs, on serait bien naïfs de croire que les fournisseurs n'utiliseront pas le pouvoir qu'ils ont ainsi acquis, à la fois politique et économique, et qu'ils permettront à des compagnies occidentales de prendre ce pouvoir comme a tenté de le faire le russe Iouqos - fermement maitrisé par Poutine. Cette arme est bien plus puissante qu'une armée
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http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-802086@51-756150,0.html
La Commission européenne suit de près le rapprochement amorcé entre le groupe gazier russe Gazprom et l'algérien Sonatrach, ressenti par certains pays membres comme une manœuvre d'encerclement de l'Europe qui pourrait sérieusement affecter le fonctionnement du marché du gaz. Particulièrement exposés à une alliance russo-algérienne, les Italiens ont immédiatement fait part de leur inquiétude, estimant que ce partenariat pourrait aboutir à une hausse des prix du gaz en Europe.
L'Italie reçoit 32 % de son gaz de la Russie et de 37 % de l'Algérie. Des problèmes d'approvisionnement avaient affecté la péninsule l'hiver dernier, conséquence d'un contentieux entre la Russie et l'Ukraine, obligeant le gouvernement à imposer des limites de consommation et à puiser dans ses réserves stratégiques.
Gazprom, premier producteur mondial de gaz, assure le quart des besoins en gaz de l'Europe, et la Sonatrach est également un exportateur de premier plan sur le continent. Les deux groupes ont signé ce week-end à Moscou un mémorandum, avec comme objectif affiché de monter une série de co-entreprises en Algérie. L'accord pourrait, à terme, déboucher sur un partenariat stratégique.
UN TIERS DU GAZ CONSOMMÉ EN EUROPE
Le groupe russe, proche du Kremlin, qui fournit déjà à l'Europe 150
milliards de mètres cubes de gaz par an, prendrait le contrôle sur plus d'un
tiers du gaz consommé en Europe. Le ministre de l'énergie algérien,
Chakib Khelil, a indiqué à l'issue de sa rencontre avec Alexeï Miller,
le patron de Gazprom, que les deux pays, dont les exportations de gaz se font en majorité vers l'Europe, "ont intérêt à agir ensemble et à coordonner leurs efforts sur le marché mondial".
"Nous suivons cela de très près", a dit mardi le
porte-parole de la Commission, Stefaan de Rynck. Il a ajouté que la
Commission n'avait pas connaissance des détails de l'opération et
souligné qu'il s'agissait d'un accord commercial entre les deux
groupes. De Rynck n'a fait aucun commentaire sur la démarche italienne.
Un porte-parole de Gazprom a de son côté tenté de rassurer les Européens, assurant que les prix des clients étaient déterminés par des contrats à long terme.
Un porte-parole du ministère des affaires étrangères français a expliqué que ce dernier examinait les conséquences potentielles de ce projet d'accord. Dans les années 1990, Gazprom avait provoqué une levée de boucliers en Europe en suggérant la création d'un cartel gazier semblable à l'OPEP qui regrouperait la Russie, la Norvège et l'Algérie, les principaux fournisseurs de gaz à l'Europe. Cette idée avait tourné court.
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