Revue de presse - Savoie

Revue de presse - Savoie

Le black out relance le débat sur l'Europe de l'énergie

COMMENTAIRES

POURQUOI s'étonner? TOUTES les liberalisations des marchés de l'energie ont eu pour conséquences une augmentation FORTE des prix - c'est le cas, et une dégradation du service - c'est le cas. Les experts "surpris" sont soit menteurs, soit incompétents.

Le marché ne peut en aucun cas réguler l'énergie:
- Les investissements sont faits sur un horizon de 20 ans ce qui n'est pas envisageable pour des financiers - qui exigent un rendement élevé sur de 15% par an sur les capitaux investis. Ceci explique en grande partie la hausse des prix et le manque de capacité à long terme
- il faut prévoir une capacité de production pour les pics de consommation, qui ne sera utilisée que quelques jours par an. Quel capital privé va la construire ? Ceci explique les ruptures d'approvisionnement en période de pic

la liberalisation du marché de l'energie en Europe en 2001 fut une grande erreur. Sauf à avoir le courage de revenir dessus nous en payerons les consequences pendant des décennies.

Le dogme de la libéralisation nous fait casser un modèle très performant (EDF monopole d'état) par un nouveau système qui coute déjà plus cher pour ceux qui ont eu la naiveté de prendre le prix "libre" et marchera moins bien d'ici peu de temps. A noter que c'est en allemagne, marché avec de nombreux acteurs "libres" que le problème est apparu.

Est-ce qu'un politique aura le courage d'aborder ce sujet en priorité à la commission européenne pour revenir sur une erreur manifeste ?

Le black out relance le débat sur l'Europe de l'énergie

http://www.lexpansion.com/art/4348.150429.0.html

La panne d'électricité de samedi soir a mis en lumière le manque d'investissement dans les réseaux de transport et de production d'énergie. Certains estiment que la déréglementation du secteur est en cause. La Commission préfère tabler sur davantage de coopération entre les Etats.

La panne d'électricité qui a frappé une grande partie de l'Europe samedi soir relance le débat sur la privatisation du secteur de l'énergie. La faiblesse des capacités de transport, et le manque de capacité de production sont en cause, notamment en Allemagne, pays à l'origine du black out qui a plongé dans le noir 10 millions d'Européens. La faute au manque d'investissement qui a accompagné la déréglementation du secteur, selon de nombreux experts. Ainsi, Colette Lewiner, de CapGemini, estime que « la privatisation des acteurs induit un raisonnement à court terme [sous la pression des marchés] tandis que les investissement relèvent du moyen et du long terme ». Le cabinet estime à 700 milliards d'euros les montants qu'il faudrait injecter dans les vingt prochaines années. D'autres, comme l'agence internationale de l'énergie, parient sur plus du double.  

Mis sur la sellette, les groupes énergétiques allemands n'ont pas attendu pour se défendre. E.ON, responsable de la coupure qui a entraîné, par ricochets, la panne de samedi, a ainsi assuré que les réseaux étaient « en bon état, entretenus en permanence ». Le groupe allemand a d'ailleurs rappelé que 2,8 milliards d'euros d'investissements étaient prévus dans les prochaines années. Il a aussi souligné que les pouvoirs publics étaient également responsables des retards dans l'aménagement des infrastructures, en raison de la lenteurs des procédures administratives. L'ouverture de nouvelles lignes est ainsi souvent bloquée par les riverains et les défenseurs de l'environnement. 

Pour éviter à l'avenir des coupures plus importantes, comme celles qu'ont eu à subir la Californie en 2000 ou New York en 2003, André Merlin, président de RTE (Réseau de transport d'électricité), affirme qu'il faut « renforcer la coopération entre les différents gestionnaires de réseau ». Même préoccupation du côté de Bruxelles où la Commission européenne ne remet toutefois pas en cause l'ouverture du marché de l'électricité, qu'elle a contribué à imposer en Europe. Pour elle, « le client doit avoir le choix de son fournisseur d'énergie, cela ne signifie pas que le marché n'est pas régulé »

Bruxelles est toutefois consciente de la nécessité d'avoir une Europe de l'énergie plus efficace. C'est pourquoi elle milite pour une plus grande harmonisation du pouvoir des régulateurs nationaux, afin de fixer des règles communes sur le fonctionnement des marchés. En janvier, la Commission va d'ailleurs proposer la création d'un groupe européen d'opérateurs, capables d'imposer à tous les Etats membres des normes techniques communes, afin d'assurer une bonne circulation de l'électricité dans les réseaux de l'UE. Et de compenser l'arrêt de la production à un endroit par des capacités supplémentaires à un autre … sans délai. En France, il a fallu attendre plus d'une demi heure samedi soir pour que le déséquilibre venu d'Allemagne soit corrigé.





06/11/2006
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 69 autres membres