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Le gouvernement britannique et Monsanto ont dissimulé la pollution d'une réserve

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Un des points les plus importants est de garder en mémoire les valeurs de ces groupes : le gouvernement et Monsanto sont capables des plus grosses dissimulations pour échapper à leur responsabilité - même au prix de la santé et de la vie des gens

Quand Monsanto proclame que les OGM sont pour votre bien, rappelez vous ce qu'ils sont capables de faire, depuis des dizaines d'années.

Observez aussi comment Monsanto se défausse sur ses sous-traitants comme Total avec l'Erika.

A quand la responsabilité du donneur d'ordre qui est celui qui fait le plus de bénéfice dans les malversations de toutes sortes? Voilà une mesure qui changerait les attitudes

Le gouvernement britannique et Monsanto ont dissimulé la pollution d'une réserve

a carrière de Brofiscin, près du village de Groesfaen, au Pays de Galles, est au cœur d'une réserve d'espèces sauvages. En 2003, des vapeurs malodorantes ont rappelé aux villageois que, dans les années 60, des déchets toxiques y avaient été enterrés. Depuis, l'Agence de l'environnement britannique a dépensé quelque 800 000 livres (1,2 million d'euros) afin d'en savoir plus sur la teneur de ces déchets et les risques qu'ils posent en matière de contamination, notamment de l'eau. Elle vient d'annoncer l'ouverture d'une enquête officielle à ce sujet : la carrière serait un des endroits les plus pollués du Royaume-Uni. Soixante-sept substances y ont été répertoriées, dont des dérivés du célèbre et sinistre agent orange (employé notamment par les Etats-Unis au Vietnam), des dioxines et des PCB.

Auteur, en 1972, d'un rapport sur la mort par empoisonnement de neuf vaches, Douglas Gowan avance aujourd'hui dans le Guardian que "les autorités connaissent la situation depuis des années, mais n'ont rien fait". Coupables, selon lui, de négligence et d'incompétence, elles auraient aussi tenté de camoufler l'ampleur du problème. Interrogé par le quotidien britannique, un agriculteur déclare ainsi n'avoir nullement été prévenu de la présence de déchets toxiques lorsqu'il acheta des terres dans la région. Aujourd'hui, le petit ruisseau qui les traverse vire à l'orange lorsqu'il pleut.

"NOUS POUVONS NE RIEN DIRE ET NE RIEN FAIRE"

Mais les autorités ne sont pas les seules impliquées : Monsanto, le géant de l'agrochimie, a lui aussi tenté de dissimuler la pollution. En 1968, ses experts démontrèrent en effet que les PCB contaminaient bien le lait maternel, les poissons, oiseaux et espèces sauvages. Dans un rapport confidentiel sur les différentes options envisageables par Monsanto, on peut ainsi lire que "les pressions publiques et légales visant à éliminer et prévenir la contamination sont inévitables". "Nous ne pourrons probablement pas les enrayer, dit encore le rapport. Nous pouvons ne rien dire et ne rien faire ; créer un écran de fumée ; fermer immédiatement l'usine ; réagir de façon responsable [et] admettre les preuves de la contamination environnementale."

La société stoppa la production de PCB aux Etats-Unis en 1971, mais le gouvernement britannique – qui connaissait les dangers du PCB depuis les années 60 – l'autorisa à en produire au Pays de Galles, jusqu'en 1977. Monsanto se défend aujourd'hui en avançant que c'est le ministère de l'industrie qui ne voulait pas, à l'époque, qu'elle ferme son usine. La société transfère également la responsabilité de la pollution aux sous-traitants qu'elle avait chargés de ses déchets et qui, avertis de la toxicité des produits, n'en ont pas moins décidé de les enfouir dans la carrière de Brofiscin jusqu'en 1972. Selon le Daily Telegraph, les responsabilités seront d'autant plus difficiles à établir qu'à l'époque, il était tout à fait légal d'enterrer de tels déchets.



12/02/2007
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