La Corée du Sud, championne du protectionnisme
COMMENTAIRES
c'est assez clairun dogmatisme ultra libéral OMCéiste en occident - totalement naif et arrogant sur son avance technologique supposée
et de l'autre coté des réalistes qui savent utiliser la lettre et pas l'esprit de la loi - prenant l'occident à son propre piège,
c'est la guerre économique, tous les coups sont permis, et les naifs perdent
La Corée du Sud, championne du protectionnisme
http://www.marianne2.fr/La-Coree-du-Sud-championne-du-protectionnisme_a195581.html?preaction=nl&id=2934975&idnl=26023&Suivant l'exemple du Japon, la Corée du Sud a décidé de miser sur le protectionnisme pour favoriser le développement de sa propre industrie. Une alternative à la libéralisation, jugée intéressante par Laurent Pinsolle.
Dans son édition du 10 juillet, le journal anglais explique
comment la Corée du Sud protège son industrie automobile. Apparemment,
le pays est assez ouvert puisque les droits de douane sur les
automobiles sont seulement de 8%, contre 10% pour les véhicules coréens
importés en Europe. Mais ce n’est pas pour rien que Séoul vend 700 000
véhicules en Europe alors que les constructeurs européens ne parviennent
qu’à y exporter 30 000 voitures, souvent des BMW, Audi ou Mercedes…
Tout
d’abord, il y a une taxe complémentaire en fonction du contenu en
pièces détachées issues de pays à bas coût (jusqu’à 4,5% du total).
Ensuite, la Corée est spécialiste des règlementations spécifiques qui
barrent la route aux produits importés. Malgré des accords de
libre-échange signés avec les Etats-Unis dans les années 1990, la Corée
du Sud a mis en place la bagatelle de quinze nouvelles réglementations
(vitres anti-pincement, émissions) qui compliquent la tâche des
importateurs potentiels.
Ford expliquait en 2007 que «
prises séparément, la plupart de ces réglementations peuvent être
surmontées, mais ensemble, elles représentent un coût et une charge
énorme, surtout pour des petits importateurs ». En outre, une étude
de 1999 indiquait que presque 50% des acheteurs potentiels craignent un
contrôle fiscal, 42% que leur voiture sera vandalisé et 13% que cela en
ferait des cibles pour la police. Et il ne s’agit pas simplement de
paranoïa.
En effet, en mai 2006, les services fiscaux ont
demandé que les importateurs de voiture leur fournissent les noms de
leurs clients ainsi que les informations qu’ils possédaient, dans le
cadre d’une enquête. Le gouvernement avait parlé d’une « erreur »
suite à la plainte des Etats-Unis, mais le mal était fait d’un point de
vue de la communication à l’égard des potentiels acheteurs. En clair,
la Corée du Sud suit l’exemple du Japon pour protéger son marché, ses
industriels, et ses emplois.
La bêtise de l’Europe
Pourtant, alors que les Etats-Unis se sont faits berner dans
les années 90, puisqu’ils vendent encore moins de voitures que les
européens tout en en important de plus en plus, l’Europe, sous l’égide
de la Commission Européenne, s’apprête à signer un Accord de Libre
échange avec la Corée, qualifié d’un des accords « les plus complets et ambitieux ». Cet accord devrait réduire le coût d’un véhicule coréen d’une valeur de 10 000 euros de près de 15% !
Le
syndicat des constructeurs automobiles européens se bat contre cet
accord en soulignant que l’ouverture du marché européen ne sera
absolument pas compensée par une ouverture du marché coréen, qui restera
comme il est, le plus fermé des pays occidentaux. En effet, même si la
Corée acceptait de lever certaines barrières réglementaires, il lui
suffira d’en ériger de nouvelles après l’accord. L’histoire montre que
le Japon n’a absolument pas ouvert son marché après l’accord de 1991.
Le
pire est que selon les études même de la Commission, cet accord
apporterait 0,08% de PIB additionnel à l’Europe et 0,84% à la Corée du
Sud. En clair, le principal bénéficiaire de l’accord sera la Corée, qui
se fera en outre un malin plaisir à limiter tout bénéfice pour l’Europe.
De plus, les prétendus bénéfices d’une baisse des prix sont en général
annulés par la modération salariale. Enfin, il est probable que les
destructions d’emploi n’ont pas été bien modélisées dans les simulations
de la Commission.
Néanmoins, cet exemple a le mérite de
montrer qu’il y a d’autres modèles de développement que la
dérèglementation et la libéralisation. Le cas de la Corée du Sud est
particulièrement intéressant parce que son PIB par habitant est
aujourd’hui proche de celui des pays du Sud de l’Europe. Cela montre que
pour conserver une base productive locale, surtout à proximité de la
Chine, il est essentiel d’avoir recours à des pratiques
protectionnistes.
L’Asie est un cas très intéressant car
son modèle de développement est profondément protectionniste. Les pays
du continent profite de l’ouverture des autres mais cherchent à
développer et protègent solidement leur base productive. Ils ont compris
que c’est là leur intérêt…
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