Le gouvernement britannique nationalise Northern Rock
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Rappelons les principes du liberalisme : on privatise les gains et on nationalise les pertesL'article est meme risible:
"l'opération, elle-même, ne devrait pas coûter trop cher, sachant que le passif de la banque avait déjà été intégré dans les calculs de finances publiques. Une commission indépendante va être chargée de déterminer un prix pour dédommager les actionnaires. Un sujet toujours sensible:
ça ne coutera rien - puisque c'est déjà prévu dans les comptes (donc il faut lire, ça ne coutera pas plus)
dédommager les actionnaires : pile je gagne (actionnaire quand je fais des profits), face tu perd (actionnaire dédommagé quand il fait des pertes)
Malgré tous ces accidents, le libéralisme continue de déferler sans bornes sur l'economie - au prix d'un déséquilibre social croissant. jusqu'à quand ?
Le gouvernement britannique nationalise Northern Rock
http://www.lesechos.fr/journal20080218/lec2_finance/4688372.htm
Le ministre des Finances britannique a annoncé, hier, qu'il entendait placer sous contrôle public temporaire la banque en difficulté. Une loi sera présentée aujourd'hui au Parlement. Ron Sandler, l'ancien patron du marché des assurances, Lloyds de Londres, va prendre la présidence ; Ann Godbehere, de Swiss Re, la direction financière.
DE NOTRE CORRESPONDANTE À LONDRES.Le visage fermé, Alistair Darling, le ministre des Finances britanniques, a annoncé, hier, la décision de « transférer temporairement la propriété de Northern Rock au secteur public ». Se gardant bien de prononcer le mot tabou de « nationalisation ». Selon lui, les deux offres privées encore en lice - l'une émanant de Richard Branson, l'autre du management - ne présentaient pas une « valeur suffisante pour le contribuable ». Un texte d'urgence va ainsi être présenté aujourd'hui au Parlement afin de nationaliser le prêteur immobilier, dont Ron Sandler, l'ancien patron du marché des assurances, Lloyds de Londres, va prendre la présidence. Ann Godbehere, de Swiss Re, prendra la direction financière.
Depuis le sauvetage de Northern Rock, en septembre, par la Banque d'Angleterre, le gouvernement britannique n'avait jamais exclu d'aboutir à une nationalisation. Techniquement, il n'en était déjà pas très loin. Le contribuable se trouve déjà, en effet, exposé sur Northern Rock, au travers du prêt d'urgence consenti par la banque centrale. En outre, le gouvernement a été contraint, après la panique des premiers jours, à garantir les dépôts de la banque sur fonds publics. Au total, un engagement de 55 milliards de livres.
Pour autant, Alistair Darling aura cherché le plus longtemps possible à bâtir une solution privée. Mais aucune n'était possible sans le maintien d'une forme de soutien public, comme en a témoigné le montage élaboré ces dernières semaines par Goldman Sachs, conseil du Trésor britannique. Aussi, entre une solution privée subventionnée par des fonds publics et une nationalisation temporaire, il a préféré la deuxième solution, « en plein accord avec Gordon Brown », le Premier ministre.
« Période inhabituelle »
Plutôt de consentir des pertes tout de suite, dans cet « période hautement inhabituelle », mieux vaut attendre l'inéluctable amélioration de l'environnement afin de revendre plus cher, plus tard, a-t-il expliqué, en rappelant que la semaine dernière encore, le gouvernement allemand avait dû avancer 1 milliard d'euros supplémentaires à la banque IKB. Et de spécifier que, selon la proposition de Virgin, le contribuable ne se voyait rémunéré que si la valeur de Northern Rock excédait 2,7 milliards de livres pour ses investisseurs. La banque, qui capitalisait 5,3 milliards de livres il y a un an, pesait en Bourse vendredi 375 millions de livres...
Ainsi, l'opération, elle-même, ne devrait pas coûter trop cher, sachant que le passif de la banque avait déjà été intégré dans les calculs de finances publiques. Une commission indépendante va être chargée de déterminer un prix pour dédommager les actionnaires. Un sujet toujours sensible. En fait, le risque politique apparaît très élevé pour le gouvernement travailliste. Le symbole, d'abord, est fort : il s'agit en effet de faire entrer dans le giron public un acteur de l'économie financière, secteur qui a dû en partie sa prospérité dans les années 1990 à la politique du New Labour. Ensuite, l'opposition, si elle ne conteste pas le recours à une nationalisation, ne va pas manquer de regretter les mois perdus. « Le gouvernement doit être beaucoup plus décisif », a réagi, hier, Vince Cable, chez les libéraux-démocrates.
Des licenciements sont à prévoir
Surtout, à moyen terme, le gouvernement va se retrouver en butte aux critiques sur la restructuration de la banque de Newcastle. Une région peu favorisée du nord-est de l'Angleterre, où le parti travailliste a beaucoup d'électeurs. Alistair Darling a d'ailleurs promis hier de maintenir un paiement de 50 millions de livres annuelles à la Fondation Northern Rock. En septembre, la banque employait 4.300 personnes. Des licenciements sont à prévoir. Déjà Ron Sandler a indiqué qu'il allait devoir ajuster l'activité de la banque avec ses capacités de financement. Mais l'affaire promet d'être encore plus délicate dans un environnement économique en Grande-Bretagne marqué par une dégradation rapide de la solvabilité des emprunteurs.
« Nous ne gérerons pas la banque au quotidien », a prévenu Alistair Darling. Qu'importe, on imagine les gros titres lorsque Northern Rock sera contraint de faire la chasse aux mauvais payeurs et de récupérer leurs biens...
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