Le (faux) paradoxe des exportations françaises
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c'est l'étonnement des économistes et des journalistes que je trouve paradoxal, pas celui du déficit commercial.Le processus lent et continu de délocalisation et de faible investissement industriel en France est à l'origine de ce problème. Quand on consomme, on achète de moins en moins français - donc on creuse le déficit commercial, et quand on vend à l'etranger, la part non française de nos exportations croit - c'est le cas avec Airbus puisque les sous-traitance en zone $ vont augmenter.
Ce phénomène n'a rien d'une exclusivité française, c'est le cas de tous les pays occidentaux avec une part de l'industrie faible: le déficit commercial americain est bien plus fort que le notre en % (plus de 6% au lieu de 1.5%), et le secteur industriel américain n'est plus que de 14% du PIB.
Nous ne sommes pas dans un monde post-industriel, nous importons les produits que nous consommons et nous n'exportons plus; les services ne compensent pas cette tendance.
L'allemagne résiste, car la part industriel du PIB en allemagne est plus forte, parce que l'allemagne investit dans son industrie.
C'est tout simple: Les délocalisations et le sous-investissement d'aujourd'hui sont les chomeurs et les déficits de demain.
Le paradoxe des exportations françaises
http://www.lexpansion.com/art/4391.151867.0.htmlLes exportations françaises ont beau avoir progressé de 10% depuis le début de l'année, le déficit commercial s'est encore creusé en octobre atteignant 30 milliards d'euros sur les 12 derniers mois. Explication de ce paradoxe.
Les prix du pétrole ont beau reculer, les déficits commerciaux continuent de s'empiler. La balance commerciale a dégagé un solde négatif en octobre de 2,7 milliards d'euros, d'après les chiffres publiés ce matin par les Douanes. Sur les douze derniers mois, le trou approche 30 milliards d'euros, un montant record. Jamais depuis le début des années 1980, la situation du commerce extérieur français n'a été aussi dégradée. Pourtant, Christine Lagarde, la ministre déléguée au commerce extérieur, s'est dite seulement « un peu déçue ». Ajoutant: « Nos exportations sont en hausse de 10% sur les dix premiers mois de l'année 2006. C'est le taux de croissance du commerce mondial aujourd'hui, ce qui veut dire que la France est en en ligne avec l'augmentation des échanges mondiaux » a-t-elle insisté.
Mais ce rattrapage récent est loin de compenser les pertes de parts de marché enregistrées depuis le début de la décennie. Depuis 2000, nos ventes à l'étranger ont progressé deux fois moins vite que le commerce mondial. Plus inquiétant, ce rattrapage tient en grande partie à la nette progression du nombre de gros contrats réalisés au cours des derniers mois, notamment dans l'aéronautique. Ainsi, sur les neuf premiers mois de l'année, 184 Airbus ont été vendus pour un montant total de 11,1 milliards d'euros. L'an passé, sur la même période, 152 appareils seulement avaient été livrés pour 9,4 milliards d'euros.
Une belle performance qui masque cependant une extrême dépendance du commerce extérieur français aux grands contrats. Sans eux, le réveil des exportations françaises a sans doute été moins dynamique que ne l'affirme Christine Lagarde. Les pertes de parts de marché se sont donc poursuivies cette année. Au profit notamment de nos concurrents européens. D'après les calculs des experts de COE-Rexecode, la part des produits français dans le total des exportations de la zone euro est tombée à 14,7% seulement au début de l'automne contre 17% au début de la décennie.
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