Le pari gagnant d’un village autrichien sur l’énergie verte
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c'est possible, ça rapporte écologiquement et économiquementça fait longtemps qu'on le sait,
CONDITIONS pour le succès : il faut la volonté et pas de lobby nucléaire ou pétrolier. La France ne remplit aucune des conditions
Le pari gagnant d’un village autrichien sur l’énergie verte
Peter Vadasz, maire de Güssing, petite commune de 4 000 habitants située au fin fond du Burgenland, la région la plus pauvre de l’Autriche, a trouvé dans le développement durable une sorte de potion magique pour sa ville. Autosuffisante, la commune produit électricité et chauffage à partir de sources d’énergie renouvelables. On y roule encore à l’essence d’origine fossile mais dès demain la station service vendra des carburants synthétiques à base de biomasse.
Tout a commencé il y a dix-huit ans. Les factures de chauffage et d’électricité grèvent alors le budget de cette bourgade agricole affectée par l’exode rural. Un ingénieur électricien, Reinhard Koch, est appelé à la rescousse. Sa prescription : le boycott des énergies fossiles et la proclamation de l’indépendance énergétique. Un pari, une croisade, assumés à partir de 1992 par le nouveau maire de Güssing, reconduit depuis lors. "Les prix du chauffage et de l’électricité sont de 25 % inférieurs dans notre commune", souligne Peter Vadasz en guise d’explication.
Cet argument est devenu le moteur de la relance économique. Combiné aux subventions européennes allouées à l’installation dans cette zone de développement prioritaire, le prix compétitif du chauffage communal attire les entreprises. En dix ans, une cinquantaine s’est établie, créant 1 100 emplois. Dépourvu de sources thermales, une richesse de la région, Güssing joue avec succès la carte du tourisme écologique.
Le modèle Güssing, c’est une technologie mais aussi une philosophie. "Petit, décentralisé, local. Güssing est un modèle communal. Chaque projet doit être conçu en fonction des ressources renouvelables abondantes localement. Végétation, vent, soleil...", assure le maire. Pour son fief entouré de forêts, c’est essentiellement le bois. La première centrale mise sur pied en 1992 alimente en chauffage une trentaine de foyers.
Dix ans plus tard, la quasi-totalité de l’habitat est connectée aux trois unités de production de chaleur et d’électricité ; l’indépendance énergétique est atteinte. La production d’électricité (22 GW) excédant la consommation domestique, la ville exporte 8 GW dans le réseau régional, ce qui lui procure un revenu de 4,7 millions d’euros. Le bilan environnemental est plus positif encore : les émissions de gaz carbonique ont été réduites de 93 % par rapport à 1995.
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